Devoir de Philosophie

L'inégalité des hommes est-elle un obstacle à l'égalité des citoyens ?

Publié le 27/02/2011

Extrait du document

       • Remarquer que la question est construite sur une double opposition :    — inégalité-égalité;    — hommes-citoyens.    Qu'est-ce qui permet d'opposer l'homme et le citoyen?    Citoyens : hommes organisés dans une société politique et soumis à la loi.    Le problème est donc l'égalité (ou l'inégalité puisqu'il y a la notion d'obstacle) des hommes devant la loi.    • Autre problème : cerner la notion d'homme dans son opposition à celle de citoyen : ce qui pourrait être dit naturel, ou de naissance (sa force, son habileté, son sexe...) ou ce qui pourrait être dit privé par opposition à public (sa richesse, sa culture...).    • Tenter de définir la nature de l'obstacle.    • Voir la pensée de Rousseau qui n'a cessé d'être préoccupé par cette question :    Selon Rousseau on ne peut trouver remède à nos sociétés qu'en remontant à la source du mal : « La première source du mal est l'inégalité. « A partir de là Rousseau va tenter de concilier l'égalité fondamentale qui doit présider à l'institution de la société et les hiérarchies inégalitaires. L'ordre social doit selon lui tenir compte des différences que les hommes peuvent trouver entre eux. La loi est pour tous, mais elle ne prescrit pas à tous la même chose.

« principes du droit.

On pourra également jouer sur l'égalité de droit (nous naissons tous libres et égaux) et de fait(avec tous les sous-entendus de minorités, de différence sociale).

Il faudra également montrer en quoi les deuxtermes sont conciliables, peuvent d'une certaine manière se définir l'un par l'autre. INTRODUCTION Définition des termes et problématisation : L'inégalité entre les hommes peut être comprise comme indiquant leur différence.

Un homme sera plus riche qu'un autre, ils seront alors dits inégaux au regard de leurs biens.

Unhomme pourra en outre être plus apte qu'un autre à exercer une profession, ils seront dits inégaux au regard deleurs compétences.

Une autre acception de l'inégalité tend à la rapprocher de l'injustice mais alors elle doit être biendistinguée de l'inégalité comprise comme différence.

Il sera injuste et inégale que pour un même travail accompli lesalaire ne soit pas équivalent alors qu'il ne sera pas injuste que le salaire soit moins important pour un travail moinsbien accompli.

L'égalité et l'inégalité dont il s'agit concernent la proportion qu'il y a entre une action et sarétribution.

Il ne s'agit pas de donner à tous la même chose mais de distribuer selon les mérites de chacun.

L'égalitéspécifiquement politique résidera dans la possession de droits, dans le partage du pouvoir égal à tous les citoyens.L'inégalité des hommes, au regard de leurs biens et de leurs aptitudes, tout comme l'égalité des citoyens (« Leshommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » selon la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ) semblent indéniables et pourtant leur coexistence n'est pas sans difficultés.

L'inégalité selon les biens et lesaptitudes ne remet-elle pas en cause la possibilité de l'égalité des citoyens ? Or de fait chaque homme devant la loidispose des mêmes droits, l'égalité politique est donc établie mais dans les faits cette égalité peut êtreaccompagnée d'une inégalité de biens ou d'aptitudes.

Est-il légitime d'accorder à des êtres différents les mêmesdroits ? Les différentes sortes d'égalité doivent-elles s'accorder entre elles ou être conçues séparément ? Face auproblème de la conciliation entre ces différentes égalités plusieurs solutions se présentent.

Soit l'égalité descitoyens est fondée sur une égalité naturelle et dans ce cas l'état civil n'est que le prolongement d'un état denature.

Soit l'égalité des citoyens ne peut être établie en raison d'une inégalité entre les hommes.

Soit l'inégalitéentre les hommes et l'égalité des citoyens doivent être strictement distinguées afin que la seconde soit possiblemalgré la première.

Soit enfin l'égalité des citoyens intègre en son sein une inégalité que la cité doit maîtriser.

Première partie : La cité n'engendre pas l'égalité mais l'inégalité, c'est l'égalité naturelle qui est dissoute par l'inégalité entre les citoyens. 1.1 Inégalité civile et égalité naturelle. « En un mot, tant qu'ils ne s'appliquèrent qu'à des ouvrages qu'un seul pouvait faire, et qu'à des arts qui n'avaient pas besoin du concours de plusieurs mains, ils vécurent libres, sains, bons et heureux autant qu'ilspouvaient l'être par leur Nature, et continuèrent à jouir entre eux des douceurs d'un commerce indépendant : maisdès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre ; dès qu'on s'aperçut qu'il était utile à un seul d'avoirdes provisions pour deux, l'égalité disparut, la propriété s'introduisit, le travail devint nécessaire, et les vastes forêtsse changèrent en des Campagnes riantes qu'il fallut arroser de la sueur des hommes et dans lesquelles on vit bientôtl'esclavage et la misère germer et croître avec les moissons.

» ROUSSEAU, Discours sur les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Seconde partie. 1.2 L'égalité au sens de justice est un idéal irréalisable, la volonté de domination est trop forte. « Le premier et le plus grand intérêt public est toujours la justice.

Tous veulent que les conditions soient égales pour tous, et la justice n'est que cette égalité.

Le citoyen ne veut que les lois et quel'observation des lois.

Chaque particulier dans le peuple sait bien que s'il y a des exceptions, elles neseront pas en sa faveur.

Ainsi tous craignent les exceptions et qui craint les exceptions aime la loi. Chez les chefs c'est tout autre chose : leur état même est un état de préférence et ils cherchent des préférences partout.

S'ils veulent des lois ce n'est pas pour leur obéir, c'est pour en être les arbitres.

Ils veulent des lois pour se mettre à leur place et pour se faire craindre en leur nom. Tout les favorise dans ce projet.

Ils se servent des droits qu'ils ont pour usurper sans risque ceux qu'ils n'ont pas.

Comme ils parlent toujours au nom de la loi,même en la violant, quiconque ose la défendre contre eux est un séditieux, un rebelle : il doit périr ; et pour eux,toujours sûrs de l'impunité dans leurs entreprises, le pis qui leur arrive est de ne pas réussir.

S'ils ont besoind'appuis, partout ils en trouveront.

C'est une ligue naturelle que celle des forts, et ce qui fait la faiblesse des faiblesest de ne pas pouvoir se liguer ainsi ".Rousseau, Lettres écrites de la montagne, Neuvième lettre. Transition : L'égalité des citoyens n'est jamais pleinement réalisée au contraire elle se change rapidement en inégalité en raison de la volonté de domination des gouvernants.

Pourtant l'égalité naturelle soulignée par Rousseauaurait pu être un bon fondement à cette égalité.

Les hommes s'interdisent d'instaurer une égalité politique dans lamesure où ils ne jugent qu'à travers leur intérêt privé.

Si l'entrée dans la cité coïncidait avec un changement deperspective alors serait peut être possible l'égalité des citoyens. Deuxième partie : La différence de nature entre l'égalité naturelle et l'égalité civile exclut toute relation. 2.1 Il peut y avoir une égalité naturelle sans justice.

La notion d'égalité est alors restreinte à l'identité des aptitudes.

La conception de Hobbes nécessite que l'on distingue l'égalité de la justice, d'une part parce qu'à l'étatde nature il n'y a ni juste ni injuste d'autre part parce que l'égalité naturelle incite chaque individu à entrer en guerrecontre son semblable.

L'égalité naturelle ne préserve pas de l'inégalité puisque chacun tend à dominer autrui.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles