L'ironie socratique et le dialogue
Publié le 28/01/2010
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Socrate
(env. 469-399 av. J.-C.) Philosophe grec, maître de Platon et de Xénophon.
Diaporama de la Grèce
Par la maïeutique (l'art d'accoucher les esprits), à travers des questions habiles qu'il posait à ses interlocuteurs, Socrate essaya d'éveiller chez ses concitoyens le sens de l'autocritique (ironie socratique : "Je sais que je ne sais rien"), qui devait être le point de départ de toute pensée indépendante et judicieuse, afin d'avoir pour résultat une manière de vivre juste et morale.
Selon Socrate, la vertu est le savoir. De par sa méthode, il fut formellement un représentant du sophisme, mais le dépassa cependant du point de vue du contenu.
Accusé d'impiété et de corruption de la jeunesse, il fut condamné à mort par l'Héliée, le tribunal populaire d'Athènes. Parce qu'il luttait lui-même pour le respect des lois, il refusa l'exil et accepta de boire une décoction de ciguë.
Socrate n'a publié aucun écrit ; ses dialogues sont cependant transcrits dans les oeuvres de ses disciples et notamment de Platon. Dépassant le sophisme, il représente une avancée capitale dans l'évolution de la philosophie.
«
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LES DOSSIERS PHILO
Qu'est -ce que l'ironie socratique ?
« Socrate met au-dessus de tout l'activité raisonnable, et plus
spécialement
la fonction logique de l'esprit.
L'ironie qu'il promène
avec lui est destinée
à écarter les opinions qui n'ont pas subi
l'épreuve de
la réflexion et à leur faire honte, pour ainsi dire, en les
mettant en contradiction avec el/es-mêmes.
Le dialogue, tel
qu'il
l'entend,
a donné naissance à la dialectique platonicienne et par
suite à la méthode philosophique, essentiellement rationnelle, que
nous pratiquons encore.
»
Bergson, Les Deux Sources de la morale et de la religion
longeons un instant dans Athènes au
Ive siècle avant.
J.-C.
De multiples éco
les
de philosophie se chargent de for
mer l'esprit des jeunes aristocrates à la culture
de l'époque
et aux techniques d'argumentation
qui
ont cours sur l'Agora.
Protagoras, Gorgias,
Prodicos, Hippias
...
autant de maîtres à pen
ser qui font profession du savoir en différentes
matières (droit, médecine, grammaire).
Affirmant
comme Protagoras que
« l'homme est la mesure
de toute
chose», ils battent en brèche toute phi
losophie idéaliste fondée
sur l'existence d'idées
stables hors de
la subjectivité.
Afin d'enseigner
l'éloquence aux futurs gouverneurs de la Cité, ils
pratiquent une rhétorique particulière : une éris
tique, (de
eris, la« dispute» et techné, le« pro
cédé
») un art du débat, non dénué de mauvaise
foi, qui débouche
sur un relativisme sceptique.
Face
à eux, pour peu qu'il excelle dans l'art de
la
joute verbale, un homme véritablement atta
ché à la
juste connaissance des choses aura de
nombreux sujets de discussion.
Bienveillant avec ceux qui ne savent point mais
qui
ont un désir d'apprendre, Socrate n'est pas
tendre avec ceux qui font profession de savoir
mais dont les connaissances ne sont fondées
42
que sur des postures rhétoriques, c'est-à-dire
sans concept clairement formulé à l'appui.
Pour
débusquer les idées vagues, les faux-semblants,
il est passé maître dans l'art de l'ironie.
Une
ironie redoutable et paralysante..
»
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- « Tout contribue à faire de la connaissance de Socrate lui-même un thème d'ironie socratique. La seule chose que nous sachions sûrement de lui, c'est que nous ne savons rien. » Léon Brunschvicg. Commentez cette citation.
- Que pensez-vous de la fameuse ironie socratique: "Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien" ?
- Tout contribue à faire de la connaissance de Socrate lui-même un thème d'ironie socratique. La seule chose que nous sachions sûrement de lui, c'est que nous ne savons rien. Léon Brunschvicg, Le Progrès de la conscience dans la philosophie occidentale. Commentez cette citation.