Devoir de Philosophie

L'opinion générale doit-elle être suivie ?

Publié le 08/02/2016

Extrait du document

Si tous les hommes pouvaient penser et agir en raison, l'opinion générale, effectivement, exprimerait une sorte de pensée collective définissant le destin raisonné d'un peuple, voire de l'humanité en son ensemble. Malheureusement, l'opinion générale ne vaut guère plus que l'opinion particulière: elle n'est qu'un assemblage confus de préjugés, de motivations inconscientes, de forces irrationnelles échappant au pouvoir de la raison. S'y confor-
mer revient finalement à se conformer à toute loi de nature totalitaire.
 
Sous le règne de Mao, chacun devait avoir dans sa poche le Petit Livre rouge. Sous le règne de l’opinion générale, chacun doit, si les modes l'exigent, aimer le sport, la nature, défendre les causes humanitaires, et si les modes changent, changer d'opinion afin de rester dans la mouvance du temps. Tout cela n'a pas grand-chose à voir avec une véritable liberté de penser.


« Il ne faut pas se conformer à l'opinion générale L'opinion générale est par nature irrationnelle.

S'y conformer, c'est accepter que les démocraties modernes, lentement, sournoisement, se transforment en dictatures de plus en plus dures.

L'opinion générale échappe au contrôle de la raison 1 'affaire Dreyfus, en L son temps , a divisé les familles.

Pourtant , parmi les dreyfusards et les anti-dreyfusards , rares étaient ceux qui pou­ vaient rationnellement , philosophiquement , expliquer leurs prises de positions.

Le peuple un jour , se mettra à condamner les corridas , et le lendemain fera la louange de ce spectacle.

IJ opinion générale est aussi capricieuse que la météo.

L'opinion générale impose son diktat T ocqueville , dans De la Démocratie en Amérique , est l' un des premiers à avoir mis en ccli est indifférent qu'une seule opinion soit imposée au troupeau ou que cinq opinions lui soient pennises - quiconque s'écarte des cinq opinions fondamen­ tales, aura toujours contre lui le troupeau tout entier ...

Friedrich Nietzsche, Le Gai-Savoir évidence ce vice fonda­ mental des démocraties modernes : défendant l'opinion générale, elles en viennent à inven­ ter une nouvelle forme de répression.

Qui ne pense pas comme la majorité devient de ce fait un ennemi des liber­ tés.

Il faut condamner l' «instinct grégaire>> A ux yeux de Nietz­ sche, «l'instinct gré ­ gaire », autrement dit l'«instinct de troupeau », est l' une des formes les plus significatives de la décadence de l' homme occidental.

Se confor­ mer à l'opinion géné­ rale, c'est agir en esclave.

C'est renoncer à toute volonté d'affir­ mer ce que 1' on est contre ce que les autres sont.

L'opinion générale est 1' expression même de 1' irrationalité.

Un esprit véritablement libre et pensant doit combattre de toutes ses forces le diktat de l'opinion générale, au nom même de la grandeur de l'homme.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles