« L'unique tâche de l'historien est la pure compréhension de ce qui a été et de ce qui est, événements et actions » (Hegel). Cette compréhension peut-elle s'ériger en science ? A quelles conditions ?
Publié le 09/08/2014
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Si la visée de l'histoire est de recenser les événements, alors l'histoire est en un sens une science ; mais elle n'est plus qu'un catalogue de faits, pure érudition. Si elle veut les interpréter et dégager les lois qui président à leur apparition, alors peut-elle être autre chose qu'une connaissance relative et idéologiquement orientée ?
«
-une critique externe portant sur leur intégrité et leur
authenticité ;
- une critique interne portant sur leur contenu : problème
de la motivation
d'un témoignage, des distorsions qu'il
opère et des fabulations.
Un témoignage pourra être
retenu s'il concorde avec d'autres dont il est indépendant.
2) de synthèse historique, autorisant la compréhension
d'un ensemble de faits.
Cette méthode doit définir, s'il est
possible, des critères permettant de déterminer les faits
significatifs et de les regouper afin de les interpréter.
Mais
existe-t-il une méthode
pour élaborer une synthèse scien
tifique ? Y a-t-il des principes de systématisation ? (Cf.
l'étude de R.
Aron sur les limites de l'objectivité histori
que).
b) La science entendue au sens 2 pose le problème de la
causalité et du déterminisme historique
• Un premier aspect du problème est celui de la multipli
cité des types de causalité en histoire : causalités biolo
gique, économique, psychologique, etc.
Comment l'his
torien pourra-t-il maîtriser ces diverses causalités
?
• Le second aspect, lié au premier, en celui de la validité
même de la causalité en histoire dans la mesure où un
rapport causal explicatif implique une régularité, des rap
ports constants, et
exclut le hasard.
Il apparaît en effet
que le concept de loi historique serait contradictoire,
puisque les faits historiques sont uniques et qu'il semble
impossible que l'historien refuse de faire place au hasard.
c) L'appel au hasard
• Thèse de Cournot : conciliation de l'ordre et du hasard.
-Il existe dans le monde des phénomènes ordonnés, des
systèmes, mais le monde n'est pas un système.
- A côté de ces systèmes gouvernés par des lois (économi
ques, sociologiques, etc.), il existe des accidents dus au
hasard, qui est un désordre ou une absence d'ordre,
c'est-à-dire /'intersection de séries causales de phénomènes
indépendants.
Chacune de ces séries obéit
à uri détermi
nisme rigoureux, mais leur rencontre échappe à toute loi.
Ex.
: influence des phénomènes naturels sur une collecti
vité, rôle des grands hommes, etc.
- Cependant
il existe un ordre historique enchaînant les
singularités du hasard.
Le hasard conçu comme un désor
dre n'agit que par rapport à l'ordre.
Il n'est qu'une cause.
»
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