MAITRISER SES DESIRS, EST-CE POUR L'HOMME LA SEULE VOIE VERS LA LIBERTE?
Publié le 03/11/2012
Extrait du document


«
rend-il un tel hommage au désir ? Fait-il notre bonheur, notre malheur ? Est-il la marque de la misère de
l'homme, ou constitue-t-il son essence et sa grandeur ?
Au sens étymologique, « désirer » signifie « regretter l'absence de », c'est pourquoi le désir est cette
tendance consciente vers ce que l'on aimerait posséder, vers cette fin ou cet objet que l'on sait, ou imagine,
source de satisfaction.
Mais le plaisir réside-t-il dans la possession de cet objet si cher à nos yeux, ou est-il
fécondé par le désir ? Mais l'étymologie précise que « constater avec regret l'absence de... » a pour
signification « cesser de contempler les astres », et si on ne désire que ce que l'on ne possède pas, ou plus,
peut-être ne désire-t-on que des images, des nostalgies, des étoiles.
L'homme, être de désir, serait-il « un ver
de terre, amoureux d'une étoile »* ? Les objets, étoiles du désir, ne seraient-ils que chimères, illusions, illusions
perdues ?
Le désir est alors l'expérience vécue d'un manque, d'une privation d'être, et on ne saurait désirer sans
souffrir de cette dépossession que le désir lui-même nous inflige et nous signifie.
Cause du malheur de
l'homme, le désir devient notre ennemi, et le bonheur ne peut être pensé que comme absence de désir.
La
sagesse populaire conseille de réduire ses désirs, de ne pas désirer plus qu'on ne peut obtenir.
Il faut savoir
lutter contre la démesure des désirs, illimités, toujours insatisfaits, dont la dépendance signerait notre perte.
Maîtriser ses désirs, est-ce pour un homme la seule voie vers la liberté ? Concevoir le désir comme
signe de la dépendance de l'homme à l'égard d'une nature qu'il ne choisit pas, revient effectivement à nier sa
liberté.
Déterminé, esclave de ses désirs, comment pourrait-il s'en rendre maître ? Doit-il les soumettre
(« dominus ») par la force, imposer le pouvoir de sa volonté et de sa raison, ou découvrir quelle autorité ou
savoir (« magister ») lui permet de les orienter sans les renier ? En effet, faire le choix de museler ses désirs
n'en épuise pas la réalité, et vouloir que l'homme ne soit pas, ou plutôt ne soit plus un être de désir, militer pour
la mort du désir, reviendrait sans doute à se méprendre sur l'essence de l'homme.
Autour du problème du désir
se joue toute une conception de l'homme, de son rapport au monde dans lequel il vit, du sens même de son
existence.
Maîtriser ses désirs, est-ce pour l'homme la seule voie vers la liberté, ou y a-t-il d'autres voies vers la
liberté ?
Après nous être interrogé sur les conséquences d'une définition du désir comme manque et aspiration.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- MAITRISER SES DESIRS, EST-CE POUR L'HOMME LA SEULE VOIE VERS LA LIBERTE?
- MAITRISER SES DESIRS, EST-CE POUR L'HOMME LA SEULE VOIE VERS LA LIBERTE ?
- MAITRISER SES DESIRS
- La nature humaine est-elle un obstacle ou un facteur de liberte pour l'homme ?
- où s'arrete la liberte de l'homme ?