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L'inégalité des hommes interdit-elle l'égalité des citoyens ?

Publié le 29/01/2004

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L'égalité des citoyens se construit sur les inégalités des hommes III. L'égalité des citoyens : un mythe nécessaire. Si elle compense les inégalités entre les hommes, elle ne les supprime pas.     I. L'inégalité factuelle ( dans les faits) entre les hommes s'oppose à l'égalité de droit des citoyens a. De fait, les hommes sont inégaux naturellement - premier type d'inégalité : l'inégalité naturelle Ici l'on considère l'homme comme être vivant. Entre les hommes, créatures biologiques, les inégalités physique, psychologique règnent. Il s'agit ici d'inégalités dites naturelles autrement dit de différences issues de la nature : la nature veut par exemple que le géant soit plus grand que le nain. ·          Cf ROUSSEAU, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, p. 61 en FOLIO.

Ce sujet est un sujet philosophique. Il pose donc problème. Le problème tient dans l'opposition du biologique ( l'homme) et du politique (le citoyen). Dans les faits, il apparaît évident que les hommes ne sont pas égaux. En effet, il y a des plus grands, des plus petits, des plus forts, des plus faibles... Les citoyens si on se réfère à certains textes constitutionnels sont dit égaux entre eux en droit.     Le problème est manifeste : comme le citoyen est avant tout un homme, la question qui se pose est la suivante : comment de l'inégalité inhérente à son être d'homme, les citoyens peuvent devenir égaux devant la loi ? Le concept d'égalité et les différents sens de ce terme vont nous permettre de résoudre ce paradoxe.

« Deuxième partie : La différence de nature entre l'égalité naturelle et l'égalité civile exclut toute relation. 2.1 Il peut y avoir une égalité naturelle sans justice.

La notion d'égalité est alors restreinte à l'identité des aptitudes.

La conception de Hobbes nécessite que l'on distingue l'égalité de la justice, d'une part parce qu'à l'étatde nature il n'y a ni juste ni injuste d'autre part parce que l'égalité naturelle incite chaque individu à entrer en guerrecontre son semblable.

L'égalité naturelle ne préserve pas de l'inégalité puisque chacun tend à dominer autrui. « L'égalité des aptitudes engendre l'égalité dans l'espérance que nous avons de parvenir à nos fins.

Et donc, si deux humains désirent la même chose, dont ils ne peuvent cependant jouir l'un et l'autre, ils deviennentennemis et, pour parvenir à leur fin (qui est principalement leur propre conservation et parfois seulement leurjouissance), ils s'efforcent de s'éliminer ou de s'assujettir l'un l'autre .

» HOBBES, Léviathan, 13 2.2 L'égalité est pensée différemment que l'on se réfère à l'homme naturel ou à l'homme civil.

Il y a donc une relativité au coeur de la notion d'égalité.

Elle est due au fait que l'égalité exprime une relation.

Dans le cas del'homme naturel, l'individu n'est en relation qu'avec lui-même, il forme une unité.

Dans le cas de l'homme civil,l'individu n'est qu'une partie d'un tout formé par le corps social. « L'homme naturel est tout pour lui ; il est l'unité numérique, l'entier absolu, qui n'a de rapport qu'à lui- même ou à son semblable.

L'homme civil n'est qu'une unité fractionnaire qui tient au dénominateur, et dont la valeur est dans son rapport avec l'entier, qui est le corps social.

» ROUSSEAU, L'Emile ou de l'éducation, I. Transition : Ces deux points de vue possibles de l'égalité nous invitent à réfléchir sur l'existence d'une inégalité au sein de la même sphère politique. Troisième partie : L'égalité des citoyens n'exclut pas l'inégalité des hommes. 3.1 Egalité de droit et inégalité de fait. « Cette égalité universelle des hommes dans un Etat, comme sujets de celui-ci, est toutefois parfaitement compatible avec la plus grande inégalité en quantité ou en degrés, de leur propriété, qu'il s'agisse de supériorité physique ou intellectuelle sur les autres ou de biens de fortune qui leur sont extérieurs et de droits engénéral [...] Mais selon le droit (qui, en tant qu'expression de la volonté générale ne peut être qu'unique, et qui concerne la forme du droit, non la matière ou l'objet sur lequel j'ai un droit) ils sont cependant, en tant que sujets, tous égaux , puisque nul ne peut contraindre l'autre » KANT, Théorie et pratique, II. 3.2 Nécessaire contrepartie à l'inégalité. « La justification de la liberté politique inégale procède à peu près de la même façon.

On se met dans la position du citoyen représentatif dans l'assemblée constituante et on évalue le système total des libertés de cepoint de vue.

Mais, dans cas, il y a une différence importante.

Nous devons raisonner à présent dans la perspectivede ceux qui ont moins de liberté politique.

Il faut toujours justifier une inégalité dans la structure de base aux yeux des plus désavantagés.

Ceci s'applique à tous les biens sociaux premiers et, en particulier, à la liberté.

C'est pourquoi la règle de la priorité nous demande de montrer que l'inégalité des droits serait acceptée par les moins favorisés en échange d'une plus grande protection de leurs autres libertés qui résulterait de cetterestriction. » RAWLS, Théorie de la justice, 37. CONCLUSION L'inégalité des hommes n'exclut pas l'égalité des citoyens.

Au contraire il se peut que la société soit génératrice d'inégalités comme le souligne Rousseau, l'égalité des citoyens ne peut alors résider que dans laconstitution d'un état social issue de la volonté générale.

Cependant la cité ne peut éviter de produire des inégalitésmais celles-ci doivent rester maîtrisables pour ne pas ruiner les fondements du corps social. SECONDE CORRECTION Analyse du sujet : L'interrogation que suscite le sujet est une interrogation dite totale, autrement dit elle exige une réponsesoit par oui soit par non.

Soit l'inégalité des hommes interdit l'égalité des citoyens, soit elle ne l'interditpas, voire l'autorise.Ainsi on le voit la question tourne autour de doublets de concepts : interdiction / autorisation, homme /citoyen, égalité / inégalité.Le premier « interdiction / autorisation » – ces notions ne doivent pas être comprises comme un interdit, une prohibition morale mais bien plutôt au sens d'entrave : ici interdire serait synonyme d'empêcher,s'opposer et se distinguerait de autoriser et de permettre.Le second « homme / citoyen » - Notre sujet dans un premier temps oppose ces deux concepts. L'homme en effet renvoie à la sphère biologique, il est un être vivant, un animal.

On le dit homo sapiens ,. »

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