Locke et la démocratie
Publié le 17/11/2011
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On peut affirmer que Locke a conçu la démocratie telle qu'elle existe maintenant dans les pays anglo-saxons. Ses idées exprimées dans son célèbre Second Traité du gouvernement civil ont influencé la pensée politique des fondateurs de la République américaine. Une étude attentive de la Déclaration d'Indépendance (1776) et de la Constitution américaine (1787) les montre semées d'expressions sorties·mot pour mot de Locke. John Locke (1632-1704) est un médecin anglais, qui estaussil'auteur d'une théorie de la connaissance que nous discuterons plus tard.

«
2) Même si le viol de la loi naturelle est évident, l'agressé peut être trop
faible pour se défendre; 3) Un même crime peut être plus ou moins puni:
ici
on pendrait un voleur de pain, là on le mettrait à l'amende.
Ces diffi
cultés
sont graves, car elles peuvent inciter des individus ou des groupes
à vivre
en transgressant systématiquement la loi naturelle; alors, ceux
qui voulaient vivre paisiblement renoncent à travailler, ou sont exploi
tés par leurs agresseurs, les
hommes s'arment les uns contre les autres, et
la société tombe dans l'état de guerre, où chacun lutte contre tous et en
souffre.
Pour maintenir l'état de paix , il faut aux hommes des institutions
capables de faire respecter la loi naturelle.
Ce seront : 1)
Une *Justice,
qui décide impartialement du *bien (le respect de la loi) et du mal (le viol
de la loi);
2) Une force publique capable d'imposer les décisions de la
Justice; 3) Des législateurs, capables de donner
un sens pratique à la loi
naturelle,
ou aux autres aspirations des individus.
Les hommes doivent
donc convenir de créer
et faire fonctionner ces institutions s'ils veulent
vivre en paix,
et cela les oblige à civiliser leur comportement, à prévoir
et organiser les rapports de ces trois types d'institutions.
Il se crée ainsi
une société où l'on reconnaît au-dessus de l'individu trois *pouvoirs: le
pouvoir judiciaire (la Justice), le pouvoir
exécutif (la force), et le pouvoir
législatif (les lois).
Mais cela ne suffit pas:
En effet, ces *pouvoirs seront exercés par des hommes, les dirigeants,
qui peuvent être tentés d'abuser de leur mandat, et de prendre un pouvoir
sans contrôle,
ou contraire à leur mandat, un pouvoir arbitraire.
Ainsi,
un juge peut juger selon les récompenses qu'on lui donnera, et non pas
selon la loi;
un représentant de l'exécutif peut utiliser la force pour ses
propres intérêts,
et non pas pour faire exécuter les décisions de justice;
un législateur peut faire des lois pour ses partisans, plutôt que pour expri
mer les aspirations
du public.
Alors, l'égoïsme des dirigeants entre en
lutte avec celui des autres hommes, la société n'a plus d'arbitres et on
tombe dans l'état de guerre.
Pourtant, c'est l'intérêt bien compris des
hommes d'éviter la guerre civile,
et on doit donc pouvoir arriver à un
compromis institutionnel qui évite ces malheurs: la
démocrél.~i~·
Le système démocratique.
Il y a deux aspects dans le système de
Locke.
D'une part, il y a ce qui serait désirable, c.a.d les principes qu'il
faut
que suivent les dirigeants et le peuple pour que ce système marche.
D'autre part, il y a les dispositions institutionnelles (la *Ço~~t _it\}tion)
telles que ce système ait des chances de marcher automatiquement,
même
si les hommes ne comprennent ou n'acceptent pas complètement
les principes
du système.
Voyons d'abord ces principes:
D'abord, Locke affirme que la *loi,
et non la force, fonde _le gouver
nement.
Le souverain de Hobbes n'avait qu'à être le plus fort; celui de
Locke est un exécuteur des lois issues des délibérations du peuple ou de.
»
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