Locke: Possession et propriété
Publié le 18/04/2009
Extrait du document
«Celui qui se nourrit des glands qu'il a ramassés sous un chêne, ou des pommes qu'il a cueillies aux arbres d'un bois, se les est certainement appropriés. Personne ne peut nier que ces aliments soient à lui. Je demande donc: Quand est-ce que ces choses commencent à être à lui? Lorsqu'il les a digérées, ou lorsqu'il les a mangées, ou lorsqu'il les a fait bouillir, ou lorsqu'il les a rapportées chez lui, ou lorsqu'il les a ramassées?Il est clair que si le fait, qui vient le premier, de les avoir cueillies ne les a pas rendues siennes, rien d'autre ne le pourrait. Ce travail a établi une distinction entre ces choses et ce qui est commun; il leur a ajouté quelque chose de plus que ce que la nature, la mère commune de tous, y a mis; et, par là, ils sont devenus sa propriété privée. Quelqu'un dira-t-il qu'il n'avait aucun droit sur ces glands et sur ces pommes qu'il s'est appropriés de la sorte, parce qu'il n'avait pas le consentement de toute l'humanité pour les faire siens? était-ce un vol, de prendre ainsi pour soi ce qui appartenait à tous en commun? si un consentement de ce genre avait été nécessaire, les hommes seraient morts de faim en dépit de l'abondance des choses [...]. Nous voyons que sur les terres communes, qui le demeurent par convention, c'est le fait de prendre une partie de ce qui est commun et de l'arracher à l'état où la laisse la nature qui est au commencement de la propriété, sans laquelle ces terres communes ne servent à rien. Et le fait qu'on se saisisse de ceci ou de cela ne dépend pas du consentement explicite de tous. Ainsi, l'herbe que mon cheval a mangée, la tourbe qu'a coupée mon serviteur et le minerai que j'ai déterré, dans tous les lieux où j'y ai un droit en commun avec d'autres, deviennent ma propriété, sans que soit nécessaire la cession ou le consentement de qui que ce soit. Le travail, qui était le mien, d'arracher ces choses de l'état de possessions communes où elles étaient, y a fixé ma propriété.» Locke, Locke, Second traité du gouvernement civil
- introduction
L'auteur s'interroge sur le fondement de la propriété fait de simplement posséder ou de se l'attribuer par une activité.
- thèse
C'est le travail qui fonde la propriété des choses.
- 1ère partie: position du problème et thèse du texte.
- 2ème partie: argumentation, objection concernant cette thèse, problème du consentement et conclusion(dernière phrase).
Liens utiles
- L’homme porte en lui-même la justification principale de la propriété. Locke
- Le droit de propriété de J. LOCKE
- La propriété privée et le travail selon Locke
- COMMENTAIRE SUR LOCKE: Second Traité du Gouvernement Civil : . Quelle est l’origine et la nécessité de la propriété ?
- LOCKE: Travail et Propriété