MAITRISER SES DESIRS, EST-CE POUR L'HOMME LA SEULE VOIE VERS LA LIBERTE?
Publié le 03/11/2012
Extrait du document


«
positive d’exister, d’affirmation de soi et de création. Le d ésir entra înetil toujours notre d épendance,
ou, puissance positive de r
éalisation de soi, estil essentiellement libert é, intimement li é aux choix
libres de la conscience ? Donneraitil son sens
à la vie ?
De Don Juan qui « d
ésire dans chaque femme la f éminit é tout enti ère » et dont justement le
d
ésir a cet effet s éducteur, à la convoitise ou d ésir avide de possession d’une chose ou d’une
personne, ou encore au d
ésir de gloire, de puissance, ou de reconnaissance, il est vrai qu’on ne
d
ésire jamais que ce que l’on n’a pas.
Denis de Rougemont, dans Les Mythes de l’amour , écrit au
sujet de Don Juan : « Pourquoi ne peutil d
ésirer que la nouveaut é dans la femme ? Et pourquoi
d
ésireton du nouveau, du nouveau à tout prix, quel qu’il soit ? Celui qui cherche c’est qu’il n’a pas ;
mais peut
être aussi qu’il n’est pas ? Celui qui a, vit de sa possession et ne l’abandonne pas pour
l’incertain … Don Juan serait l’homme qui ne peut pas aimer, parce qu’aimer c’est d’abord choisir, et
pour choisir il faudrait
être, et il n’ est pas.
» Le d ésir est bien le signe de notre incompl étude,
exp
érience du non être car pour être il faudrait poss éder cet objet que justement nous ne poss édons
pas, ou pas encore. D’ailleurs, estil possible de ne rien d
ésirer, d’ être combl é, satisfait par la r éalit é,
ou sommesnous par essence des
êtres de d ésir, qui cherchent toujours à augmenter leur puissance,
aspirent toujours
à être davantage ? Spinoza, lui aussi, reprend cette d éfinition premi ère, et écrit : «
Ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque, voil
à les objets du d ésir et de l’amour.
»
Le d
ésir est effectivement v écu comme l’exp érience du manque et de la d épossession, c’est
pourquoi il nous fait souffrir, et la souffrance, douleur morale, le fait de subir les affres du d
ésir,
entra
îne notre d épendance.
Soumis à l’autorit é des d ésirs souverains, nous sommes r éduits à n’en
ê
tre que les sujets, et, emport és par cette attirance vers cet objet qui pourrait nous rendre enfin
heureux, nous ne pouvons d
écider d’y renoncer et semblons alors être d époss édés de notre libert é .
Pouvonsnous d
écider de lutter contre nos propres d ésirs, le pouvoir de notre volont é, les arguments
de notre raison, peuventils nous permettre de dire « non »
à ces d ésirs qui semblent être le fait de
notre propre nature ? Comment concilier cette d
épendance du moi, de la conscience, à l’égard d’une
nature profonde que nous ne choisissons pas, sur laquelle nous semblons n’avoir aucune prise, et les
exigences de notre libert
é et de la loi morale, exigence absolue d’agir par devoir, interdisant de se
laisser conduire par nos inclinations ?
Une des premi
ères difficult és r éside dans le fait que celui qui subit cette attirance est port é
vers cet objet qu’il d
ésire tant, et qu’il ne produit pas le mouvement qui l’y conduit. C’est pourquoi la
passivit
é est une des caract éristiques fondamentales du d ésir.
Quelle diff érence y atil entre d ésirer
et vouloir ? La volont
é estelle complice ou ma îtresse du d ésir ? L’exp érience du d ésir étant celle
d’une inclination que l’on
éprouve, que l’on subit pour un objet, nous ne d écidons pas de l’ éprouver ou
non, nous sommes comme emport
és par cette tendance, passifs et d épendants de ce mouvement et
de son objet.
Mais, pouvonsnous d
écider de lui donner ou non satisfaction, d écider ou non du
passage
à l’acte, lui dire « non » ? La conscience estelle encore libre de c éder à la tentation, ou libre
de la dominer ? Ma
îtriser ses d ésirs pourrait alors signifier se ma îtriser, ma îtriser cette nature, lutter
contre cette d
épendance à l’égard de notre nature d ésirants. Mais comment ? Par un simple effort de
volont
é répondront certains, puisque « vouloir, c’est pouvoir », ontils raison ?
Celui qui veut sait ce qu’il veut et pourquoi il le veut, il agit en connaissance de cause et
apr
ès r éflexion. Il ne fait pas ce que veut un autre que lui, il n’est soumis à aucune volont é étrang ère,
é
tant son propre ma ître il est un homme libre. Il est vrai que la volont é engendre un type de conduite
bien particulier, actif et libre, qui s’oppose singuli
èrement à la soumission à la tyrannie du d ésir.
Le
d
ésir, v écu comme simple impulsion, estil retenu ou inhib é par la volont é, l’exercice de la volont é
peutil le ma
îtriser ? Dans l’acte de la volont é la fin et les moyens sont indissolublement li és et d ès lors
que je sais ce que je veux, j’
élabore une strat égie, je cherche quels moyens doivent être mis en .
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