Devoir de Philosophie

l'oeuvre d'art nous met-elle en présence d'une vérité impossible a atteindre par d'autres voies ?

Publié le 29/11/2005

Extrait du document

3) L'ascension vers le divin ? Une grande partie de la tradition artistique prend pour base les théories platoniciennes sur le beau et l'art. Pour Platon, le monde sensible est image de l'intelligible. Le Beau est image dépréciée d'une beauté qui se situe au niveau intelligible. Le beau corps est prétexte à l'ascension vers le Beau en soi selon le Phèdre. Aussi, dans une conception platonicienne de l'art, l'art nous permet d'accéder à des vérités inaccessibles autrement. Ce concept de beauté sensible comme support à l'élévation vers l'intelligible sera repris par la tradition néoplatonicienne. Aussi, le Beau sera vu dans la tradition chrétienne, à travers l'image, comme support d'un contact avec le divin. L'icône byzantine en est un exemple. Le beau représenté par le biais de l'image est ici présence même du divin et non représentation.

 L'oeuvre d'art est l'expression concrète de l'artiste. A travers elle il exprime un message, un concept issu de sa subjectivité. C'est dans l'art que l'artiste trouve sa voie, le spectateur assiste alors dans sa contemplation à une image du beau, de la perfection platonicienne de l'idée. Cependant ce message que l'artiste transmet, ce message que le spectateur reçoit est il caractéristique de l'art lui même? La vérité dévoilée par cette expression purement humaine ne peut elle être retrouvée dans un autre mode d'expression parmi tous les moyens et les techniques que l'homme possède?

« autre chose ; ce n'est point la chose particulière, car ce n'est point l'objet de notre conception vulgaire ; ce n'estpoint non plus le concept, car ce n'est point l'objet de l'entendement, ni de la science.

Sans doute l'Idée et leconcept ont quelque chose de commun, en ce qu'ils sont tous deux des unités représentant une pluralité de chosesréelles ; malgré tout, il y a entre eux une grande différence [...].

Le concept est abstrait et discursif ;complètement indéterminé, quant à son contenu, rien n'est précis en lui que ses limites ; l'entendement suffit pourle comprendre et pour le concevoir ; les mots, sans autre intermédiaire, suffisent à l'exprimer ; sa propre définition,enfin, l'épuise tout entier.

L'Idée, au contraire, que l'on peut à la rigueur définir le représentant adéquat du concept,est absolument concrète ; elle a beau représenter une infinité de choses particulières, elle n'en est pas moinsdéterminée sur toutes ses faces ; l'individu, en tant qu'individu, ne la peut jamais connaître ; il faut, pour laconcevoir, dépouiller toute volonté, toute individualité, et s'élever à l'état de sujet connaissant pur ; autant vautdire qu'elle est cachée à tous, si ce n'est au génie et à celui qui, grâce à une exaltation de la faculté deconnaissance pure [...], se trouve dans un état voisin du génie ; l'Idée n'est point essentiellement communicable,elle ne l'est que relativement ; car, une fois conçue et exprimée dans l'oeuvre d'art, elle ne se révèle à chacun queproportionnellement à la valeur de son esprit ; voilà justement pourquoi les oeuvres les plus excellentes de tous lesarts, les monuments les plus glorieux du génie sont destinés à demeurer éternellement lettres closes pour la stupidemajorité des mortels [...]. III L'oeuvre d'art comme unique expression du génie Tous les sentiments, tous les messages de l'oeuvre d'art se caractérise par un seul et même point.

Peuimporte la signification de l'oeuvre ou même sa forme, elle est la révélation de la présence de génie.

Le génie estl'expression du don de la nature que possède chaque artiste, son existence ne peut être décelable qu'à traversl'oeuvre et rien d'autre. Emmanuel KantIl est facile maintenant de comprendre ce qui suit : 1 ° Le génie est le talent de produire ce dont on ne peut donnerde règle déterminée, et non pas l'habileté qu'on peut montrer en faisant ce qu'on peut apprendre suivant une règle ;par conséquent, l'originalité est sa première qualité.

