L'inconscient permet-il autant que la conscience de définir l'homme ?
Publié le 17/01/2022
                             
                        
Extrait du document
 
                                - I) Inconscient et définition de l'essence de l'homme.
- II) Inconscient et animalité.
 
                                «
                                                                                                                            Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais  aussi d'actes quotidiens s'expliquent si l'onadmet l'hypothèse de l'inconscient.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il y aurait en nous un « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions) dontnous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..
                                                            
                                                                                
                                                                    Pour le dire brutalement, en ce sens, l'homme n'agiraitpas (ne choisirait  pas ses actes en  toute connaissance de  cause, dans la clarté), mais serait  agi (c'est-à-diresubirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas « maître dans sa propre maison », il ne seraitpas maître de lui.Empruntons à Freud un exemple simple.
                                                            
                                                                                
                                                                    Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séance fermée » aulieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments ; il préférerait nepas être là.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimer directement, car il heurterait la politesse,les obligations sociales, professionnelles, morales du sujet.
                                                            
                                                                                
                                                                    Notre président subit donc deux forces contraires : l'uneparfaitement  en accord  avec les obligations  conscientes,  l'autre qui ne l'est  pas et qui  ne peut  s'exprimerdirectement, ouvertement.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre un désir conscient, conforme auxnormes morales et un autre désir plus « gênant ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Or, dans notre exemple, ce second désir, malgré la volonté depolitesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façon détournée, anodine : on dira que « sa langue a fourché».Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veut pas êtrelà.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire que j' ignore moi-même  ce qui  me pousse  à dire  tel mot  plutôt  qu'un autre.
                                                            
                                                                                
                                                                     Or pour  Freud  le cas  est exactement  identique ets'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignoré par le sujet.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il n'ya pas d'actes innocents ou anodins.
                                                            
                                                                                
                                                                    Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi de deux forces.L'hypothèse Freudienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d' actes « normaux » (oubli, actes manqués,rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent en gros selon le mêmeschéma.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfois extrêmement violent entre les normesconscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs qui bousculent et négligent ces règles.Ce second groupe de désirs, le sujet les trouverait, s'il en avait conscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuventparvenir à la conscience que sous une forme voilée, déformée, indirecte : le lapsus, le rêve, ou le symptôme maladif.Le symptôme  est donc  un compromis  entre le désir  inconscient  et inavouable  que je subis,  et les  normesconscientes et morales que j'accepte.
                                                            
                                                                                
                                                                    « Le moi n'est pas maître dans sa propre maison » signifie que je n'ai pasconscience et que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas une bonne part de ce qui se passe en moi-même, ce conflit,ce symptôme.L'hypothèse de l'inconscient est donc qu'une bonne partie de ce qui se passe en moi (dans mon âme, ma psyché) nem'est  pas connu,  m'échappe,  et cependant  influe sur moi.
                                                            
                                                                        
                                                                    C'est  ainsi qu'il faut  comprendre  notre passage  : lapsychanalyse se propose de « montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison, qu'il en estréduit à se contenter de renseignements vagues et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience,dans sa vie psychique ».
                                                            
                                                                                
                                                                    La plupart des choses qui se passent dans l'âme échappent à la conscience.Pour Freud, on a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens :.
                                                            
                                                                                
                                                                    De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ;.
                                                            
                                                                                
                                                                    De soigner  un certain nombre de maladies,  qui ne peuvent s'expliquer que par  le conflit psychique qui agite lepatient.Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c' est un gain de sens et de pouvoir.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le butde la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore et ne contrôle pas, puisse recouvrer sa liberté.En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il y a en moi un autre , unensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.
                                                            
                                                                                
                                                                    Je subis un conflit dont je n'ai pas conscience,qui est souvent la trace d'un choc vécu durant l'enfance.
                                                            
                                                                                
                                                                    En ce sens je suis un être passif et agi, qui n'a ni lecontrôle de lui-même,  ni de son  passé, un  être scindé.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le  but de la  cure est  de faire en  sorte que je  prenneconscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire.
                                                            
                                                                                
                                                                    Au lieu de subir ce que je ne connais pas, jechoisirai en toute conscience.
                                                            
                                                                                
                                                                    Au lieu de la « politique de l'autruche » de l'inconscient, il y aura le choix d'un sujetmaître de lui-même.Enfin, notre passage est important en ce que Freud y explique les résistances à la psychanalyse.
                                                            
                                                                                
                                                                    « Dans le coursdes siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Avec Copernic, elle a montréà l'homme qu'in n'était pas au centre de l'univers.
                                                            
                                                                                
                                                                    Avec Darwin, elle est en train de montrer que l'homme est unanimal comme les autres, qu'il y a en  lui une origine animale.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ces deux sciences ont blessé l'orgueil humain, ontmontré à l'homme que son sentiment de supériorité était naïf et erroné.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est pourquoi les thèses de Copernic valutun procès  à Galilée,  devant l'Inquisition  en 1633.
                                                            
                                                                                
                                                                     C'est pourquoi  les thèses  de Darwin  sont jugées  à l'époquescandaleuse.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les hommes refusent ce qui les blesse et y opposent une farouche résistance.
                                                            
                                                                                
                                                                    Or, continue Freud : «Un  troisième démenti  sera infligé à la mégalomanie  humaine par la recherche  psychologique de  nos jours qui sepropose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison.
                                                            
                                                                                
                                                                    »L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d' elle-même ; il subit un inconscient qui lepousse à agir malgré lui.
                                                            
                                                                                
                                                                    Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rend passif, cedéchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse.
 « On  nous  conteste  de tous  côtés  le droit  d'admettre  un psychique  inconscient  et de  travailler	scientifiquement sur cette hypothèse.
                                                            
                                                                                
                                                                    Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient estnécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l' inconscient.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elleest nécessaire, parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires ; aussi bien chez.
                                                                                                                    »
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