Loin d'être un initiateur, André Chénier est la dernière expression d'un art expirant. C'est à lui qu'aboutissent le goût, l'idéal, la pensée du XVIIIe siècle. Il résume le style Louis XVI et l'esprit encyclopédique. Il est la fin d'un monde. Ce jugement d'un critique contemporain vous , paraît-il définir exactement la poésie d'André Chénier ?
Publié le 14/04/2009
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Depuis Sainte-Beuve, Chénier est considéré comme le premier en date des poètes romantiques. Au contraire, ce jugement le reporte dans le passé et le rattache étroitement au règne de Louis XVI. Il se rapproche de ce mot d'Anatole France : Novateur, personne ne le fut moins. Il est étranger à tout ce que l'avenir prépare. Rien de ce qui va fleurir n'est en germe en lui. Chénier appartient au XVIIIe siècle par bien des aspects :
- a) Sa vie, jusqu'à la Révolution est celle d'un jeune homme du monde, fréquentant les salons et les soupers joyeux de La Reynière : galanterie, épicurisme raffiné semblent être son idéal de vie comme celui de ses amis de Pange et Trudaine.
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- Loin d'être un initiateur, André Chénier est la dernière expression d'un art expirant. C'est à lui qu'aboutissent le goût, l'idéal, la pensée du XVIIIe siècle. Il résume le style Louis XVI et l'esprit encyclopédique. Il est la fin d'un monde. Ce jugement d'un critique contemporain vous paraît-il définir exactement la poésie d'André Chénier ?
- Que pensez-vous de ce jugement d'Anatole France sur André Chénier : « Loin d'être un initiateur, André Chénier est la dernière expression d'un art expirant... Il est le moins romantique des poètes. »
- Un critique contemporain définit l'esprit du XVIIIe siècle en ces termes: "Il fallait édifier une politique sans droit divin, une religion sans mystère, une morale sans dogme." Dans quelle mesure et avec quelles nuances ce jugement se trouve-t-il vérifié par les oeuvres du XVIIIe siècle que vous connaissez ?
- André Chénier a dit : « De toutes les nations de l'Europe, les Français sont ceux qui aiment le moins la poésie et qui s'y connaissent le moins. » Renchérissant sur ce jugement, Baudelaire écrivait : « La France éprouve une horreur congénitale de la poésie ». Enfin un critique contemporain, Gustave Lanson, déclare : « Le lyrisme n'est qu'un accident chez nous, la création en a été tardive et laborieuse : la source du lyrisme s'ouvre en effet assez rarement au fond de l'âme française. »
- «Un long avenir se préparait pour (la culture française) du XVIIe (siècle). Même encore au temps du romantisme, les œuvres classiques continuent à bénéficier d'une audience considérable ; l'époque qui les a vu naître bénéficie au premier chef du progrès des études historiques ; l'esprit qui anime ses écrivains, curiosité pour l'homme, goût d'une beauté harmonieuse et rationnelle, continue à inspirer les créatures. Avec cette esthétique une autre ne pourra véritablement entrer en concur