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L'oubli est-il nécessaire à la vie ?

Publié le 08/02/2016

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L'existence humaine n'aurait aucun sens si elle n'avait pas de passé. Mais le passé ne doit pas prendre plus de place que le présent et l'avenir. Il faut à la fois se souvenir et oublier. Il faut se souvenir des choses essentielles, celles qui constituent les fondements du temps présent, et oublier celles qui ne le

sont pas. De toute façon, l'homme, qui a conscience de sa propre existence, est dans l'impossibilité de se souvenir de tout. Si tel était le cas, il serait, ainsi que l'écrit Nietzsche, semblable «à un animal qui ne devrait vivre que de ruminer continuellement les mêmes aliments» (Considérations inactuelles).

« On ne peut pas vivre sans oublier L'oubli n'est pas le contraire de la mémoire.

Grâce à lui, celle-ci opère un précieux travail de sélection.

D'autre part, l'oubli permet à l'homme d'avancer et de se libérer d'événements passés douloureux.

L'oubli n'est pas une défaillance C omme le dit William James : «S e souvenir de tout serait , en bien des cir ­ constances, aussi fâcheux cc Toute action exige l'oubli , de même que toute vie orga­ nique exige non seulement la lumière, mais aussi l'obs­ curité ...

Friedrich Nietzsche, Considérations inactuelles que de ne se souvenir de rien ; il faudrait , pour nous rappeler une por ­ tion déterminée de notre passé, exactement le temps qu 'il fallut pour la vivre » (Précis de psy- c hologie).

La mémoire, au moyen de l'oubli, met à l'écart l'in for­ mation inutile, insi­ gnifiante, parasitaire.

L'oubli unifie la conscience S elon Nietzsche, quelqu'un qui se rait incapable d'oubli er «ver­ rait tout se dissoudre en une infinité de po ints mouvants et finirait par se perdre dans le to rrent du devenir » (Consid éra­ tions inactuell e s).

L'oubli a donc une importance vitale.

Le moi n'est pas assez vaste pour conte­ nir l'ensemble de nos pensées , de nos per ­ c eptions , d e nos sensa - tians .

Sans l'oubli, il ne pourrait qu'écla­ ter.

L'oubli est un remède à la douleur N otre existence serait intolérable si nous ne pouvions oublier certains évé­ nements douloureux.

La psychanalyse, à ce propos , parle de refou ­ lement.

Le refoulement est une ré action de défense face à des é v é­ nements passés trau­ matisants.

L'inconscient est le réceptacle de ce que la conscience s'ef­ force d' oublier pour se préserver .

Une bonne mémoire est une mémoire sélective.

Si l'homme n'avait pas la faculté d'oublier, il ne pourrait pas progresser .

Sans cesse, le passé , surtout celui qui fut douloureux , prendrait le pas sur le futur .. »

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