L'objet de la philosophie est-il le quotidien ?

« On ne peut pas concevoir une philosophie du quotidien Le quotidien n'enseigne rien de philosophique.

Le philosophe doit s'en détacher.

Son but premier est de saisir la réalité humaine en sa globalité.

Pour cela, il doit être observateur et non acteur.

A 1• événementiel s•opposent les principes L e temps change.

Constater qu'hier il pleuvait et qu'aujour­ d'hui le ciel est dégagé ne fait pas avancer la connaissance.

Le météo- •La philosophie est la science du rapport qu'a toute comaissance aux fins essentielles de l'humaine raison.• Emmanuel Kant, Critique de la raison pure rologue, quant à lui, cherche à connaître les lois constantes de ces changements.

Il en va de même pour le philo­ sophe.

Ce n'est pas en étant plongé dans un quotidien perpétuel­ lement en mouvement qu'il saisira les prin­ cipes rationnels per­ mettant de rendre compte du sens de l' exis­ tence humaine.

La philosophie a besoin de recul S oit cette célèbre for­ mule d'Hegel: «La chouette de Minerve ne prend son envol qu'à la tombée de la nuit» (Prin­ cipes de la philosophie du droit).

Autrement dit, la connaissance philo­ sophique (que symboli­ sait, pour les Grecs, la chouette), est toujours une connaissance «après­ coup» .

Ce n'est que lorsqu'une période de l'histoire s'achève que le philosophe peut en saisir le sens.

La philosophie n'est pas un art de vivre L a philosophie englo­ be, unifie, comprend , pose des principes ayant une valeur universelle.

Sa vocation est de saisir la destination raison • na ble de 1 'homme en général.

Se situant au­ delà de la vie de tous les jours, elle est, de ce fait , philosophie, non du quotidien, mais de l'humaine condition.

Tout comme la science, la philosophie ne vise pas la connaissance des choses particulières, mais celle des principes constants qui permettent d'en rendre compte.

Une philosophie du quotidien n'est donc pas concevable.. »