2 ° Comme il peut y avoir des extravagances originales, sesproductions doivent être des modèles, elles doivent être exemplaires et, par conséquent, originales elles-mêmes ;elles doivent pouvoir être proposées à l'imitation, c'est-à-dire servir de mesure ou de règle d'appréciation.

3 ° I1 nepeut lui-même décrire ou montrer scientifiquement comment il accomplit ses productions, mais il donne la règle parune inspiration de la nature et ainsi l'auteur d'une production, en étant redevable à son génie, ne sait pas lui-mêmecomment les idées s'en trouvent en lui ; il n'est pas en son pouvoir d'en former de semblables à son gré etméthodiquement, et de communiquer aux autres des préceptes qui les mettent en état d'accomplir de semblablesproductions "L'art et ses oeuvres, dans la mesure où elles sont jaillies de l'esprit et produites par lui, sont eux-mêmes de naturespirituelles." Hegel AlainPuisqu'il est évident que l'inspiration ne forme rien sans matière, il faut donc à l'artiste, à l'origine des arts ettoujours, quelque premier objet ou quelque première contrainte de fait, sur quoi il exerce d'abord sa perception,comme l'emplacement et les pierres pour l'architecte, un bloc de marbre pour le sculpteur, un cri pour le musicien,une thèse pour l'orateur, une idée pour l'écrivain, pour tous des coutumes acceptées d'abord.

Par quoi se trouvedéfini l'artiste, tout à fait autrement que d'après la fantaisie.

Car tout artiste est percevant et actif, artisantoujours en cela.

Plutôt attentif à l'objet qu'à ses propres passions ; on dirait presque passionné contre lespassions, j'entends impatient surtout à l'égard de la rêverie oisive ; ce trait est commun aux artistes, et les faitpasser pour difficiles.

Au reste tant d'oeuvres essayées naïvement d'après l'idée ou image que l'on croit s'en faire, etmanquées à cause de cela, expliquent que l'on juge trop souvent de l'artiste puissant, qui ne parle guère, d'aprèsl'artiste ambitieux et égaré, qui parle au contraire beaucoup.

Mais si l'on revient aux principes jusqu'ici exposés, onse détournera de penser que quelque objet beau soit jamais créé hors de l'action.

Ainsi la méditation de l'artisteserait plutôt observation que rêverie, et encore mieux observation de ce qu'il a fait comme source et règle de cequ'il va faire.

Bref, la loi suprême de l'invention humaine est que l'on n'invente qu'en travaillant.

Artisan d'abord.

Dèsque l'inflexible ordre matériel nous donne appui, alors la liberté se montre ; mais dès que nous voulons suivre lafantaisie, entendez l'ordre des affections du corps humain, l'esclavage nous tient, et nos inventions sont alorsmécaniques dans la forme, souvent niaises et plus rarement émouvantes, mais sans rien de bien ni de beau.

Dèsqu'un homme se livre à l'inspiration, j'entends à sa propre nature, je ne vois que la résistance de la matière quipuisse le préserver de l'improvisation creuse et de l'instabilité d'esprit.

Par cette trace de nos actions, ineffaçable,nous apprenons la prudence ; mais par ce témoin fidèle de la moindre esquisse, nous apprenons la confiance aussi Schelling: L'oeuvre d'art constitue-t-elle un moyen d'expression ?L'oeuvre d'art réfléchit pour nous l'identité de l'activité consciente et de l'activité inconsciente.

Mais l'opposition desdeux est infinie, et elle est supprimée sans que la liberté intervienne.

Le caractère fondamental de l'oeuvre d'art estdonc une infinité inconsciente [synthèse de nature et de liberté].

L'artiste semble avoir représenté commeinstinctivement dans son oeuvre, en dehors de ce qu'il y a mis avec une intention marquée, une infinité qu'aucuneintelligence finie n'est capable de développer intégralement.

Pour illustrer ceci par un seul exemple, la mythologiegrecque, dont on ne peut nier qu'elle enferme en elle-même un sens et des symboles infinis pour toutes les idées,est apparue chez un peuple et d'une manière qui, tous deux, écartent l'hypothèse d'une intention quelconque dansl'invention et dans l'harmonie par laquelle tout est fondu en un seul grand ensemble.

Ainsi en va-t-il pour toute. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles