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> L'opinion doit-elle être le guide du pouvoir politique ?

Publié le 09/09/2018

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A. Prédominance de l'intérêt général

 

La considération de l'intérêt général authentique, si elle anime le pouvoir

 

politique, peut bien entendu l'amener à braver l'opinion, même majoritaire,

 

ou à ne pas tenir compte de ses désirs : c'est dans de telles conditions

 

que le pouvoir peut précisément montrer son indépendance relativement

 

aux intérêts particuliers. On constate, par

 

exemple, que des décisions fondamentales,

 

engageant l 'existence de la société dans son

 

ensemble (suppression de la peine de mort,

 

légalisation de l'interruption volontaire de

 

grossesse, lois contre le racisme ou l'ho-

 

mophobie), ne sont pas, lorsqu'elles sont

 

prises, conformes à l'opinion dominante. Les représentants élus décident pourtant de les prendre. Ce qui suppose qu'ils parient sur la capacité de l'opinion dominante à comprendre leur bien-fondé, à moyen ou long terme, ou qu'ils estiment qu'un travail explicatif ou « pédagogique » parviendra à faire évoluer cette opinion.

• En philosophie, l'opinion a mauvaise réputation, par exemple chez Platon ou Spinoza : elle est mal informée, fluctuante, et facile à tromper.

 

• De façon plus actuelle, la question fait allusion à la fréquence des sondages d'opinion qui peuvent être consultés et utilisés par le pouvoir politique.

 

• Le pouvoir qui suit ou flatte l'opinion est par définition démagogique : peut-on en faire un modèle, ou est-il nécessairement une perversion de la démocratie ?

 

► Utiliser ses connaissances

 

Notions concernées : l'État, la société, la liberté, la vérité.

 

• Dans La République de Platon, il y a complémentarité entre connaissance (du bien) et exercice du pouvoir.

 

• Les théories de l'absolutisme (Hobbes) ne tiennent aucun compte de l'opinion. Historiquement, cette dernière ne peut intervenir que dans des démocraties.

 

• Les sondages d'opinion peuvent avoir deux fonctions : sonder l'opinion avant une prise de décision (qu'elle peut influencer) ou évaluer l'opinion à propos d'une décision prise.

 

► Les pièges à éviter

 

• Ne vous contentez pas d'énumérer des emprunts à l'actualité politique : risque d'échantillonnage sans réflexion.

 

• Ne confondez pas l'opinion et ce que Rousseau nomme « volonté générale » : celle-ci formule l'intérêt de tous alors que l'opinion peut ne représenter que des intérêts particuliers.

 

• Refuser l'obéissance du pouvoir à l'opinion ne suffit pas : vous devez préciser ce qui peut ou doit guider le pouvoir.

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