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Mal agir, est-ce faire le mal ?

Publié le 27/02/2008

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  • Analyse du sujet :

-         Si « mal agir «, c’est « agir le mal «, alors il est impossible de considérer que « mal agir « puisse être autre chose que « faire le mal «.

-         Cependant, on peut remettre cela en cause en considérant que « mal agir «, ce soit « manquer son action «.

-         Ainsi on peut vouloir une action bonne et échouer dans cette action. Il n’est pas certain dès lors qu’on puisse affirmer qu’on « fasse la mal «.

-         L’idée d’action renvoie par ailleurs à celle de « raison «. Une action véritable est une action qu’un individu entreprend en étant guidé par sa raison, et non sous le coup de la passion.

-         Si tel est le cas, « mal agir «, ce peut être échouér à accomplir une « action « véritable, ce qui veut dire que notre raison est en défaut lorsqu’on commet cette action.

-         Si tel est le cas, on peut encore mettre en doute l’idée selon laquelle « mal agir « ce serait « faire le mal «, puisque celui chez qui la raison fait défaut n’est pas forcément quelqu’un de méchant.

-         Reste à savoir si la méchanceté existe véritablement, et si, finalement, toute action guidée par le mal n’est pas toujours une action où la raison est en défaut.

 

 

  • Problématisation :

Si mal agir revenait à faire le mal, alors nous serions dans l’obligation de condamner tous ceux qui échouent à quelque chose parce qu’ils seraient intrinsèquement mauvais : toute faute, même une faute involontaire serait imputable à une volonté viciée. On comprend qu’un tel point de vue puisse poser problème. Toutefois, si tel n’était pas le cas, si mal agir ce n’était pas faire le mal, qui serait condamnable ? Qui serait coupable ? Car si l’on pouvait avoir raison de faire le mal, on ne pourrait pas condamner ceux qui font le mal (ils seraient dans leur droit, puisqu’ils auraient raison), et donc, si on les condamne, c’est parce qu’on considère qu’ils ont tort de faire le mal. Mais si tel est le cas, il faut aussi admettre que ces gens se trompent, et dès lors, peut-on vraiment les juger responsables de leurs actions mauvaises ? Où commence la faute et où finit l’erreur ? Tel pourrait finalement être le problème que soulève ce sujet.

« 1ère partie : * Le sens immédiat d'une mauvaise action implique directement son auteur car mal agir ne suppose pas un erreurmais une faute, que la personne commet en connaissance de cause.* Celui qui agit mal doit constater la portée négative de son action* Ainsi, dans un 1er temps, il apparait normal de rapprocher la mauvaise action du mal.

(une vision d'ensemble duproblème la ramènera toujours du coté du mal plutot que de celui du bien.) * Cela dit, l'aspect immédiat du sujet soulève un autre problème.

Si une personne agit mal dans le but d'aiderquelqu'un d'autre ; certaines personnes rattacheront cette action au mal , tandis que celle qui en ont bénéficié larapprocheront du bien.Ainsi , mal agir ne correspond pas toujours au mal. Transition: Nous constatons donc que l'aspect immédiat du problème conduit a une vision manichéenne des choses.

Etantdonné qu'il semble impossible d'avoir le bien ou le mal sans autre alternative, il parait nécessaire d'étudier plusprofondément la notion de mauvaise action 2ème partie : * Nietzsche : "la moralité, c'est l'instinct grégaire chez l'individu" ==> sous-entend qu'une mauvaise action n'estrattachée au mal que lorsqu'elle met en péril toute une communauté.

Ainsi, mal agir vis-à-vis d'une seule personne,sans nuire à ses congénères, ne serait pas vraiment faire le mal.* Nous pouvons en dégager 2 types de mauvaise action : celle vis-à-vis de toute la communauté, et celle vis-à-visd'un seul de ses membres.* Toujours avec Nietzsche : "tout ce qui est mauvais en l'homme sert aussi bien a l'élévation de l'espèce "homme"que son contraire".

Cela signifie qu'il est possible de mal agir, de façon évidente et reconnue, tout en ayant un effetpositif sur l'humanité.

Cette pensée fait apparaitre la mauvaise action contre un nombre réduit de personnes commenégligeable., pour peu qu'elle serve l'humanité.

Mal agir est donc relatif.* Cela dit , n'oublions pas qu'il est difficile voire chimérique d'agir sur l'homme en général.

Ainsi, même si l'action parrapport à l'humanité est primordiale, elle n'en reste pas moins beaucoup plus rare que celle vis-à-vis d'un nombrerestreint de personnes. Transition: De ce fait, il apparait que dans la vie courante, la mauvaise action contre une individualité n'est pas à négliger.

Ilsemble donc normal de s'étendre un peu plus sur le mal en lui même. 3ème partie : * Reprenons l'exemple de la 1è partie.

Mal agir vis-à-vis de quelqu'un revient a lui faire DU mal , et non pas LE mal.Car il n'existe finalement pas de définition précise du mal.

Le mal absolu n'existe apparemment pas.* De ce fait, le mal est relatif et peut varier selon la civilisation, la religion, voire tout simplement la façon de penserde la personne.* De toutes les façons, le mal est avant tout un concept humain, et peut donc difficilement servir de référence pourjuger une action, puisque les vues divergent a son sujet.* par exemple, pour Spinoza, le mal est "ce qui pourrait empêcher que nous ne possédions quelques biens." Dans cecas, il faudrait mal agir matériellement pour faire le mal.* Aristote, lui , définit le mal comme "ce de quoi on s'éloigne en toute circonstance", et cette définition illustreparfaitement la difficulté de trouver une règle générale liant mal agir et le mal.

En fait , il est possible de dire que lamauvaise action nuit a l'éthique, mais la encore, cela ne signifie pas faire le mal.. »

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