L’obéissance est-elle une vertu ? / Pourquoi Nietzsche met-il des guillemets aux mots “nature” et “raison" ?
Publié le 27/12/2022
Extrait du document
«
“Toute morale est, à l’opposé du laisser-aller, une parcelle de tyrannie envers la “nature”,
envers la “raison” également : mais cela ne suffit pas à constituer une objection à son
encontre puisqu’il faudrait préalablement décréter, de nouveau à partir de quelque morale,
que toute espèce de tyrannie et de déraison est prohibée.
Le caractère essentiel et
appréciable de toute morale est d’être une longue contrainte : pour comprendre le stoïcisme,
ou Port-Royal, ou le puritanisme, on se rappellera la contrainte à la faveur de laquelle toute
langue à conquis jusqu’à présent force et liberté, - la contrainte métrique, la tyrannie de la
rime et du rythme.
Que de misère se sont infligée les poètes et les orateurs de toute peuple !
[...] Mais le fait singulier est que tout ce que la terre porte et a porté de liberté, de finesse, de
hardiesse, de danse et d’assurance magistrale, que ce soit dans la pensée elle-même, ou
dans le gouvernement, ou dans l’art de parler et de persuader, dans les arts aussi bien que
dans les moralités, ne s’est développé que grâce à la “tyrannie de ces lois arbitraires” ; et
très sérieusement, il n’est pas du tout improbable que ce soit cela, cela précisément, la
“nature” et le “naturel” - et non pas le laisser-aller évoqué précédemment ! Tout artiste sait à
quel point son état “le plus naturel”, la liberté avec laquelle, dans ses moment “d’inspiration”,
il organise, place, dispose, donne forme, est éloigné du sentiment du laisser-aller, - et avec
quelle rigueur et quelle subtilité il obéit, cela précisément, aux mille lois qui se jouent de
toute formulation en concepts, en raison justement de leur sévérité et de leur fermeté (même
le concept le plus ferme comporte, comparé à cela, quelque chose de flottant, de multiple,
d’équivoque-).
Ce qui est essentiel “au ciel comme sur la terre” semble-t-il, c’est, pour le dire
une fois encore, que l’on obéisse longuement et dans une seule et même direction : cela finit
toujours et a toujours fini par produire à la longue quelque chose qui fait que la vie sur terre
mérite d’être vécue, par exemple vertu, art, musique, danse, raison, spiritualité, -quelque
chose de transfigurant, de raffiné, de fou et de divin”
Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, 188.
1886
Question d’interprétation philosophique
Pourquoi Nietzsche met-il des guillemets aux mots “nature” et “raison" ?
Question de réflexion philosophique
L’obéissance est-elle une vertu ?
WEIDER Jade TG6
Question de réflexion philosophique : L’obéissance est-elle une vertu?
Friedrich Nietzsche est un philosophe et poète né en 1844, il est connu pour avoir
écrit de nombreuses œuvres philosophiques telles que Humain, trop humain et bien
d'autres.
Nous allons voir aujourd'hui un extrait de son œuvre Par-delà le bien et le mal
datant de 1886.
Grâce à cet extrait, nous allons voir en quoi l'obéissance peut-elle être une
vertu.
Pour cela, nous allons voir dans une première partie que l'obéissance est en effet une
vertue puis dans une seconde partie qu'elle peut être aussi un vice de l'humain.
Tout d’abord, nous pouvons affirmer que l’obéissance est une vertu pour plusieurs
raisons mais il est important de savoir qu’est-ce que la vertu.
Dans la définition officielle
française, la vertu est une disposition spirituelle à agir avec persévérance en accord avec la
loi divine, la vertu est l'excellence morale.
Il existe plusieurs termes synonymes tels que
"mérite", "moralité" ou même "sagesse".
Mais la vertu a été utilisée de plusieurs manière
selon les époques que ce soit dans la politique, pour décrire la valeur d'une femme ou
même dans des textes philosophiques comme l'analyse d'aujourd'hui.
Il est intéressant de
savoir que l'étymologie de vertu est virtus qui est un dérivé du mot "viril", on parle ici de
"discipline" et de "valeur".
Dans un sens, l'obéissance est une vertu, puisqu’elle fait partie de notre quotidien.
Dans
Par-delà le bien et le mal de Friedrich Nietzsche, nous pouvons lire de la ligne 9 à 12 : “Mais
le fait singulier est que tout ce que la terre porte et a porté de liberté, [...] ne s’est développé
que grâce à la “tyrannie de ces lois arbitraires”.
En effet, dans la vie de tous les jours nous
obéissons à des lois qui sont présentes pour le bien commun, ces lois peuvent nous dicter
notre comportement mais aussi nos choix, que ce soit dans une société ou dans le cadre
privé.
Dans le cadre de l’éducation, nous allons obéir à nos parents, à nos professeurs ou à
nos employeurs, nous le faisons parce que ce qu’on nous dit est dans le but de réussir à
avoir une bonne conduite.
Nous agissons pour notre bien personnel, que ce soit
consciemment ou pas.
Ensuite, nous allons voir que l'obéissance n’est pas toujours une vertu.
En effet,
lorsque nous obéissons à une loi, c’est généralement par peur d’être sanctionné.
L’obéissance n’est donc pas une vertu puisqu’elle suit nos intérêts.
Par exemple, dans la
ligne 4 et 5 de Par-delà le bien et le mal de Friedrich Nietzsche, nous pouvons lire : “Le
caractère essentiel et appréciable de toute morale est d’être une longue contrainte”.
Ceci
appuie nos propos puisque comme expliqué ci-dessus, l’obéissance est le résultat de la
peur d’une sanction faisant qu’elle ne peut pas....
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