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MACHIAVEL: Analyse de l'oeuvre

Publié le 03/10/2013

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machiavel

Les « humeurs « du peuple et des grands ou du bon usage de la discorde

C'est en examinant s'il est nécessaire à un prince d'avoir

l'amitié d'un peuple qu'il en viendra dans Le Prince au constat:

des « humeurs opposées «, principe qui concerne toute organisa-·

tian politique. Et sur ce point, il s'oppose fermement à Tite-·

Live et à tous les historiens passés : « [ ... ] je dis qu'on accède à

cette monarchie* (civile) ou par la faveur du peuple ou par

celle des grands. Car en toute cité on trouve ces deux humeurs

opposées ; et cela vient de ce que le peuple désire de n'être pas

commandé ni opprimé par les grands, et les grands désirent

commander et opprimer le peuple ; et de ces deux appétits

opposés naît dans les cités un de ces trois effets : ou monarchie,

Préface

ou liberté*, ou licence 1

• « Selon Machiavel, il vaut mieux pour

un prince s'appuyer sur le peuple que sur les grands «car le

voeu du peuple est plus honnête que celui des grands, ceux-ci

voulant opprimer et celui-là ne pas être opprimé «. Et, poursuit

Machiavel, « que personne ne conteste cette mienne opinion en

citant ce proverbe rebattu que qui se fonde sur le peuple se

fonde sur la fange«. Jamais celui qui se fonde sur le peuple ne

sera déçu. « Il verra qu'il a bien placé ses fondements. « Étonnante

apologie du peuple dans Le Prince si souvent accusé d'être

une « apologie du tyran « !

Ces propos seront plus amplement et précisément examinés

dans les Discours. Et c'est là l'une des conceptions les plus originales

de Machiavel. Elle est essentielle aux règles de la nouvelle

«politique« annoncée sous d'autres mots («une route nouvelle

«), soit à l'action efficace qui seule pourra assurer la stabilité

des États, problème majeur au temps de Machiavel dans

une Italie morcelée en petits États rivaux, déchirée par leur rivalité,

qui les a finalement livrés aux puissances étrangères. Ainsi :

« Dans toute république, il y a deux partis : celui des grands et

celui des peuples : et toutes les lois favorables à la liberté ne

naissent que de leur opposition. [ ... ] Les soulèvements d'un

peuple libre sont rarement pernicieux à la liberté. Ils lui sont

inspirés communément par l'oppression qu'il éprouve ou par

celle qu'il redoute 2

• «

Toute cité est ainsi traversée par une opposition majeure :

celle des grands et du peuple. Claude Lefort n'hésite pas à parler

de «lutte des classes«. Quelle que soit l'expression retenue, il

reste que Machiavel inscrit le conflit au coeur de la société. Et

il va plus loin. Il ne faut jamais supprimer ce conflit, car il est

fécond. C'est ce que montre l'exemple de la République ...

machiavel

« L'industrie ne peut pas faire le bonheur de l'homme ·~M~• L'industrie corrompt la nature de l'homme.

En créant sans cesse de nouveaux besoins, elle aliène les individus et pervertit les moeurs.

La satisfaction des besoins matériels n'est qu'une condition du bonheur.

Le bonheur , en lui-même , est autre chose .

L'industrie est d'autres .

La quête du superflu devient une déjà en elle -même confort matériel, dans les cause de malheur.

un luxe sociétés industrielles, est p our Rousseau, l'h om- sans fin.

Par rapport aux Les biens me, dans l'état d e nécessités naturelles, tout matériels ne na tu re, se c on ten te de ou presque y est super- remplacent pas satisfaire ses besoins flu.

les joies de l'esprit vitaux.

L'industrie, dans L'industrie cor- La nature de l'homme la mesure où elle n'a est essentiellement aucune utilité vitale, est rompt les mœurs spirituelle.

Qu 'il aime , donc en elle-même un L a vanité est le d éfaut jouisse des beautés de luxe qui en engendre dominant des sodé- l'art, cherche à corn- tés in dustr ielles .

Les prendre la structure de •Le citoyen toujours actif, hommes rivalisent, non la matière, il est toujours sue, s'agite , se tourmente plus en se battant à mains un être pensant.

Les sans cesse pour chercher nues, mais en cherchant biens ma tériels ne lui des occupations encore dans le luxe et l'apparat proc uren t qu 'un e satis- plus laborieuses: il travaille les moyens de s'imposer fac tio n éphémère .

Ce jusqu'à la mort , il y court même pour se mettre en aux yeux d'autrui.

Ils y qui n'est pas le cas de ces état de vivre.

• perdent peu à peu leur biens immatériels qu e Rousseau, robustesse , et leur âme sont les sentiments , les Sur l'origine de se montre de plus en plus satisfactions intellectuelles l'inégalité capricieuse.

Manquer du et esthétiques.

L'industrie ne conduit pas au bonheur .

Ell e e st au c o ntr aire à l'ori g ine de tous les vi ce s des soci été s mod ern es.

Ell e ne sat is fai t pas le s b eso ins de l 'esprit et du cœ u r.

Ce ux -là seuls peuvent condui re à un bonheur vé ritable.. »

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