L'intérêt peut-il être une valeur morale ?
Publié le 27/02/2004
Extrait du document


«
B) L'intérêt personnel n'est-il pas alors le guide de nos actions ? Ne peut-on pas dire, avec Mandeville que « levice privé fait le bien public » ? Il semblerait en effet, et même Kant l'admet, qu'il est impossible de savoir siune personne agit par devoir et donc de manière complètement désintéressée ou par simple intérêtpersonnel.
Par là même, nous pourrions considérer que l'intérêt personnel peut être guide de l'action et êtreérigé en valeur morale en tant qu'il contribue à faire le bien de tous.
(Mandeville, La fable des abeilles ]
Adam Smith dans sa Théorie des sentiments moraux observe que ce n'est point par philanthropie que leboucher nous cède sa viande.
Ce qu'il vise, c'est son intérêt, comme nous visons le nôtre.
Mais lui et nous,qui croyons n'être mus que par notre intérêt individuel, nous ne nous rendons pas compte que l'échangeauquel nous procédons produit des conséquences bénéfiques à la société tout entière.
Ce résultat, chezSmith, à la différence de ce qui est suggéré par Mandeville, n'est pas obtenu par l'exploitation de l'un deséchangistes par l'autre.
Le boucher de Smith ne trompe pas son client, pas plus que ce dernier n'est enmesure d'imposer au boucher un prix qui ne permettrait pas à celui-ci de rentrer dans ses fonds.
En effet, sile client peut trouver une viande de meilleure qualité à un moindre prix, il ira se fournir chez un autre boucher; le boucher, de son côté, peut résister à la défection d'un client qui prétend lui extorquer des rabais abusifs,s'il est sûr que le « mauvais » client ne trouvera pas ailleurs la même viande à meilleur prix.
À condition,évidemment, que prévale la concurrence effective entre les bouchers, c'est le marché qui assure la civilité del'échange.
Conclusion
Il est, semble-t-il, impossible de déterminer quelle est l'intention d'une personne quand elle agit moralement.Agit-elle par devoir et de manière complètement désintéressée comme le souhaiterait Kant ou au contraire parintérêt purement égoïste ? En tant que ceci reste inexorablement inconnaissable, ne devrions-nous pas accepterque l'intérêt personnel puisse être érigée en valeur morale en fonction des conséquences de l'action guidée parcelui-ci.
Intérêt Devoir
détermination sensible Détermination rationnelle
conseils de prudence règles morales
recherche d'un moyen technique visée d'une fin morale
impératif hypothétique : « si tu veux... alors » Impératif catégorique : « tu dois ! »
maxime particulière subjective Loi universelle objective
individu personne
besoins valeurs
hétéronomie autonomie
esclavage liberté
au plus élevé : la légalité au plus élevé : la moralité
habileté pratique rectitude morale.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La recherche de l'intérêt peut-il être compatible avec la morale ?
- L'intérêt peut-il être une valeur morale?
- L'action morale n'est-elle qu'un heureux calcul de l'intérêt bien entendu ?
- L'intérêt est-il l'ennemi de la morale ?
- Peut-on fonder l'existence morale sur le plaisir et sur l'intérêt ?