l'objectivité de la connaissance historique ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
DE LA RECONSTITUTION
DUPASSE...
La connaissance historique se
veut connaissance du passé, donc d'une réalité qui n'existe plus et n'existera
plus jamais. La première tâche de l'historien est donc de reconstituer le passé
par la recherche de traces, de documents, de témoignages. Ces derniers doivent
cependant être soumis à une sévère critique :
- une critique externe, pour s'assurer de leur intégrité et de leur
authenticité, en recourant aux sciences auxiliaires de l'histoire (linguistique,
philologie, toponymie, archéologie, épigraphie, numismatique) ;
- une critique interne pour s'assurer de la valeur de leur contenu, en les
confrontant entre eux, en les soumettant au jugement critique d'autres
historiens.
... À SA NÉCESSAIRE
INTERPRÉTATION
Mais le travail de l'historien
ne se limite jamais à la recherche et à la critique de documents historiques. À
partir de ces documents, il tente de reconstituer des faits historiques
(événements et enchaînements d'événements) et de les interpréter, c'est-à-dire :
- de choisir les plus significatifs et les plus importants, ceux qui font date,
qui marque un tournant dans l'Histoire ;
- de les regrouper en déterminant leurs rapports, de manière à rendre leur
enchaînement intelligible ;
- de dégager leur sens sous-jacent.
C'est là qu'intervient la subjectivité de l'historien : ses hypothèses de
travail, elles-mêmes fonction de sa conception de la causalité historique et du
sens de l'histoire, voire de ses positions politiques, morales, religieuses,
etc. D'où d'inévitables querelles d'interprétation entre historiens sur tel
personnage, tel événement, telle période historique ; d'où aussi le risque de
parti pris déformant la réalité historique.
LE RÔLE POSITIF DE LA
SUBJECTIVITÉ DE L'HISTORIEN
Aussi, si la connaissance
historique fait-elle nécessairement intervenir la subjectivité de l'historien,
celle-ci doit toujours être tenue en laisse par l'obligation pour son travail de
s'appuyer sur des documents et sur leur critique, sans quoi ce travail n'a plus
aucune valeur scientifique.
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