L'inconscient peut-il être une excuse ?
Publié le 22/02/2005
Extrait du document
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« Tu crois savoir tout ce qui se passe dans ton âme, dès que c'estsuffisamment important, parce que taconscience te l'apprendrait alors.
Et quand turestes sans nouvelles d'une chose qui estdans ton âme, tu admets, avec une parfaiteassurance, que cela ne s'y trouve pas.
Tuvas même jusqu'à tenir « psychique » pouridentique à « conscient », c'est-à-dire connude toi, et cela malgré les preuves les plusévidentes qu'il doit sans cesse se passer dansta vie psychique bien plus de choses qu'il nepeut s'en révéler à ta conscience.
Tu tecomportes comme un monarque absolu qui secontente des informations que lui donnent leshauts dignitaires de la cour et qui ne descendpas vers le peuple pour entendre sa voix.Rentre en toi-même profondément etapprends d'abord à te connaître, alors tucomprendras pourquoi tu vas tomber malade,et peut-être éviteras-tu de le devenir.
C'est de cette manière que lapsychanalyse voudrait instruire le moi.
Maisles deux clartés qu'elle nous apporte : savoir,que la vie instinctive de la sexualité nesaurait être complètement domptée en nouset que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et ne deviennentaccessibles et subordonnés au moi que parune perception incomplète et incertaine,équivalent à affirmer que le moi n'est pasmaître dans sa propre maison ».
FREUD , « Essais de psychanalyse appliquée ».
Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'on admet l'hypothèse de l'inconscient.
Il y aurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dont nous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..
Pour le dire brutalement, en ce sens,l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes e toute connaissance de cause, dans la clarté), mais serait agi(c'est-à-dire subirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas « maître dans sa propre maison », il ne serait pas maître de lui.
Empruntons à Freud un exemple simple.
Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».
Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait ne pas être là.
Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimer directement, car il heurterait lapolitesse, les obligations sociales, professionnelles, morales du sujet.
Notre président subit donc deux forcescontraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes, l'autre qui ne l'est pas et qui ne peuts'exprimer directement, ouvertement.
Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient,conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».
Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté de politesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché ».
Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veut pas être.
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