L'oubli n'est-il qu'une défaillance de la mémoire ?
Publié le 09/01/2004
Extrait du document
- I) L'oubli n'est qu'une défaillance de la mémoire.
- II) L'oubli n'est pas qu'une défaillance de la mémoire.
«
Introduction
L'oubli d'un nom propre, l'oubli d'un rendez-vous, l'oubli de connaissances pourtant bien apprises : autantd'expériences quotidiennes qui viennent perturber notre vie consciente.
Avec l'oubli, notre conscience semble seheurter à quelque chose qui lui résiste : elle ne parvient pas à faire appel à un souvenir dont elle croirait pourtantpouvoir disposer.
On ne peut oublier que ce que l'on a appris.
C'est donc la mémoire qui semble prise en défaut : elleest incapable de nous restituer, au moment voulu, ce que l'on avait pourtant mémorisé.
Est-elle une faculté infinie,ou bien doit-elle oublier certaines choses, faire place nette, pour pouvoir emmagasiner de nouveaux souvenirs ? Neretient-elle que l'essentiel ? Pourtant, c'est parfois l'essentiel qui semble nous échapper : tel événement marquantde notre enfance qui ne nous a laissé aucun souvenir, alors que d'autres détails insignifiants reviennent sans peine.Qu'est-ce qui décide qu'un événement sera ou non mémorisé ? L'oubli n'est-il qu'un « ratage » de la mémoire, ouest-il une faculté spécifique, qui peut parfois faire défaut ? Quelle est alors sa fonction ?
I L'oubli est-il l'horizon de la mémoire...
(Husserl)
A/ La mémoire évanouissante (ou la finitude de la mémoire).
1/ La mémoire n'est pas un contenu de conscience mais un acte de laconscience.
2/ La mémoire est une façon particulière pour la conscience de se rapporter àson objet : elle s'y rapporte en tant que passé.
3/ La mémoire est une condition de la conscience : sans mémoire, il n'y auraitqu'une chose tout entière prisonnière du présent.
B/ Mais toute mémoire est sur horizon d'oubli.
1/ La mémoire est rétention du passé, elle retarde seulement la disparition duprésent dans le révolu.
2/ Mais l'acte de mémoire est lui-même situé dans le temps ; l'oubli est lepoint où la conscience du passé s'estompe et s'efface.
3/ Devant quoi la mémoire en vient-elle à défaillir ? Avec quoi est-elle auxprises ?
• « "—Tu as fait cela", dit ma mémoire ; — "Impossible", dit mon orgueil, et il s'obstine ; A la fin, c'est la mémoire quicède.
» (Nietzsche)
Il ...
Le fruit de la sélection qu'opère la mémoire...
(Freud, Nietzsche)
A/ Toute mémoire est sélective.
(Freud)
1/ La conscience ne conserve pas intégralement tous les souvenirs, et ne conserve pas nécessairement les plusimportants ou les plus marquants.
• cf.
les souvenirs-écrans (voir p.
19).
2/ Le refoulement n'est cependant pas arbitraire mais tendancieux, la sélection qu'il opère est commandée par desmotifs économiques.
3/ Ce refoulement n'est pas exercé par la conscience, mais l'unité de la conscience est au contraire la conséquencedu refoulement.
B/ La mémoire collective suppose un oubli collectif.
(Renan)
1/ Il n'y a d'identité collective (peuple, nation) que sur la base d'une mémoire commune attisée par descommémorations (Déclaration d'indépendance, fête de la Révolution, etc.).
2/ Mais l'unité de cette collectivité suppose, elle, l'oubli des conflits passés, le refoulement des invasionssuccessives à travers lesquels elle s'est constituée.
C/ L'oubli au service de la vie.
(Nietzsche)
1/ L'oubli n'est pas une simple force d'inertie mais une capacité active à enrayer les traces du passé..
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