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L'opinion fait-elle obstacle à la découverte de la vérité ?

Publié le 27/02/2008

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Et cette vérité comme abstraction demande de se défaire des chaînes du monde sensible, instable celui de notre confortable quotidien, pour affronter sa lumière intense, universelle et douloureuse. Contre la douce et passive opinion, il faut donc choisir la difficile ascension vers une vérité idéale.   Hegel: la vérité comme choc des opinions   Nous l'avons dit, l'opinion est du côté de la facilité, du on qui pense, bien qu'il ne s'agisse ici jamais de penser puisqu'aucun effort n'est fourni en ce sens. On se contente de recueillir et de propager une idée justement reçue, sans la traiter, la vérifier. Mais l'idée vient bientôt que ces opinions peuvent être multiples et variées. Sur un même sujet, c'est un ensemble d'opinions qui vont être émises, chacune exprimant parfois une certaine prise de partie, défendant des intérêts. En effet, par ce que l'opinion n'est pas du côté de la vérité, elle ne cherche pas un savoir général, universel, qui s'abstrait d'un donné singulier. Au contraire, elle retranscrit bien souvent les passions des hommes, soit ce qui leur est pratique de croire, leur version des faits: elles sont relatives. Et parce que ces opinions sont plurielles, elles rentrent bientôt les unes et les autres en contradictions, elles s'affrontent. Comprenons bien que ce qui s'affronte alors ce sont des visions d'une seule et même chose.

« Dans la Raison dans l'histoire , Hegel parle du droit qui a pour fonction de faire que les relations inter-humaines soient régies par la justice.

Sauf que ce n'est jamais le cas: chacun défend ses intérêt particuliers, les lois elles-mêmesétant faites par des privilégiers dans le but d'assurer leur domination et leurs privilèges.

Mais, parce qu'il existe unerésistance de la part des exploités, il s'installe peu à peu un équilibre entre ces intérêts, et donc une société un peuplus juste.

Si l'on transpose cet exemple à la connaissance, on découvre que les différents chocs entre les opinionsfont naître au fil de l'histoire un équilibre compris comme vérité.

En somme, l'opinion n'est ici obstacle à la vérité qu'àpartir du moment où elle est seule, à partir du moment où on ne la croise pas avec d'autres opinions afin de créerprogressivement une ligne médiane et véridique. Vérité et récit III. Nous avons vu que la vérité n'est pas à reléguer du côté du particulier.

Elle puise sa puissance de sa généralité, deson universalité, qui fait qu'on peut l'appliquer à un maximum de cas.

Si j'énonce la proposition suivant laquelle« Toutes les fleurs sont rouges », j'énonce une proposition faussement universelle qui de toute évidence ne vaut que pour certaines fleurs.

Si à présent je déclare que « Toutes les fleurs croient grâce à la photosynthèse », j'énonce là quelque chose de plus universel qui concerne l'essence même du monde végétal.

La vérité est donc ducôté de ce qui est essentiel et non accidentel comme une couleur. Et parce l'opinion ne fournit pas cette universalité, cette connaissane générale, elle est ce qui déçoit, ce quitrompe.

En ce sens, elle est en quelque sorte un appel vers le vérité.

Elle est la première étape du processus, ce àpartir de quoi s'exerce l'esprit comme ce qui lui résiste dans sa conquête de l'essence d'une chose.

L'opinion peutêtre ce on collectif, grégaire, dont il faut s'extraire pour former sa pensée personnelle.

Elle peut être ce voile lassant devant les choses dont il faut s'emparer pour accéder au revers des choses, à leur fond véritable.

Nouscommençons donc toujours par l'opinion qui exerce sur notre esprit une résistance. En ce sens, la vérité n'est pas un but final qu'il faudrait atteindre, mais plutôt un processus, un déploiement del'esprit à travers l'histoire.

La vérité est donc plus en du côté d'un récit des désilluions dans l'entreprise de laconnaissance.

Chaque erreur, chaque préjugé dépassé en fait en ce sens partis, à commencer par l'opinion qui enmarque le point d'origine.

Avant de savoir, on se trompe, on se défait de quelque chose de faux, pourprogressivement avancer.

Et parce l'opinion est le point de départ de la connaissance et le point de résistance surlequel s'exerce l'esprit, elle en est tout autant obstacle que composante. Conclusion Ainsi, si en première instance, l'opinion est précisément l'inverse de la vérité, parce qu'elle est du côté de lapassivité, de ce que l'esprit reçoit sans en chercher le fondement, elle consiste en une attitude qui freine, faitobstacle à la connaissance de la vérité. Mais la vérité trouve son origine dans cet effort premier par lequelle la connaissance s'extirpe de l'opinion.

Sonmouvement s'origine dans cet obstacle statique, elle n'existe qu'en exerçant sa force contre ce type de frein à laconnaissance.

En ce sens, l'opinion est plus le terreau de la vérité, qui suscite l'effort originel, à partir duquel l'espritexerce sa force et écrit le récit de ses désillusions.. »

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