Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live, L. I, Chap. III.
Publié le 30/03/2014
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Si Machiavel est reconnu comme l’auteur du Prince (1513), Les Discours sont moins souvent retenus. Or pour le dire en raccourci, Les Discours sur la première décade de Tite-Live sont rédigés à la même époque (1513-1516). Dans ces deux œuvres dont la seconde reste inachevée, Machiavel veut dégager les préceptes de la politique dont la fin est l’État garant de la liberté, de l’ordre et de la tranquillité. Dans cette perspective, il se heurte au problème du fondement de l’État : comment asseoir une institution politique républicaine alors que la plèbe est d’emblée rebelle à un ordre politique ? L’État est salutaire pour le peuple mais celui-ci est méchant, méchanceté qui va à l’encontre de l’instauration d’une Cité. Faut-il alors le tromper en ayant recours à la ruse ? Mais la duplicité n’est pas suffisante. Faut-il alors susciter en lui la peur par le recours à la force, c’est-à-dire à la violence ? Problème épineux : comment contraindre sans se contredire un peuple à devenir libre ? Car pour Machiavel, si le peuple livré à lui-même est insolent à l’égard de l’autorité politique, s’il ne veut pas être contraint, il reste perfectible. En ce sens, la politique a une fonction pédagogique qui doit mettre en place les conditions pour l’incarnation de la liberté. L’hypothèse machiavélienne est qu’il faut fonder un État non contre le mal, mais sur la base du principe que les hommes sont méchants. On ne peut espérer l’instauration d’une institution politique sur la bonté humaine, mais le regard sur l’histoire montre comment certains États ont pu être créé. Il convient donc de s’appuyer sur les données historiques pour mettre en place la logique de la fondation d’une Cité.
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Si Machiavel est reconnu comme l’auteur du Prince (1513), Les Discours sont moins souvent
ret enus.
Or pour le dire en raccourci, Les D iscours sur la première décade de Tite-Live sont rédigé s à la
m ême époque (1513- 1516).
Dans ces deux œuvres dont la seconde reste inachevée, Machiavel veut
dégager les précep tes de la politique dont la fin est l’État garant de la liberté, de l’ordre et de la
tranquillité.
Dans cette perspective, il se heurte au problème du fondement de l’État : comment asseoir une
institution politique républic aine alors que la plè be est d’emblée rebelle à un ordre politique ? L’État est
sal utaire pour le peuple mais celui -ci est méchant, méchanc eté qui va à l’encontre de l’instauration d’une
Cité.
Faut -il alors le tromper en a yant recours à la ruse ? Mais la duplicité n’est pas suf fisante.
Faut -il
alors su sciter en lui la peur par le recours à la force, c ’est -à -dire à la violence ? Problème épineux :
comment contraindre sans se contredire un peuple à devenir libre ? Car pour Ma chiavel, si le peuple livré
à lui -même est insolent à l’égard de l’autorité politique, s’il ne veut pas être contraint, il reste perfectible.
En ce sens, la politique a une fonction pédagogique qui doit mettre en place les conditions pour
l’incarnation de la liberté.
L’hypothèse machiavélienne est qu’il faut fonder un État non contre le mal,
mais sur la base du principe que les hommes sont méchants.
On ne peut espérer l’instauration d’une
institution politique sur la bonté humaine, mais le regard sur l’hist oire montre comment certains États ont
pu être créé.
Il convient donc de s’appuyer sur les données historiques pour mettre e n place la logique de
la fonda tion d’une Cité.
La méchanceté des hommes n’est -elle pas sinon le fondement à tout le moins un paramètre pour
créer un État ? En effet, si l’hom me eu été bon et bie nveillant envers son prochai n, l’État serait- il
nécessaire ? Q uoiqu’il en soit, pour Machiavel, la politique doit s’ appuyer sur un postulat selon lequel
l’homm e est mau vais.
Cette postulation est exhibée comme un fait historique et non sous la forme d’une
supposition même si cette mécha nceté peut prêter à discussion.
Mais n’est -ce pas là une pétition de
principe, autrement dit poser comme une donnée factuelle ce qui convient de dé -montrer ? Si l’homme est
méchant selon l’oc casion ne peut -on pas soutenir l’idée contraire : l’homme serait bon, mais que dans
certaines situations il se montrerait malicieux ? Aussi Machiavel présente-t- il à bien y regarder ce constat
comme une hypothèse qui orientera le prince, le fondateur d’un État.
Une évidence sans laquelle le prince
non seulement ne pourrait pas asseoir son autorité et sa légitimité, mais aussi sans la quelle il ne pourrait
conserver s on pouvoir.
Mais à quoi tient cette méchanceté ? E st-elle due à la nature humaine ou provient -
t - elle des conditions historiques ? L ’auteur du P rince ne cherche pas à dém ontrer que l’homme commet le
mal, il f onde sa réflexion sur un consta t : si l’homme n’est pas méchant par nature, « l’ occas ion », c’ est-à -
dire ce que M achiavel app ellera la fortuna déclenche la volonté de faire le mal.
Mais il est un point sur
leq uel il faut insister : Machiavel n’aborde pas frontalement la nature humaine comme telle, mais les
hommes plongés dans l’ histoire.
Ce qui signifie deux choses : la première est que l’homme n’est pas
spontanément sociable, la secon de est qu’il tait l’hypothès e d’une supposée nature humaine avant
l’ avènement des institutions politiques.
En effet, contre Aristote, qui pose dans La Politique que l’homme
est un « animal politique », c’est -à -dire un être dont la finalité est de vivre au sein d’une Cité ; pour
Machiavel, l’homme en son essence n’est ni sociable ni asociale.
On v oit donc la lecture abusive de
M achiavel quant il affirme sans ambages que « tous les écrivains auraient supposés le principe de
l’homme méchant » .
Out re Aristote, Platon, dans La R épublique montre que l’homme est naturellement.
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