l'intérêt est il le seul moteur des échanges entre les hommes?
Publié le 02/12/2012
Extrait du document
«
mêmes.
Cependant nous pouvons tout de même nous demander si ces actes sont réellement
dépourvus d'intérêts.
En effet, le plaisir de donner ne serait-il pas déjà gratification ? Un médecin et un
pompier, au delà de gagner leur vie, ce qui est déjà une gratification, ne recevraient ils pas une
notoriété et reconnaissance social importante permettant l'épanouissement ? Le simple fait
d'accomplir son travail (ici sauver des vie) leur permet déjà d'avoir une fierté et de rassurer,
d'entretenir leur amour propre.
Derrida écrit que le don ne devrait pas apparaître comme don, ni au donataire, ni au
donateur.
Si l'autre le perçoit comme un don, celui-ci s'annule.
De plus, ce que Mauss tire, dans son Essai sur le don, de l'analyse des formes du don et
échange marchand, c'est l'idée que le don est avant tout fondé sur des valeurs immatérielles
telles que le prestige, la popularité, la fidélité, l'amour ou l'amitié.
Il crée des valeurs de lien,
tandis que l'échange marchand ne crée que des valeurs utilitaires, en effet, une fois que l'objet
est payé, le vendeur s'est libéré sa relation, il n'a plus aucune obligation envers le client.
À
l'inverse, le don crée une obligation mutuelle qui maintient durablement la relation.
Mauss
interprète ainsi le don et le contre-don, plus on donne, plus on est grand.
C’est pourquoi
l’échange de cadeaux produit toujours autre chose que le simple intérêt.
Le don crée
l’obligation d’un contre don.
Il crée une dette.
C’est pour cela qu’on n’hésite pas à dépenser
plus que l’autre.
Aussi l’échange moral, apparemment désintéressé, se ramène-t-il à la volonté
de dominer le donataire.
Je donne et donc, j’attends une contrepartie, je donne pour rehausser
ma propre image : Je donne pour avoir bonne conscience.
Ces 3 cas de figure montrent que le
don peut toujours être suspecté d’être motivé par un calcul.
Ce serait en l’occurrence, le point
de vue que développe au 18 ème siècle, La Rochefoucauld dans Les Maximes : « Nos vertus
ne sont le plus souvent que des vices déguisés ».
Nietzsche affirme que nous avons besoin de croire à la morale et à certaines valeurs
pour affirmer pleinement notre puissance sur le monde.
La morale est en effet un moyen subtil
de gagner plus de force sur le monde.
Ainsi, nous croyons en nos actions morales et en la
pureté de l'échange avec autrui, alors qu'inconsciemment, nous servons notre volonté
d'inscrire notre empreinte sur le monde.
Et c’est pour cela qu’à la reconnaissance peut se
mêler de l’ingratitude lorsque cette volonté de puissance prime sur la charité qui constitue le
don.
C'est pourquoi si en échangeant on vise finalement à créer ou renforcer les liens sociaux,
on ne veut pas seulement dominer : on veut aussi être reconnu.
N’est-ce pas là la raison
fondamentale de l’échange ?
Cependant, cette intérêt ne peut ce traduire par l'égoïsme qui désigne un sentiment qui
pousse l'individu à choisir son intérêt personnel, sans tenir compte de celui d'autrui.
Car
contrairement aux échanges économique, les dons ou échanges désintéressé doivent
principalement prendre en compte l'intérêt d'autrui.
Dans une société capitaliste il est devenu indispensable d'effectuer des échanges
économique dans un marché, dont la vocation est l'accroissement du capital sous forme de
profit.
Le marché financier dicte sa loi au marché du travail.
Qu'importe s'il faut licencier des
milliers de personnes pour augmenter les profits.
Mais si le capitalisme est parvenu récupérer
tout espace vital pour en faire un espace marchand, celui qui n'a pas d'argent, n'a plus d'espace
vital.
Selon Adam Smith, pour qu'il y ait interaction dans ce que nous appelons les échanges,
le besoin, l'intérêt personnel égoïste, suffit.
Selon lui les hommes ont des intérêts différents et
c’est la fonction même de l’échange que de pouvoir créer une réciprocité d’intérêts.
Ainsi le.
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