L'ordre est-il nécessairement violent ?
Publié le 09/02/2016
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Idéalement, c'est-à-dire si tous les hommes agissaient raisonnablement, l'ordre, qu'il soit social, politique, économique, n'aurait pas besoin d'avoir recours à la coercition pour se maintenir.
De fait, tout pouvoir est une contrainte. En tant que tel, il dissimule bien une certaine violence.
Cela apparaît nettement dans les régimes despotiques. L'ordre y règne, mais au prix d'incessantes menaces. La violence, cause de
désordre, est peut-être abolie, mais elle cède sa place à la terreur. Toute société humaine doit sa cohésion à l'ordre qu'elle parvient à instaurer et à i maintenir. Cet ordre dis- j simule une violence d'au-
tant plus grande qu'il impose des règles ne respectant pas ce constat: ; «Radicalement différent de l'ordre mécanique, i l'ordre \"vivant\" est celui qui renaît sans cesse.» (Edgar Morin, Le Para- ; digme perdu: la nature humaine).
«
L'ordre n'est pas toujours une violence dissimulée
L'ordre peut avoir pour fondement la justice.
Une société juste n'a pas besoin d'avoir recours
à la menace
de
la violence pour discipliner les comportements.
Chacun agit dans
l'intérêt commun.
Ordre et justice
sont indissociables
P
laton , dans La Répu
blique , considère
qu'une cité juste est
une cité bien ordon
née.
L'ordre auquel il
pense repose sur l'at
tribution de tâches cor
respondant aux aptitudes
de chacun.
Dès l'instant
où celui qui est bon cor
donnier peut vivre de
son travail , ille fera bien,
en tirera satisfaction, et
n'aura aucune raison de
prendre la place d'un
bon charpentier.
La morale
est plus efficace
que la contrainte
D
ans Du Contrat
social , Rousseau
montre que si tous les
citoyens abandonnent
leur volonté particulière
à la volonté générale, ils
retrouvent , en mieux,
cele bien politique est la jus
tice, de laquelle est insé parable l'intérêt commun ...
Aristote, La Politique
ce qu'ils ont cédé.
La
volonté générale, qui ne
leur est aucunement
étrangère, leur garantit
la liberté et l'égalité.
Chacun a donc inté
rêt à respecter la loi,
au nom de valeurs
éthiques, et non par
crc:tinte.
L'ordre peut
se fonder sur
l'altruisme
P
our Auguste Comte,
la sympathie, qui
chez l 'homme est un élan
naturel, doit être le ciment
d'une société fondée sur
la connaissance et le pro
grès de la raison.
L'ordre
n'a donc aucun rap
port avec la violence.
Aimant plus autrui que
moi-même -parce que
sans lui, je ne serais rien-,
je suis porté à aimer
l'ordre en refusant toute
violence, qu'elle soit
latente ou déclarée .
Dès lors que l'homme suit sa raison morale, il peut comprendre que
l'ordre n'implique pas nécessairement la menace.
Mon intérêt étant
aussi celui de tous, c' est sans contrainte que je désire l'ordre..
»
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