L'usage de la raison consiste-t-il seulement à distinguer le vrai du faux ?

« dont l'origine est notre volonté finie qui juge sans savoir. - Somme théologique , I, 17, 1. 6- Pour Descartes (qui pense le vrai comme certitude et non plus comme réalité ontologique) : erreur du jugement provenant du rapport disproportionné entre notrevolonté infinie et notre entendement fini. - Méditations Métaphysiques , 4e Méditation. 7- Pour Spinoza , le faux n'est pas l'œuvre de la volonté, mais l'écart qui sépare les idées inadéquates et confuses des idées adéquates. - Ethique , II, propositions 28 et 43. 8- Pour Kant , la vérité ne provenant que de l'esprit, le faux est soit purement logique – mauvais usage de l'entendement –, soit transcendantal, et relève alors des illusionsnécessaires à la raison. - Logique. - Critique de la raison pure, Dialectique transcendantale. 9- Pour Hegel , le faux est immanent à la vérité, il ne s'oppose pas au vrai, il fait parti du mouvement de la négativité qui travaille la vérité de l'intérieure. - Encyclopédie des sciences philosophiques , préface de la 2 nd édition + §32. 10- Synonyme d'inauthentique, insincère, de mauvaise foi.

Ex.

: sentiments faux, attitudesfausses. - Merleau-Ponty , Phénoménologie de la perception .

· Angles d'analyse C'est bien le rôle de la raison qu'il s'agit ici d'interroger.

Réduire l'usage de la raison, c'est-à-dire à la fois son utilisation de fait et son utilité de droit, à la distinction entre le vrai et lefaux serait réduire en réalité la raison à n'être que théorique.

Il faudra en effet se demandersi la raison n'a pas d'utilité en dehors de la théorie, et donc en dehors de la discriminationvrai/faux, à savoir aussi dans la pratique.

C'est donc en réalité la légitimité de la raison quant à son domaine d'application qui est icimise à la question.

Le domaine de la raison, et donc a fortiori celui du rationnel et duraisonnable, ne s'exerce-t-il, de droit, que dans le vrai et le faux ? Quelles sont donc lesautres facultés qui s'occuperaient des autres domaines, c'est-à-dire du domaine moral,pratique et éthique par exemple ? C'est donc à la fois le rôle de la raison en lui-même qu'il s'agit d'interroger, mais c'est aussila façon dont nous usons de notre raison ; il s'agira donc de dénoncer, ou du moins decritiquer un certain usage de la raison comme illégitime. Problématique Peut-on légitimement réduire l'usage de la raison – usage entendu à la fois comme utilité de droitet utilisation de fait – à la seule discrimination du vrai et du faux ? Autrement dit, peut-on, de droit, réduire la raisonà n'être que théorique, et à ne s'épanouir spécifiquement que dans la science logique ? Ne faut-il pas, au contraire,si l'on veut saisir pleinement le rôle de la raison et en contrôler l'usage, admettre que son champ d'applicationdépasse le simple domaine théorique ? Comment donc délimiter le champ légitime d'une raison qui s'exercerait dèslors sur des objets dont elle est souveraine ? Plan I- L'usage de la raison théorique = distinction du vrai et du faux · Dans sa dimension purement théorique, il est vrai que la raison s'occupe de la distinction du vrai et du faux, distinction qui garantit au sujet connaissant, une connaissance véritable.

Pourse faire, il s'agit de « fonder en raison » des connaissances, qui dès lors deviennent, àproprement parler, de véritables savoirs. · La raison est alors une faculté tout à fait essentielle, mais son origine et ses pouvoirs restent un peu mystérieux : d'où les controverses qui divisent les philosophes, aux XVII e et XVIII e en particulier, sur la nature et l'origine des idées, ces témoins majeurs de l'existence de la raison.

Au sens large, la raison est la faculté d'organiser méthodiquement la pensée etl'action ; elle est également la condition de possibilité du discours sensé et de la recherche de. »