L'obligation morale peut-elle se réduire à l'obligation sociale ?
Publié le 12/01/2004
Extrait du document
- I) L'obligation morale peut se réduire à une obligation sociale.
- II) L'obligation morale ne peut se réduire à une obligation sociale.
«
de tendresse qu'il éprouve pour l'objet libidinal que représente pour lui la mère forment pour le petit garçon leséléments du Complexe d'Œdipe simple et positif.
[…] Une recherche plus approfondie permet le plus souvent de découvrir le Complexe d'Œdipe sous une forme pluscomplète, sous une forme double, à la fois positive et négative, en rapport avec la bisexualité originelle de l'enfant :nous voulons dire par-là que le petit garçon n'observe pas seulement une attitude ambivalente à l'égard du père etune tendresse libidinale à l'égard de la mère, mais qu'il se comporte en même temps comme une petite fille, enobservant une attitude toute de tendresse féminine à l'égard du père et une attitude correspondante d'hostilité àl'égard de la mère.
[…] Il se peut que l'ambivalence constatée dans les rapports avec les parents s'explique, d'unefaçon générale, par la bisexualité, au lieu de provenir, ainsi que je l'avais supposé précédemment, de l'identificationà la suite de l'attitude de rivalité .
» Freud, « Essais de psychanalyse ».
Il s'agit donc de la conscience collective en tant qu'elle est intériorisée par le moi.
Cette conscience collective agitsurtout par son aspect moral : la culture et la civilisation résultent d'une action de moralisation effectuée par lasociété sur l'individu.
Le surmoi est la part non consciente du psychisme en tant qu'elle se fait le médiateur de lacollectivité et qu'elle impose au Moi les normes qui lui permettront d'exercer sa propre action de censure.
II - L'autonomie de la conscience morale.
a) On ne saurait pourtant confondre un ordre social donné, à titre de fait, et l'idéal moral, qui est de l'ordre de lavaleur.
Respecter l'opposition irréductible du fait et du droit, c'est refuser d'ériger les impératifs sociaux en Absolu.
b) La société nous donne des valeurs, objets de croyance et d'adhésion collective, étroitement dépendantes desmoeurs.
Mais l'obligation morale ne peut se réduire à une croyance en quelque contenu social que ce soit, elle relèvede principes universels et inconditionnés dictés par sa raison au sujet moral.
Si la société s'impose par la contrainte,l'obligation concerne une liberté.
c) Contrairement à la morale sociale, qui inspire le conformisme, l'obligation n'a de sens que pour une conscienceautonome, qui n'en réfère qu'à la loi universelle de la raison.
La règle formelle est irréductible aux valeurs «matérielles ».
La conscience morale subordonne ainsi la légalité à la moralité.
Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de sedéterminer soi-même de par une législation rationnelle.
L'homme est lié à sondevoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.
Aucun intérêt ne vient leforcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vientle contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre maishétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui ne procède pas delui-même.
Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.
Être libreet moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.
Le principe suprême dudevoir est inconditionné et absolu.
La volonté n'y est pas intéressée, et ellen'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'ily a désobéissance.
Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondéesur un principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriétéqu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toute propriétédes objets du vouloir).
Le principe de l'autonomie est donc : de choisir detelle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même tempscomme lois universelles dans ce même acte de vouloir."
Mais la difficulté est d'inscrire la loi morale dans les faits, au plan de l'agirconcret : n'y a-t-il pas une distance entre l'injonction abstraite de la règle et l'intimation effective de l'action concrète ?.
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