L'univers les dieux les hommes
Publié le 27/10/2017
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L’UNIVERS, LES DIEUX, LES HOMMES DE JEAN-PIERRE VERNANT J-P Vernant : historien et anthropologue français, spécialiste des mythes de la Grèce antique Récit historique : se veut la relation exacte d’évènements assez proches dans le temps pour que des témoins fiables peuvent attester. Récit littéraire : pure fiction qui se donne ouvertement pour telle et dont la qualité tient au talent et au savoir-faire de l’auteur. Récit mythique : ≠ invention individuelle ≠ fantaisie créatrice, mais relève de la transmission et de la mémoire. Le mythe n’est vivant que s’il est raconté, de génération en génération. Les conditions de son existence sont mémoire, oralité, tradition. Il n’est pas définitif et peut varier selon le conteur et son public. Poésie : à connaître par coeur, se le réciter, sans rien omettre ni changer que ce soit le rythme, un vers… I. L’origine de l’univers Trois entités primordiales : - La Béance (Chaos) = vide obscur, espace de chute, abime aveugle, nocturne, illimité. - La Terre (Gaïa), au sein de la Béance = forme distincte, séparée, précise. Sur Terre, toute chose est visible, formée, solide, où coexistent les dieux, les hommes et les bêtes. Le monde a un plancher : s’élève vers le haut d’un côté, d’autre part, s’enfonce vers le bas (Chaos). La Terre demeure semblable à la Béance. Cette Terre noire s’étire entre l’obscurité et la lumière. Gaïa enfante les fôrets, les montagnes, les grottes souterraines, le ciel… - L’Amour primordial (Éros), représenté par des cheveux blancs ≠ l’amour entre les sexes car il n’y avait pas de masculin/ féminin à l’époque. L’Amour qui vient des sexes nécessite du désir de la part de chacun (consentement). Deux entités enfantées par Terre, sans avoir eu besoin de s’unir à quiconque - Ciel (Ouranos) ou Ciel étoilé. Double et contraire de Terre, s’allonge sur Terre. Terre et Ciel = deux planchers superposés de l’univers. De même taille qu’elle, il représente le mâle et Terre, la femelle. La Terre ne va plus produire d’elle-même, mais s’unir : Amour devient différent. Ouranos primordial a qu’une seule activité : sexuelle. Terre se retrouve en présence d’une série d’enfants, les Titans, qui restent dans le giron (partie du corps de la ceinture aux genoux) de Terre. - Eau (Pontos) complète Terre. Eau = liquidité, se mélange, insaisissable, indistincte, confondue. A la surface, elle est lumineuse, dans ses profondeurs, elle est obscure (part chaotique, comme Terre). Enfants de Gaïa et d’Ouranos : - Six Titans et six soeurs Titanes : Okéanos (Titan) : fleuve qui tourne en circuit fermé sur lui-même, début d’Okéanos = sa fin ; Cronos (le plus jeune des Titans) : « Cronos aux pensées fourbes ». - Cyclopes : Brontès, Stéropès, Argès, très puissants avec un oeil, représentent le grondement du tonnerre, la fulgurance de l’éclair : ils fabriquent la foudre et en font don à Zeus. Ils représentent la fulgurante de la vue avec leur oeil foudroyant. - Hekatonchires, les Cent-Bras : Cottos, Briarée, Gyès : taille gigantesque, 50 têtes, 100 bras, chaque bras est doté puissance. Ils représentent la capacité de vaincre avec la puissance de leur bras. Ouranos est vautré sur Terre, ce qui empêche aux enfants de sortir. Terre veut que ses enfants, qui la gonflent et la compriment, se révoltent contre leur père. Seul Cronos accepte. Elle fabrique une serpe (harpè) pour que Cronos castre Ouranos. Il s’éloigne de Gaïa et se fixe en haut du monde. Le ciel et la terre sont séparés. Un espace libre est créé, les Titans peuvent enfin enfanter et les générations surviennent. Deux enfants de Béance : - Érèbe (Érébos) : noir absolu - Nuit (Nux) enfante Éther (Aithêr) : lumière éthérée, jamais corrompue par aucune ombre ; Jour (Hêmerê) : lumière du jour. Nuit et Jour s’alternent. Les hommes et les bêtes vivent dans la nuit et le jour, mais les dieux célestes, toujours dans la lumière et les dieux souterrains dans le Tartare, toujours dans la nuit. Ouranos s’unit à Gaïa seulement lors des grandes pluies, qui lui permet de faire naitre des nouvelles créatures, plantes… De ses gouttes de sang naissent les Érinyes, puissances qui doivent se remé...
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- « Il me semble que nous soyons parvenus à cette époque prédite par Descartes où les hommes em-ploieraient la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres et de tous les autres corps, en même façon que les métiers d'artisan et se rendraient ainsi, maitres de la nature. Mais, par un renversement étrange, cette domination collective se transforme en asservissement dès que l'on descend à l'échelle de l'individu et en un asservissement assez proche de celui que comporte la vi