Ma culture fait-elle mon humanité ?
Publié le 11/02/2019
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«
CORRIGÉ
[Introduction] L'histoire des rapports entre cultures différentes a été complexe, et pas
toujours très pacifique.
La notion même de «culture».
au sens qu'elle a
désormais, s'est impos ée, significativement, ·e n se substituant à l'idée de
«civilisation », qui paraît en effet plus facilement exclusive.
Mais
admettre que les cultures élaborées par les hommes manifestent des diffé
rences incontestables ne risque-t-il pas d'inviter à concevoir des humani
tés à leur tour différentes, et donc d'introduire entre ces dernières une
sorte de hiérarchie ? Pour penser que l'humanité est unifiée.
alors qu'elle
ne se réalise que dans des cultures différentes, sans doute est-il nécessaire
de repérer, en deçà même des différences culturelles.
quelques « quali
tés » ou potentialités communes à toute l'humanité.
[1.
Négation de la différence, ou de l'humanité des autres]
Si l'on parle aujourd'hui plus volontiers de « cul wre » que de « civili
sation», c'est.
au moins en partie, parce que ce dernier terme impliquait
l'existence de «non-civilisés>>, soit d'hommes privés de ce qui faisait la
« supériorité » ou la noblesse des « civilisés ».
De surcroît, la « culture »,
comme ensemble de mœurs, de coutumes, de langue et d'habitudes de vie
se transmeuant à travers les générations, paraît d'extension plus res
treinte : de la sorte.
le mot implique, pour ainsi dire automatiquement, une
multiplicité des cultures possibles.
Les Grecs, qui se concevaie nt eux-mêmes comme hautement
«civilisés>> , re je ta ien t tous les non-Grecs (ce qui signifiait d'abord tous
ceux qui n'avaient pas le bonheur de pratiquer leur langue), dans la« bar
barie >>-qui ne valait guère mieux, comme l'indique son étymologie, que
l'animalité.
Ultérieurement, on remplaça peu à peu la «barbarie» par la
« sa u vag erie >>, mais le «sauvage », individu ainsi nommé par référence à
la« forêt >> où il était censé vivre.
n'était toujours pas un homme authen
tique.
Il lui manquait trop évidemment ce qui caractérisait le civilisé euro
péen : le baptême ou la peau blanche (ce qui était bien complémentaire,
p ui sq u 'o n put se demander si les êtres de peau noire avaient seulement
une âme), l'organisation politique centralisée autour d'un pouvoir monar
chique, la famille telle qu'on la concevait en Europe, le travail comme on
l'y avait organisé socialement, etc.
On qualifie d'ethnocentrique cette vision qui survalorisc le milieu
culturel auquel on appartient, mais c'est pour constater qu'en fait, elle est
universelle.
Lorsque les Espagnols rencontrent les Indiens d'Amérique du
Sud, la reconnaissance de l' h um an ité de J'autre fait problème des deux.
»
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