L'influence des médias sur le vote
Publié le 11/04/2013
Extrait du document
«
Les méd i as, sou rce d’ i n fo r m a t io ns, peuven t i n f l ue r su r
le vote.
Au X I Xème siècle, celu i qu i l i t le jou r na l est u n no tab le pol i t isé, pou r l u i, i l ne s’agi t pas
de voter, i l s’agi t de bien voter.
A lex is de Tocquevi l le pa r exemple, amena i t ses
« paysans » voter, af i n qu’i ls voten t bien.
A u jou rd’hu i, ce son t les méd ias qu i t ien nen t ce
rô le d’ info r ma teu rs.
Les médias, re f lè ten t l’ i mage du cand ida t.
Le lecteu r ve r ra donc ce cand ida t pa r le bia is
de la té lév ision, et sera donc possib lemen t i n f l uencé pa r les d i res des jou r na l is tes, p l us
que pa r le p rog ramme du cand ida t l u i-même.
On peu t donc se demander, quel le i mage les médias renvoien t-i ls aux électeu rs, et
su r tou t si cet te i mage i mpact réel lemen t le vote.
Tou t d’abord, on peu t se concen t re r su r les sondages et leu rs effets su r les votan ts.
Pou r
cela, i l semble i n té ressan t de s’appuye r su r la t héo r ie du concou rs de beau té de Keynes,
ou encore la p rophé t ie au to-réa l isa t r ice.
Keynes analyse les ma rchés f i nancie rs ; on va
voi r que ce mécan isme cor respond tou t aussi bien aux élect ions.
I l fa i t rema rque r qu'en bou rse, et p l us généra lemen t su r l 'ensemb le des ma rchés
f i nancie rs, les p r i x des t i t res ne son t pas déte r m i nés pa r leu r va leu r i n t r i nsèque, ma is
p l u tô t pa r la percept ion qu'en on t les acteu rs du ma rché.
De ce fa i t, l a mei l leu re st ra tégie pou r l ' invest isseu r consis te à devi ne r ce que les au t res
pensen t.
Le p r i x d'u n t i t re est ai nsi dé te r m i né pa r u n mécan isme au to-réfé ren t fondé su r
ce que chacun pense que les au t res pensen t que les au t res pensen t ad i n f i n i t u m.
Pou r i l l us t re r ce mécan isme, Keynes le rapp roche des concou rs de beau té organ isés pa r
u n jou r na l london ien de l 'époque, consis tan t à él i re les p l us bel les jeu nes femmes pa r m i
u ne cen ta i ne de photog raph ies pub l iées.
Le gagnan t est le lec teu r don t l a sélect ion se
rapp roche au m ieux des six pho tog raph ies les p l us choisies.
E n d'au t res te r mes, le
gagnan t est celu i s'app rochan t au m ieux du consensus global.
Keynes fa i t rema rquer que pou r rempo r te r ce jeu, i l n'est pas logique de ra isonne r
u n iquemen t selon ses goû ts personnels.
I l fau t en effet déte r m i ne r le consensus de tous
les au t res lecteu rs : en dé rou lan t le r a isonnemen t, on comp rend que le choix des lec teu rs
se po r te u n iquemen t su r les cand ida tes qu' i l pense que les au t res él i ron t, ceux-là même
choisissan t cel les qu' i ls pensen t que les au t res él i ron t, et ce à l ' i n f i n i.
Le même p rocessus est app l icable aux élect ions : g râce aux sondages, on peu t se fa i re
u ne i dée p l u tô t bonne de qu i son t les cand ida ts en pole posi t ion.
A pa r t i r de là, à quoi
bon vote r pou r u n cand ida t qu i au f i na l ne gagnera pas ?.
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