L'inconscient, philo terminale générale
Publié le 07/02/2024
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APPROCHE PHILOSOPHIQUE DE L’INCONSCIENT
L’initiateur de la conscience, c’est Freud (fin XIXe s.), mais ce n’est pas un
philosophe.
Introduction
- Par conscience, il faut entendre ce qui n’est pas présent à la conscience, ce
qui est donc provisoirement absent, mais que la conscience peut faire revenir
au présent de sorte que la conscience garde ne maîtrise sur ce qui lui échappe.
Ainsi, dans ce cas, ce qui a été absent a été présent et redeviendra présent.
er
¤ 1 exemple : le fonctionnement habituel de la mémoire (les souvenirs)
e
¤ 2 exemple : tous les processus qui se sont automatisés (comme
l’apprentissage de la conduite, qui devient une habitude, un automatisme)
e
¤ 3 exemple : quand on reproche à quelqu’un d’avoir été ‘’inconscient’’ (ce
qui échappe à cette personne aurait pu rester dans son champ de
conscience)
- Au contraire, l’inconscient psychique renvoie à une dimension interne à la
conscience, donc il fait partie d’elle, du psychique (psyché = âme).
A la fois, c’est
ce qui commence par lui échapper et dont elle va dépendre pour développer et
comprendre la totalité de ses actes (c’est-à-dire que l’inconscient est ce qui
structure la conscience, mais elle échappe intégralement à la conscience.
¤ ‘’Tu n’es pas maître dans ta propre maison.’’ (Freud) --- s’adresse à nous
et à la conscience ; Dans cette maison de la conscience, il y a un habitant
inquiétant qui lui échappe mais dont elle dépend.
- La psychanalyse ≠ la psychiatrie [cf.
L’Histoire de la folie de Foucault]
≠ la psychologie
Points communs entre les trois : elles traitent la ‘’psyché’’ dans ses pathologies.
Différence : seule la psychanalyse fait l’hypothèse de l’inconscient, elle prend en
charge le fait de nous faire comprendre ce qu’est l’inconscient psychique.
1) La découverte d’un nouveau domaine de compréhension de
l’humain
A) Le risque d’une hypothèse [texte de Freud]
- Aspect polémique exprimé dès le départ du texte (blessure narcissique)
- L’inconscient, c’est l’origine des lacunes qui échappe à la conscience : cette
origine ne se présente pas à la conscience, la conscience n’en est pas l’origine.
- L’intégralité de la conscience a pour origine l’inconscient.
Elle ne dépend donc
pas d’elle-même, mais d’une origine qui lui échappe totalement.
B) Les enjeux philosophiques
- Les lacunes dont on parle ne sont pas découvertes par la psychanalyse, elles
ont été découvertes avant (ex : rêve).
Simplement, on donnait des explications
rassurantes (ex : le rêve a pu être expliqué par des dysfonctionnements
organiques, comme des problèmes de digestion).
1
- Au contraire, la psychanalyse fait l’hypothèse, le pari que ces actes lacunaires
(et pas seulement) ont une origine psychique, donc interne à la conscience, et
que cette origine lui échappe car elle relève de l’inconscient.
Donc on prend au
sérieux ces lacunes qui nous semblent anodines et insignifiantes (= sans
signification, inutile).
La psychanalyse nous fait comprendre que ces
insignifications sont les plus chargées de sens parce qu’elles parlent de nous,
elles disent qui nous sommes.
Mais le sens y est le plus crypté, on commence
par ne rien y comprendre.
- Par conséquent, l’enjeu philosophique de l’hypothèse de l’inconscient est de
démontrer que la psychanalyse confirme que le comportement humain est
intégralement producteur de sens.
2) L’analyse du fonctionnement de l’inconscient
A) L’inconscient comme dynamique d’une énergie
pulsionnelle
- L’inconscient fonctionne en nous comme une puissance désirante qui
correspond à une énergie pulsionnelle.
On la qualifie de pulsionnelle car elle
échappe à la conscience et est motivée par la recherche du plaisir et
l’évitement du déplaisir.
Donc l’humain est énergie libidinale.
