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l'ordre politique exclut-il la violence ?

Publié le 29/11/2005

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Le fonctionnement de l'ordre politique, un autoritarisme ou un absolutisme   1. L'Etat concentre tous les pouvoirs exécutifs, législatifs et juridiques. Hobbes donne à l'Etat une nature essentiellement législatrice : chaque parole prononcée par celui qui incarne l'Etat vaut comme loi, il a toute liberté de revenir sur ces paroles et de changer de loi. Aucun droit de résistance sans quoi on retournerait immédiatement à l'état de nature, le pire état qui soit.   2. « Il existe aux mains d'une personne un pouvoir souverain tel qu'un plus grand ne peut ni être conféré légitimement par les hommes ni appartenir au plan mortel » Léviathan ·         Les individus ne peuvent plus user de la violence pour régler leurs conflits même s'ils mettent en danger leur vie. ·         « Les conventions, sans l'épée, ne sont que des mots, et sont sans force aucune pour mettre qui que ce soit en sécurité » Léviathan, 17   C. Les limites de l'absolutisme   1. Hobbes apporte lui-même des restrictions à sa théorie Si le but de l'Etat est de préserver la vie des citoyens et de permettre leur bonheur, il ne peut exiger leur mort. Il y a une possibilité de se défendre sans que ce soit un droit, un citoyen condamné à mort pourrait se défendre.

Le 3 mai 1968, les forces de l'ordre évacuent par la force 500 étudiants qui occupaient la faculté de la Sorbonne. La réaction de l'opinion est hautement ambivalente. D'une part, l'opinion publique est choquée par cet usage fait de la violence contre des jeunes étudiants  non armés, dans un lieu sacro-saint pour les élites intellectuelles d'où les forces de l'ordre sont exclues. D'autre part, l'indignation cède le pas à une forme de soulagement, cette occupation de la vénérable faculté constitue une menace pour l'ordre publique, alors même que les grèves bloquent le pays. User de la violence semble pouvoir être compréhensible quand cela répond à une autre forme de violence, mais ce n'est pas pour autant que cet usage n'est pas choquant, comme si la violence était un élément hétéronome inacceptable dans l'ordre politique.

            La réflexion doit se situer à deux niveaux. D'une part, les lois et les Etats doivent-ils exclure la violence de leur institution et de leur mode de fonctionnement ? Ainsi, l'usage qui a été fait de la force contre les étudiants serait illégitime. D'autre part, faut-il que les citoyens renoncent à tout usage de la violence pour que l'ordre politique soit possible ? Cela placerait les étudiants de mai 68 en situation d'illégitimité. La réflexion s'articule autour du fondement de l'ordre politique et de son bon fonctionnement.

 

« L'idée que l'ordre politique se fonde sur ce qu'il y a de plus bas chez l'être humain, la peur de la mort violente,est difficilement acceptable.

On pourrait fonder l'ordre politique sur une idée de la perfection de l'être humain. Le rôle de l'Etat n'est peut-être pas de rendre les hommes heureux, mais seulement de ménager des conditionsqui rendent possibles l'exercice du droit de chercher le bonheur par ses propres moyens. II.

La condition de possibilité de l'ordre politique se base sur uneexclusion de la violence : la démocratie selon Rousseau A.

Le fondement de l'ordre politique : la convention 1.

Une certaine idée de la nature humaine Rousseau a une vision optimiste de la nature humaine, l'homme est unêtre bon par nature, mais sa nature se corrompt en rentrant dans lasociété qui se fonde par malheur sur la propriété. En rentrant en société, l'homme actualise ce qu'il y a de meilleur en lui, ilabandonne un liberté de fait pour une liberté de droit. 2.

Le contrat : « L'ordre social ne vient pas de la nature.

Il est fondé sur des conventions. » Du contrat social Un contrat ne peut être conclu qu'entre deux partis égaux etconsentants, aucun parti ne doit être lésé, l'égalité est la seule garantiede la stabilité d'un ordre politique, cela exclut tout usage de la force. Le contrat social chasse ce qu'il y a de naturel dans l'homme, il a des exigences plus hautes, la liberté et laperfection de l'homme. B.

Le rôle de l'Etat 1.

La place centrale du peuple Le « souverain » est le peuple en acte (et non pas un individu).

Cette souveraineté est inaliénable, toutealiénation de la souveraineté du peuple est destruction du corps politique.

Il s'agit surtout d'une souverainetélégislatrice (citoyen-magistrat) La loi est le rapport du peuple avec lui-même et non pas l'émanation arbitraire d'un despote.

Le peuple statuesur lui-même, ce qui garantit sa liberté. Le gouvernement est seulement l'exécutant de cette loi, il est la force d'application qui s'occupe des objetsparticuliers, ce que ne peut faire la volonté générale dont il n'est que le commis. 2.

Un fragile équilibre La volonté générale peut errer, le gouvernement doit pouvoir pallier ses déficiences. Ex : Hitler accède au pouvoir en jouant le jeu des règles de la démocratie. Le gouvernement peut se faire force réprimante.

S'il y a conflit, il doit avoir une haute conscience de sa tâche,il doit vouloir se conserver assez pour que sa tâche soit effective ( si les gouvernements ne cessent desuccéder, il n'y plus de pouvoir, ex : la IVème République) mais il doit aussi savoir se sacrifier au peuple, le seulsouverain. C.

Les critiques de Rousseau sur la démocratie 1.

« S'il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement.

Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes. » Du contrat social Il y a plus de citoyens magistrats que de citoyens particuliers.

Plus les magistrats se multiplient, plus la forcese dilue, on laisse échapper les moments au il faut intervenir à force de débattre, on le peut plus saisir lesopportunités politiques, le gouvernement perd toute efficacité.. »

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