MACHIAVEL: Un prince bien avise ne doit point accomplir sa promesse...

« Texte: Machiavel, Quelles sont les qualités du prince ? " Un prince bien avise ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible , et que les raisons qui l'ont déterminé a promettre n'existent plus : tel est le précepte a donner .

il ne serait pas bon sans doute , si les hommes étaient tous gens de bien , mais comme ils sont méchants ,et qu'assurément ils ne vous tiendraient point leur parole , pourquoi devriez vous leur tenir la votre? et d'ailleurs , un prince peut t'il manquer de raisons légitimes pour colorer l'inexécution de ce qu'il a promis? a ce propos on peut citer une infinité d'exemples modernes, et alléguer un très grand nombre de traites de paix , d'accords de toute espèce, devenus vains et inutiles pour l'infidélité des princes qui les avaient conclus.

on peut faire voir que ceux qui ont su le mieux agir en renard sont ceux qui ont le plus propre.

mais pour cela , ce qui est absolument nécessaire , c'est de savoir bien déguiser cette nature de renard, et de posséder parfaitement l'art et de simuler et de dissimuler.

les hommes sont si aveugles , si entraînés par le besoin du moment, qu'un trompeur trouve tjrs quelqu'un qui se laisse tromper.

" Dans ce texte, il est question de la manière dont le prince (le chef de l'Etat) doit se comporter.

Machiavel insiste sur une idée qu'il exprime à travers une métaphore : le prince doit avoir les qualités du renard pour exercer habilement le pouvoir.

Le renard c'est l'animal qui symbolise la ruse.

Or, la ruse et la dissimulation sont essentielles pour Machiavel, ce sont deux qualités politiques par excellence.

Là où pour nous autres modernes (Machiavel est un auteur de la renaissance) il s'agit plutôt de défauts, le texte montre qu'il est plus important de savoir porter des masques si l'on veut se maintenir au pouvoir.

Bref, gouverner, c'est faire croire...

Vous nous demandez des pistes pour commenter de façon personnelle le texte, nous vous suggérons d'adopter un point de vue critique en montrant que la vertu du prince telle qu'elle est présentée dans le texte présente le risque de transformer le champ politique en une vaste scène de théâtre dans laquelle ne comptent plus que les fins (ici, se maintenir au pouvoir), au mépris de la morale et du droit.. »