- Ces pulsions se caractérisent par 3 propriétés :
elles sont chargées de sens, elles sont signifiantes
elles ne peuvent être satisfaites (comme tension vers le plaisir) qu’à la
condition d’accéder à la conscience (elles vont mobiliser et mettre à
l’épreuve la conscience pour être satisfaites)
elles sont originairement anarchiques, elles n’obéissent à aucune loi
(morale/juridique/logique)
- La conséquence, c’et sans doute qu’il va y avoir un rapport conflictuel entre la
conscience et l’inconscient.
Ce conflit est interne à moi-même, c’est moi.
B) Le déplacement du sens de la sexualité
- Si l’inconscient correspond à cette énergie du désir qui se déploie comme une
énergie libidinale/pulsionnelle, alors il y a un lien structurel entre l’inconscient et
la sexualité si la sexualité se caractérise par un espace privilégié de la recherche
de plaisir.
- Pour autant, cette articulation entre l’inconscient et la sexualité va exiger de
déplacer/modifier le sens de la sexualité.
- 3 déplacements :
¤ (pas propre à la psychanalyse, mais confirmé par elle) Cela consiste à montrer
que le comportement sexuel humain ne relève pas d’un comportement
biologique, et donc instinctif (instinct = impossibilité de dire non à ce que
prescrit la nature), mais bien d’un comportement symbolique, c’est-à-dire
signifiant.
Son comportement sexuel n’est plus lié à la nature, mais plutôt un
éloignement d’elle, voire une rupture.
C’est ce que confirme la
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psychanalyse en reconduisant la sexualité à une énergie pulsionnelle.
L’humain est capable d’être non-instinctif : son comportement sexuel
repose sur une décision, et non une prescription.
Jusqu’à un certain point, il n’y a pas d’instinct maternel puisque chaque
femme peut faire le choix d’avoir un enfant, mais cela ne contredit pas
l’existence d’une singularité dans la relation mère-enfant (car signification
de la relation).
C’est pourquoi le comportement sexuel de l’humain dépasse
l’horizon de la procréation en vu de se procurer du plaisir.
¤ (propre à la psychanalyse) Le plaisir sexuel ne se réduit pas au seul rapport
sexuel, et donc aux seuls organes sexuels, mais c’est tout le corps qui devient
potentiellement une zone érogène.
¤ (propre à la psychanalyse) La recherche du désir propre à l’inconscient, et
donc à l’énergie libidinale, peut elle-même dépasser le cache de ce qu’on
appelle ‘’sexualité’’ à travers processus que Freud appelle le ‘’processus de
sublimation’’, autrement dit c’est le processus par lequel l’inconscient va
atteindre son maximum de plaisir à travers des activités qui ne relèvent plus
de la sexualité elle-même (comme des activités de création artistique ou des
activités de création politique dans l’Histoire).
On est dans le point de vue des
rapports constructifs de l’inconscient).
Csq : Ce qu’on appelle l’inconscient psychique prend corps, s’incarne.
3) Les manifestations contradictoires de l’inconscient
psychique
L’inconscient est une dimension de moi-même, peut-être même la plus
essentielle.
Mais comment se montre-t-il ? En quoi nous fait-il souffrir ?
Comment y remédier ?
A) L’analyse du processus de refoulement [texte de Freud]
- L’inconscient, c’est le refoulé.
- Freud présente ici la première ‘topique’ (= représentation spatiale) de
l’organisation du psychique.
Il s’agit de comprendre que le passage des
pulsions vers la conscience ne va pas de soi.
Et c’est pourquoi une nouvelle
dimension de l’inconscient apparaît qui va être représentée par le gardien.
- Donc l’inconscient se montre pour se satisfaire.
Le gardien a une fonction de
refoulement, une fonction de sélection des pulsions (Pourquoi ? Quel but ?).
Le but du refoulement, c’est de protéger la conscience de ce qu’elle ne doit pas
voir d’elle-même, de ce qu’elle ne doit pas voir de ses propres désirs, car ils
sont sans lois, sans limites.
Donc il la protège à l’égard d’un conflit, d’une
contradiction, entre l’inconscient et la conscience.
Donc le risque, c’est que des désirs anarchiques....
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