l'oeuvre d'art est-elle nécessairement belle ?

« La laideur peut être assumée par l'art, la laideur peut devenir esthétique.Flaubert : « L'ignoble me plaît, c'est le sublime d'en bas ».La tragédie dénonce la laideur de la réalité en mettant en scène des passions extrêmes.L'art contemporain se passe de la référence au beau.

George Braque : « L'art est fait pour troubler ».· Au-delà du beau, l'art moderne recherche le significatif.

Les œuvres d'art contemporain ne visent pas forcément la beauté, ne cherchent pas à être agréable aux sens, ne souhaitent pas plaire : Ces œuvresreprésentent des expressions esthétiques.L'artiste contemporain ne cherche pas à accomplir un idéal de beauté.

Plutôt que le plaisir immédiat, l'artmoderne provoque l'étonnement.

Il vise la nouveauté et parfois aussi la provocation.

Breton parle de « beautéconvulsive » : le beau relève de la surprise et de la rencontre.

Il n'obéit plus à des règles ou à des codesprédéfinis.

(proportions, aspect etc.

)Avec ce nouveau rapport au beau, le statut de l'œuvre d'art est modifié.· L'art est un moyen de connaissance, l'œuvre est une réserve de sens, elle a une dimension symbolique qui peut être l'objet d'une interprétation.Cette évolution capitale suscite une réflexion nécessaire sur le concept de beau : est-il définit par desconventions sociales ? Le beau est-il seulement ce qui plait ou est ce que l'on peut dépasser cette définitionpremière ?La beauté artistique n'est pas une séduction mais une incitation à penser. 3- L'œuvre d'art au-delà du beau : Hegel : différence entre l'art classique, production d'une beauté idéale qui résulte d'une harmonie entre laforme et l'idée, et l'art romantique, qui recherche la signification au-delà des apparences.

Il faut aller chercherle sens par-delà le chaos.Cela rejoint la distinction de Kant entre le beau et le sublime.

« La nature évoque surtout les idées du sublimepar le spectacle du chaos, des désordres les plus sauvages et la dévastation, pourvu qu'elle y manifeste lagrandeur et la puissance ».Baudelaire : « Le beau est toujours bizarre », pas nécessairement agréable il contient un « plaisir négatif » : lesublime.Kant : « Est sublime ce qui, du fait même qu'on le conçoit, est l'indice d'une faculté de l'âme qui surpassetoute mesure des sens ».

Le sentiment esthétique du sublime éprouve les limites de l'imagination.

Il incarnedonc la quête artistique qui cherche à surpasser les limites humaines dans la création.Adorno : le rôle du laid dans l'art.

Le laid permet à l'art de dépasser le beau pour aller chercher l'intensité.Théorie du kitsch : ce qui reste du beau lorsque le laid est devenu primordial pour l'art.

« le kitsch , c'est le beau comme quelque chose de laid ». Conclusion : Ainsi, si l'esthétique classique exigeait la représentation du beau idéal en le définissant suivant certaines règlesparticulières, on s'aperçoit que le rôle de l'œuvre d'art évolue et ne se contente plus d'incarner la beauté.

En effet,le rapport au beau change et l'œuvre d'art exprime une réalité originale, elle porte des valeurs, des sens multiples,un message.

L'œuvre d'art peut donc être perçue comme laide, c'est-à-dire qu'elle peut ne pas réunir les critèresqui définissent une harmonie extérieure, agréable et productrice de plaisir.

L'œuvre d'art peut aller au-delà del'exigence du beau sans pour autant perdre son caractère d'œuvre d'art.

Ce dépassement du beau est mêmel'expression pour l'œuvre d'art de la conquête de son essence.. »