Marx et Engels: L'art est-il le produit de la liberté ?

« d'autant plus fort parce que Mozart a accepté cette commande par besoin d'argent tout comme il a demandé à sonélève de le terminer pour que sa femme touche l'argent.

Ainsi l'artiste fait un travail comme les autres c'est-à-direqu'il est conditionné par les circonstances socio-historiques d'une époque donnée, des techniques et de l'argentcirculent.

C'est ainsi que nombre d'artistes se sont retrouvés par exemple à Florence.

C'est parce que du capital estdégagé que l'art peut être acheté.

Sans cela l'artiste n'aurait pas de commande et son talent ne pourrait s'exprimer.Dès lors, on peut dire que l'art exprime son époque et est un reflet de sa société.

Transition : Ainsi bien loin d'être une activité individualisante, l'art repose sur une division du travail et une organisationparticulière de la société dans laquelle évolue le travailleur.

Il n'est pas seul mais gros de toute la collectivité.

Sonactivité n'échappe pas à la réalité sociale et économique voire technique aussi de son époque.

II – L'art et la division du travail a) Bien plus, l'artiste est véritablement conditionné par le capital affluent dans son époque et dans son lieu de vie.En effet, sans argent ou sans surplus l'art passerait au second plan des priorités.

C'est pourquoi on peut voir quel'art ne se développe pas par exemple dans les temps difficiles ou dans les époques de disette et de famine.

En cesens, l'artiste ne crée pas pour le plaisir essentiellement.

Bien plus qu'il soit artiste il n'est pas dénué de tout senséconomique bien que son activité ne soit pas à proprement parler un travail producteur de richesse.

En ce sens,l'artiste est aussi un salarié qui a un patron : celui qui commande.

Dès lors l'échange est équivalent entre lecapitaliste et le travailleur qu'entre le capitaliste bourgeois et l'artiste.

L'artiste ne travaille que par ce que lebourgeois a déjà des capitaux pour employer sa force créatrice et son génie artistique.

C'est bien dans la division dutravail, c'est-à-dire dans cette répartition sociale des tâches que se comprend le rôle de l'artiste.b) Ainsi, il est nécessaire d'observer cette corrélation paradoxale entre unicité et le petit nombre d'artiste qui pourpouvoir exister ont besoin de l'ensemble de la société.

Ils ne sont pas hors de la société mais bien en son centre.Sans tout ce monde s'affairant, point d'artiste.

L'artiste n'existe que par le travailleur aliéné produit plus de capitalque ce qu'il coûte ce qui permet alors au bourgeois d'effectuer des dépenses inutiles ou de pur prestige afind'affirmer son rang social.

Derrière le travail et l'œuvre de l'artiste, il faut voir toute une société au travail.

C'estpourquoi Marx fait de l'art une œuvre dépendante de l'époque et du lieu dans lesquels elle se situe. c) Dans ce cas, tout individu pourrait être artiste voire un artiste original.

Mais s'il n'y a que peu d'artiste c'est quela division du travail est telle et les nécessités capitalistiques sont telles que nous n'avons besoin que d'un faiblenombre d'artistes doués pour subvenir à l'ensemble des besoins culturels et artistiques d'une société donnée.

D'unecertaine manière, c'est une loi de l'économie que de réduire à l'utile et au nécessaire une classe de travailleur.

S'il yavait trop d'artiste, ils ne pourraient pas survivre.

D'où leur faible nombre.

Mais bien plus, on remarque alors quel'existence de l'artiste est tellement liée à la division du travail qu'il devient aussi absurde de parler de travailindividuelle ou unique pour un travailleur à la chaîne qu'un artiste.

Tout travail humain est nécessairement collectifen tant qu'il existe grâce à la division du travail c'est-à-dire à la forme sociale que prend notre société.

Transition : Ainsi l'artiste est un travailleur comme les autres et ce n'est que la division du travail et la nécessité sociale qui fontde l'artiste un travailleur spécialisé.

Quid de l'artiste alors dans le communisme.

III – Communisme et art a) Le communisme est un internationalisme.

Dès lors, l'artiste ne sera plus tributaire de l'économie locale pourrechercher les moyens de développer son art.

Ainsi son champ d'action sera le moins ce qui lui permettra dedévelopper pleinement son art.

En effet, la division du travail impose une restriction quant à l'influence et la zone detravail d'un individu ce qui ne sera plus le cas puisque dans le communisme, la division du travail sera internationaleet non pas de type capitalistique.

L'artiste lui-même ne sera plus soumis à cette division du travail qui l'oblige àtrouver une spécialité afin de rendre son travail plus que rentable.

Dès lors il ne sera plus peintre ou sculpteur : ilsera un artiste à part entière.

C'est contre cette atrophie de l'artiste que le communisme apparaît comme unpromoteur de l'art.

Les limites de l'individu ne seront plus celle du travail mais celle de ses capacités.b) N'étant plus alors dépendant de la division du travail social, l'artiste passera du royaume de la nécessité à celuide la liberté.

L'activité artistique ne sera donc plus un métier à part entière mais bien l'occasion pour toute personnede laisser libre cours à sa créativité.

En effet, dans le communisme, la division du travail est remplacé par unecollectivisation du travail c'est-à-dire la mise en commun du travail et des outils du travail.

L'artiste travaillera avecle paysan et ce n'est qu'après un temps de travail nécessaire pour assurer la subsistance de tous de chacun pourras'adonner à l'art.

l'art dans ce cas est sorti du monde du travail pour rentrer véritablement dans le monde de laliberté et de la libre création, non soumise aux commandes de la division du travail.

Conclusion : Ainsi l'art que l'on considère comme l'œuvre d'un seul homme doit plutôt se comprendre comme une activitécontrainte par les nécessités d'une division du travail.

L'artiste est un travailleur comme les autres, soumis auxmêmes principes de rentabilité et d'efficacité sous la domination du capitaliste.

Or le travail de l'artiste est. »