MACHIAVEL: PRINCE ET VERTU
Publié le 05/01/2010
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Il n'est pas nécessaire d'avoir en fait toutes les susdites qualités, mais il est bien nécessaire de paraître les avoir. Et même, j'oserai dire ceci : que si on les a et on les observe toujours, elles sont dommageables; et que si on paraît les avoir, elles sont utiles; comme de paraître pitoyable, fidèle, humain, droit, religieux, et de l'être; mais d'avoir l'esprit édifié de telle façon que, s'il faut ne point l'être, tu puisses et saches devenir le contraire. Et il faut comprendre ceci : c'est qu'un prince, et surtout un prince nouveau, ne peut observer toutes ces choses pour lesquelles les hommes sont tenus pour bons, étant souvent contraint, pour maintenir l'État, d'agir contre la foi, contre la charité, contre l'humanité, contre la religion. Aussi faut-il qu'il ait un esprit disposé à tourner selon que les vents de la fortune et les variations des choses le lui commandent, et comme j'ai dit plus haut, ne pas s'écarter du bien, s'il le peut, mais entrer dans le mal, s'il le faut. MACHIAVELMachiavel est trop fin observateur pour ne pas voir qu'une cruauté arbitraire ou permanente fini rait par se retourner contre celui qui l'exercerait.
Si Machiavel justifie la violence occasionnelle, il n'en fait pas l'apologie. Il remarque seulement que le prince fait preuve de plus de clémence en étant cruel de temps en temps qu'à laisser pourrir une situation, car les désordres continus dérangent la société tout entière tandis que les sévérités ponctuelles ne touchent que les particuliers.
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