L'intérêt est-il le seul mobile social ?
Publié le 13/09/2018
Extrait du document
■ Analyse du sujet
— La formulation de la question semble impliquer qu’il serait peu digne de l’homme de ne vivre en société que par intérêt : ne peut-on, au contraire, l’affirmer comme une situation positive ?
— Qu’est-ce que l’« intérêt » ici désigné ? Ne pas y comprendre n’importe quel avantage : il faut peut-être distinguer un intérêt premier, vital (ce qui comble les besoins) et des intérêts de qualité différente, résultant eux-mêmes de la vie en société.
— Le « ne...que » présent dans la question suggère l’existence d’autres raisons de vivre en société que le seul intérêt. Peuvent-elles s’imposer initialement, ou doit-on les concevoir comme résultant des premières communautés, et suscitant ensuite leur maintien ?
■ Pièges à éviter
— Tous les auteurs importants ont évoqué la nécessité de la vie en société : ne multipliez pas inutilement les références (même si vous en connaissez beaucoup) et attention à l’éparpillement de la copie. Sélectionnez les références en fonction des idées directrices de votre devoir.
— Ne profitez pas de la façon dont la question est posée pour vous lancer dans des considérations moralisatrices (hors sujet) opposant l’intérêt au dévouement, à la noblesse du comportement désintéressé, etc.
— Il n’est pas nécessaire de dériver de la «société » à l’organisation politique : ce qu’il faut interroger en premier, c’est l’existence de la relation sociale et sa signification.
■ Plan
Introduction
I. La nécessité initiale
II. La nécessité dépassée
III. Des intérêts d’une nouvelle nature
Conclusion
«
CORRIGÉ
[Introduction] Un constat universel s'impose : l'h omme vit en société.
Celle-ci peut
nous apparaître parfois pesante (par ses lois, ses obligations, etc.), au
point que se présente la tentation ou la séduction d'une vie solitaire -
dont nous pressentons en même temps le caractère utopique.
Mais cet
éventuel isolement signifierait-il seulement la difficulté pour survivre ?
La société ne comble-t-elle que nos besoins élémentaires, ou nous
apporte-t-elle des satisfactions qui vont bien au-delà de ce qui répond à
un intérêt immédiat ?
[1.
La nécessité initiale]
Chacun peut aisément retrouver, dans sa propre expérience, ce qui justi
fie la vie en société.
Il suffit, par exemple, d'imaginer que l'on ne puisse
plus s'appuyer sur la présence des autres, ne serait-ce que pour se nourrir:
l' individu se trouve alors contraint de produire par lui-même de quoi
satisfaire tous ses besoins élémentaires.
Il n'e st en conséquence pas étonnant que, dès le début de la réflexion
politique -au sens étymologique de la« vie en commun dans la cité >> -,
Platon souligne que la vie en commun facilite l'existence.
C'est la divi
sion du travail dans la collectivité qui autorise une production à la fois
meilleure et plus abondante ; c' est la communauté qui peut défendre ses
membres contre les dangers extérieurs ; c' est, très radicalement, cette
union des hommes qui leur permet d'obtenir de la nature de quoi survivre.
Le passage à la vie en société est ainsi nécessaire, parce qu'il est d'abord
utile à l'existence même de l'individu : il la facilite en supprimant
des risques et en soulageant les efforts.
De ce point de vue, c'est bien
l' intérêt (même initialement non conceptualisé) qui fonde les premières
collectivités.
Hobbes donne à cet intérêt un sens plus étroit en soulignant que la vie
sociale est seule capable d'assurer la vie, dans l'acception d'abord biolo
gique du terme : en son absence, les hommes passeraient leur temps à se
combattre et à s'entretuer.
Il apparaît ainsi que l'établissement de la
concorde, même au prix de la pire tyrannie, doit être recherché pour que
les hommes puissent simplement survivre -ce qui correspond bien à
leur intérêt le plus immédiat.
Faut-il cependant admettre que cette garantie de survie est suffisante
pour justifier ce qui peut aussi apparaître comme un ensemble de
contraintes imposées par la société à l'individu ? Car la vie en société,.
»
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