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Manet, Olympia

Publié le 22/02/2012

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Présenté au Salon de Paris de 1865, l'Olympia d'Edouard Manet suscite un des plus grands scandales de l'histoire de la peinture moderne. Le tableau sera objet de dérision et de colère de la part du public, qui en menace même l'intégrité, ce qui oblige à une surveillance spéciale. La presse spécialisée publie des commentaires sarcastiques ou des éreintements en règle. C'est le cas par exemple de La Presse : "lorsque l'art s'abaisse à de tels niveaux, il ne mérite même pas le mépris".

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« Édouard MANET : OLYMPIA «Au scandale, à la provocation ! » Le public et la critique, unanimes, huèrent ce tableau, considéré aujourd'hui àjuste titre comme un des chefs-d'oeuvre du XIXe siècle.

Mais qui est Olympia?Les livres et les articles consacrés à cette pièce maîtresse de la peinture moderne rempliraient une bibliothèqueentière.

De très nombreux peintres, Cézanne le premier, en ont fait des répliques. LE TABLEAUManet s'est inspiré d'un tableau du Titien qu'il avait copié lors d'un voyage en Italie.

Le sujet d'Olympia estégalement une référence au courant orientaliste, avec ses harems peuplés de femmes lascives et de duègnessévères.

Mais Manet se détache violemment de ces modèles classiques.

Cette jeune femme au regard si direct et àla nudité si provocante déstabilise le spectateur.

De ce tableau il ne se dégage aucun érotisme de convention, maisune sexualité franche et tout à fait moderne. LE MODÈLECette jeune femme au regard scrutateur est Victorine Meurent, un modèle que Manet a beaucoup utilisé.

LaChanteuse des rues (1862), c'est déjà elle.

Elle posera aussi pour une autre oeuvre à scandale, Le Déjeuner surl'herbe, et pour bien d'autres toiles, comme La Femme au perroquet ou Le Chemin de fer...

Peintre elle-même,Victorine Meurent connut une triste fin : elle mourut alcoolique et dans la misère.C'est la Vénus d'Urbin, admirée par Manet lors d'un voyage à Florence, qui lui inspira Olympia. Édouard MANET 1832-1883• Olympia• Huile sur toile 130 cm x 190 cm• Signé en bas, à gauche,«Ed.

Manet, 1863»• Peint en 1863• Localisation : Paris, musée d'Orsay• Expositions : Salon de 1865 ; Exposition posthume, 1884; Centennale de l'art français, 1889 LA CRITIQUERarement un tableau a déchaîné tant de haine.

Quand il est exposé au Salon de 1875, c'est à qui en dira le plus demal.

« Sa face est stupide, sa peau cadavérique », peut-on lire dans la presse.

On parle d'une «femme-gorille»,d'une «odalisque au ventre jaune », et l'on décrit « la foule qui se presse comme à la morgue devant cette femmefaisandée ». L'HISTOIREOlympia fit un tel scandale qu'il ne fut même pas question de lui trouver un acquéreur.

Manet garda donc la toilejusqu'à sa mort.

Présentée à l'exposition posthume de ses oeuvres, elle fut rachetée par la femme de l'artiste,Suzanne Manet.

Un amateur américain manifesta alors son désir de posséder le tableau.

Alerté, Claude Monet lançaune souscription auprès de ses amis artistes pour acheter la toile et l'offrir à l'Etat.

Il fallut de longues négociationspour trouver un musée qui finisse par l'accepter. LA COTESi cette toile devait être mise en vente, elle battrait sûrement un record historique.

Les oeuvres de Manet nepassent que très rarement dans les ventes publiques.

Elles dépassent toujours 10 millions de francs.

Un simplecrayon a été vendu 22100F en 1988.. »

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