Marx : l'homme, la nature et le travail
Publié le 20/02/2013
                             
                        
Extrait du document
 
                                 
                                «
                                                                                                                            On  peut  être  surpris  par  cette  approche  de  l’essence  du  travail  par  celui  que  l’on  qualifie 	
d’économiste.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce qui  n’est  pas  faux  mais largement  insuffisant.
                                                            
                                                                                
                                                                     C’est en philosophe que Marx aborde ici 
le  rapport  entre  la  nature  du  travail,  la  nature  et  la  natur	e  humaine.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Marx  inaugure  son  propos  par  une 	
définition  du  travail	 : « Le  travail  est  de  prime  abord  un  acte  qui  se  passe  entre  l’homme  et  la 	
nature	 ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce qui signifie que le travail est une action de l’homme 	qui transforme	 la nature, c’est	-à-	
dire la matièr	e du monde.	 Il est donc un être naturel qui	 modifie intégralement le monde extérieur.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Le  travail  comme  modification  du  réel  est  avant  tout  le  travail 	corporel,  d’où  la  dimension 	
naturelle  de  l’acte 	du  corps	 et  de  l’esprit  d’où  sa  caractéristique  humaine	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce  qu’on  a  trop 	
tendance  à  oublier.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Tout  en  l’ouvrier  œuvre  pour  rendre 	« utile	 » la  nature  en  vue  des  fins  de 	
l’homme,  à  savoir  pour  l’essentiel  la  transformation  de  la  nature  humaine.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Tant  qu’il  n’y  a  pas 	
travail humain, la nature reste dépourvu	e de sens.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Pourquoi 	et comment 	l’homme travaille	-t-il ? Il 	
travaille en niant doublement la nature comme réalité extérieure et sa propre nature.
                                                            
                                                                                
                                                                    Seul le travail 
assigne  un  sens  à  la  nature  extérieure  et  à  la  nature  intérieure.
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais  le  travail  est	-il  le  prop	re  de 	
l’homme	 ?  Est	-il  à  lui  seul  un  critère  de  démarcation  entre  la  sphère  humaine  et  le  domaine  de 	
l’animalité	 ?  Il  faut  opérer  un  retour  à  l’origine  de  l’essence  du  travail.
                                                            
                                                                                
                                                                     Certes  les  animaux  sont 	
capables  de  modifier  la  nature,  d’	assigner  à  la  mat	ière	 une  autre  forme,  mais  uniquement  dans  la 	
perspective de s’adapter à l’	env	ironnement naturel.
                                                            
                                                                                
                                                                    Car l’animal n’est mu que par l’instinct.
                                                            
                                                                                
                                                                    Marx 	
est  soucieux  de  procéder  à  la  généalogie  du  travail  proprement  humain.
                                                            
                                                                                
                                                                     «	 Notre  point  de  départ 	
c’est  le  travail  sou	s  une  forme  qui  appartient  exclusivement  à  l’	homme.	 »  Pour  creuser  le  fossé 	
entre  l’humanité  et  l’animalité,  il  use  d’un  raisonnement  analogique.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il  confronte  l’animal  qui  se 
rapproche le plus de l’homme dans sa capacité à construire	 : l’araignée et le tis	serand, l’abeille et 	
l’architecte.
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais  ce  qui  se  tient  au  point  de  contact  est  autant  un  point  de  rupture  non  de  degré 
mais  de  nature.
                                                            
                                                                        
                                                                     La  thèse  est  forte  puisqu’il  s’agit  par  la  médiation  du  concept  de  «	 travail	 »  de 	
redéfinir  l’homme  par  opposition  aux  a	nimaux.
                                                            
                                                                                
                                                                     Assurément,  l’animal  a  la  possibilité  de 	
réaménager  la  nature,  mais  ce  qu’il  fait  n’est  rien  d’autre  que	 de  refaire,  de  répéter  ce  que  s	es 	
congénères  ont  toujours  déjà  fait.
                                                            
                                                                                
                                                                     C’est  pourquoi,  Marx  met  en  place  trois  repères  de  distinction 
entre  l’hum	anité  et  l’animalité	 :  la  volonté,  l’intelligence  et  l’imagination.
                                                            
                                                                                
                                                                     Aussi  si  l’animal 	
modifie  la  forme  de  la  matière,  seul  l’homme  travaille	 en  niant  la  forme 	première  de  la  nature 	
pour la re	former	.
                                                            
                                                                                
                                                                    L’homme est alors «	 animal 	laboran	s », et par là il est u	n être culturel et social	.
                                                            
                                                                                
                                                                     	
 
 	L’expression	 : « Cet  état  primordial  du  travail  où  il  n’a  pas  encore  dépouillé  son  mode 	
purement  instinctif	 »  risque  de  prêter  à  confusion.
                                                            
                                                                                
                                                                     En  effet,  d’une  part,  Ma	rx 	cherche  une  cé	sure 	
radicale entre l’humanité et l’animalité	, et d’	autre part, l’«	 état primo	rdial du travail	 », c’est	-à-dire 	
le  fond  originaire  de  l’	acte  de  tra	vailler  serait  commun  à  l’homme  et  aux  animaux.
                                                            
                                                                                
                                                                     Marx  n’en	tre 	
pas  ici  en  contradiction.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Cet  état  premier  du  travail  souligne  la  mise  en  mouvement  d’une 	
« puissance	 » physique pour laquelle l’homme est un être naturel, mais si Marx ne marque pas un 	
arrêt  à  cet  endroit  c’est  parce  que  l’être  h	umain  est  le  seul  être  de  la  na	ture  à  se  dissocie  de  la 	
nature en général par l’action qu’il impose à la matière pre	mière.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La modalité pri	mitive du travail 	
repose  sur  l’instinct  en  apparence  commun	e  entre  animalité  et  humanité,  mais  préci	sément  p	ar et 	
dans le travail en tant qu	e négation de la nature en général et de sa nature, l’homme s’éloigne de la 	
seu	le  dimension  in	stinctive,  sponta	née  de  la  transformation.
                                                            
                                                                                
                                                                     Par  le  travail,  l’homme  se 	
« dép	ou	ille	 »  c’es	t-à-dire  se  défait  de  toute 	activité  instinctive  po	ur  se  métamorphoser  en  un  être 	
spécifiquement humain.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce détachement de l’instinct	 se transforme en volonté.
                                                            
                                                                                
                                                                    In	stinct	 et volonté 	
se  dissocie	nt	,  voire  s’opposent  de  telle  sorte  que  l’homme  quitte  définitivement  le  socle  de  son.
                                                                                                                    »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le travail, Karl Marx le capital: un « acte qui se passe entre l’homme et la nature »
- Karl Heinrich MARX: Travail, homme et nature
- Le travail transforme-t-il la nature de l’homme ?
- Dans son essai Croissance zéro, Alfred Sauvy écrit, à propos de la fascination qu'exerce sur l'homme l'idée du retour à la nature : « ... L'idée séduisante de retour à l'état naturel, à une vie végétale, ne dure guère qu'un été et d'une façon très relative. Virgile s'extasiait devant les gémissements des boeufs, mais avait des esclaves pour traire ses vaches. Rousseau fut fort aise de trouver une assistance publique pour élever ses enfants. Quant à Diogene, il devait bien produire quel
- Comment est-il possible que le travail - supposé assurer la domination de l'homme sur la nature - puisse devenir source d'aliénation ?
 
    
     
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                