L'individu a-t-il vraiment besoin du politique ?
Publié le 28/05/2009
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Un individu est au sens large, une entité indivisible qui existe par et pour elle-même et dans un sens restreint, désigne l’être humain dans sa singularité. Le politique désigne en un sens large tout ce qui concerne le vivre ensemble des homes, et plus précisément les activités qui l’activité rationnelle d’organisation des rapports entre les hommes à travers des institutions. Avoir besoin d’une chose, c’est entretenir avec elle un rapport tel que sans elle, nous ne sommes plus ce que nous sommes : par exemple si j‘ai besoin de nourriture et que je n‘en trouve pas, je finirai par mourir. En d’autres termes se demander si l’individu a besoin du politique, c’est se demander si l’activité rationnelle d’organisation des rapports entre les hommes à travers des institutions est essentielle à cet être qu’est l’individu. Tout d’abord nous pouvons faire l’hypothèse que l’individu humain a besoin du politique dans la mesure où l’homme ne s’épanouit que dans ses relations avec ses semblables au sein de la Cité. Néanmoins si l’individu désigne un être autosuffisant, ce n’est paradoxalement pas le citoyen qui est le véritable individu, mais la cité elle-même. En ce sens l’homme n’est pas un individu, mais une partie. Aussi il faudrait d’abord considérer l’homme comme individu lui-même, et le juger capable de s’épanouir et se conserver lui-même. En ce sens l’individu n’a pas besoin du politique pour satisfaire ses besoins primaires et survivre. Toutefois l’homme peut-il vraiment se réduire à la satisfaction de ses besoins ui constitue une définition animale de l’homme ? Nous sommes alors confrontés à ce problème : la politique est-elle essentielle à l’individu humain ou bien au contraire l’individu peut-il se dispenser du vivre ensemble ?

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d'une idéologie considérant que la totalité sociale vaut plus que ses parties et n 'attribue à l 'individu qu 'une valeur négligeable.
La société qui lui correspond est le système hiérarchique des castes où l 'individu existe moins par la personnalité qui est sienne que par la caste dont il relève.
Puisque le politique exige de chaque individu qu 'il se soumette à un réseau de relations contraignante, il n 'y a d 'individu que par arrachement au politique : l 'ascète hindou, en renonçant au monde, recherche sa propre libération en vivant hors de la société. En ce sens l'individu n'a pas besoin du politique pour satisfaire ses besoins primaires et survivre.
Toutefois l'hommepeut-il vraiment se réduire à la satisfaction de ses besoins qui ne permet d'établir qu'une définition animale del'homme ? IIII L'individu n'a pas besoin du politique, mais l'homme oui en tant que personne _ L'homme n'est pas qu'un individu vivant réductible à l'animal.
Ce qui le prouve, c'est que l'homme ne se soucie pasque de lui-même, mais aussi de ses semblables.
Tout se passe comme si ses actions étaient réglés par deuxprincipes antérieurs à la raison et qui gouvernent notre conscience.
C'est ce que l'on peut soutenir avec Rousseaudans le Second discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes : le premier principe ne concerne en nous que l'individu.
En effet nous sommes nous-mêmes intéressés à notre bien être et à la conservation de notre vie et nousavons parlé de lui à travers l'ensemble de notre réflexion.
Mais le seconde ne peut être contenu dans les bornesétroites de l'individualité puisque « il nous inspire une répugnance naturelle à voir périr ou souffrir tout êtresensible ».
Ainsi ce second principe constitue la racine de ce que nous pourrions appeler notre désir inné de justice.Nous ne soucions pas uniquement de notre vie, mais nous sommes intéressés et parfois malgré nous à l'intérêt denos semblables comme le prouve les crises de conscience où mon intérêt est en butte avec celui de l'autre et que jeme demande celui que je dois privilégier.
Or ce désir moral de justice ne peut être réalisé dans les faits que par lepolitique ui désigne l'activité rationnelle de l'organisation des relations humaines._ De plus, si les êtres humains sont naturellement des individus, ils ne sont pas naturellement des personnes, c'est-à-dire des êtres doués de moralité.
Et ce n'est que par le politique, dans leurs relations avec les autres, au sein dela cité que l'homme accède à la moralité coïncidant avec l'humanité.
C'est ce que l'on peut soutenir avec Rousseaudans le chapitre VIII du livre I du Contrat social : le passage de l'état civil l'état naturel produit dans l'homme un changement qui substitue dans sa conduite la justice à l'instinct et donne à ses actions la moralité qui leurmanquait.
C'est alors que la voix du devoir succédant à l'impulsion physique et à celle de l'appétit, l'homme quin'avait jusque là regardé que lui-même doit consulter sa raison.
« l'impulsion du seul appétit est esclavage etl'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.
Ainsi le politique permet de moraliser l'homme, et en luiaccordant une autre dimension que celle de sa simple individualité, de l'humaniser en définitive.
ConclusionL'individu n'a pas besoin du politique dans la mesure où il peut satisfaire ses besoins par lui-même et que le politiquea tendance à opprimer ses désirs.
Néanmoins l'homme ne peut accéder à la moralité ni rendre effectif son désir dejustice sans politique.
Ainsi on peut affirmer que si l'individu vivant animal qui est la dimension la plus naturelle denotre être n'a pas besoin du politique, l'homme n'accède à sa part véritablement humaine que par le politique quil'arrache à son individualité et c'est grâce à lui qu'il devient une personne, c'est-à-dire un être moral..
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