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LUCRECE: la connaissance de la vérité nous vient primitivement des sens…

Publié le 27/02/2008

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lucrece
Tu verras (alors) que la connaissance de la vérité nous vient primitivement des sens, que les sens ne peuvent être convaincus d'erreur, qu'ils méritent le plus haut degré de confiance parce que, par leur propre énergie, ils peuvent découvrir le faux, en lui opposant la vérité. En effet, où trouver un guide plus sûr que les sens ? Dira-t-on que la raison, fondée sur ces organes illusoires, pourra déposer contre eux, elle qui leur doit toute son existence, la raison qui n'est qu'erreur, s'ils se trompent ... Si la raison ne peut pas expliquer pourquoi les objets qui sont carrés de près paraissent ronds dans l'éloignement, il vaut mieux, défaut d'une solution vraie, donner une fausse raison de cette double apparence que de laisser échapper l'évidence de ses mains, que de détruire toute certitude, que de démolir cette base sur laquelle sont fondées notre vie et notre conservation. Car ne crois pas qu'il ne s'agisse ici que des intérêts de la raison ; la vie elle-même ne se soutient qu'en osant, sur le rapport des sens, ou éviter les précipices et les autres objets nuisibles, ou se procurer ce qui est utile. Ainsi tous les raisonnements dont on s'arme contre les sens ne sont que de vaines déclamations. LUCRECE

Dans ce texte, Lucrèce parle de la connaissance qui nous vient des sens. Selon lui, les sens nous offrent toutes les connaissances qui peuvent nous être utiles. Il semble se défendre des philosophies qui critiquent la connaissance par les sens : si on peut parfois douter du témoignage des sens, il n’en reste pas moins que ce que nous apprennent les sensations est la connaissance la plus utile.

Ce texte défend les sens contre les critiques qu’on pourrait leur faire, il convient de le lire comme un débat avec l’idéalisme et le scepticisme qui doutent des impressions sensibles.

Dans un premier temps,Lucrèce donne la priorité aux sens sur le plan de la pure théorie de la connaissance.

Dans un deuxième temps, il nous dit que notre vie même est fondée sur la certitude des sens. Enfin, dans un troisième temps, on peut voir dénoncée comme mortifère toute philosophie qui se détache des sens.

 

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