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L'inconscient est-il un obstacle à la liberté humaine ?

Publié le 16/01/2023

Extrait du document

« On a pour habitude de qualifier une personne qui s’est évanouie comme inconsciente.

On assimile donc l’inconscient à la perte de toute notion.

En l’absence de repère, cette même personne semble oublier son existence, et, par conséquent, semble ignorer totalement les causes qui l’influence.

Elle parait donc ne plus être maitresse de ses choix, de sa liberté.

Par liberté, on entend la possibilité de faire des choix, contraignant ou non mais qui relève d’une prise de décision la plupart du temps orientée par la raison ou même le discernement d’un individu.

Ainsi, au premier abord, sous l’effet de l’inconscient, sa liberté semble partiellement restreinte.

Mais est-ce vraiment le cas ? L’inconscient est-il vraiment un obstacle à l’expression de la liberté ? Le terme obstacle peut être assimilé à un frein, qui empêche, ou du moins entrave la réalisation d’un projet, d’une volonté.

La plupart du temps, il convient de son affranchir pour retrouver une totale liberté dans ses choix.

Mais est-ce possible avec l’inconscient ? On se demandera si la liberté humaine est limitée par l’existence de l’inconscient.

On y répondra dans un premier temps, en montrant que selon la définition de la liberté choisie, l’inconscient peut se mettre au service de la liberté.

Dans une deuxième partie on verra que concept d’inconscient semble tout de même être incompatible avec celui de liberté, il semble la dominer, puis on finira par montrer qu’une certaine liberté humaine dépend de la façon d’agir de l’homme face à l’inconscient, il dépend de sa volonté. L’inconscient, concept qui questionne de nombreux philosophes, semble parfois, dans certains cas, être en accord avec la définition de liberté humaine. Tout d’abord, le concept d’inconscient peut favoriser celui de liberté en fonction de la définition de liberté choisie.

En effet la liberté semble être dictée moralement, c’est-à-dire qu’elle est définie par l’ordre du monde, mais certaines pensées remettent en question cette idée de morale.

Par exemple, Descartes estime que la liberté réside dans nos désirs.

Pour lui, l’Homme devient libre lorsqu’il adopte un comportement qui lui permette de prendre des décisions, de se positionner, de choisir un camp.

Ainsi, la liberté, selon cette définition, se trouve dans les pensées, elle n’est pas explicite.

Au final, que nos actions soient définies par l’ordre du monde ou par notre inconscient ne change rien à l’idée de liberté que possède l’Homme car il reste libre de ses désirs.

La liberté, même avec le poids de l’inconscient, se prouve lorsque l’Homme œuvre pour réaliser son destin et ne se contente pas de le subir.

Ainsi, selon cette définition, l’inconscient ne limite en aucun cas la liberté humaine. Ensuite, l’inconscient regroupe toutes les pulsions et désirs que l’on ne voit pas directement dans le psychisme humain, c’est l’idée de l’iceberg.

Freud montre en effet que la conscience d’un individu représente la partie émergée d’un iceberg et que la partie inconsciente représente la partie immergée.

En cédant à ses pulsions, l’Homme se rend libre car il ne subit aucune contrainte, qu’elles soient extérieures ou intérieures.

En effet, en suivant la théorie de Freud, le psychisme humain est constitué de 3 états, la conscience, l’inconscient et le préconscient, respectivement appelé moi, ça et surmoi.

Le ça, constitué de tous les désirs et pulsions va tenter d’entrer dans le moi, afin d’exprimer ses désirs.

Mais dans ce schéma, le surmoi agit comme un gardien, il repousse les pulsions.

Cependant cette organisation n’est pas sans faille et le ça parvient parfois à prendre le dessus car le surmoi n’a pas réussi à trouver l’équilibre nécessaire.

Dans ce cas, l’Homme suit ses pulsions.

On pourrait prendre l’exemple du coup de tête.

En effet, c’est une envie qui nous vient brutalement, sans prévenir, on ne connait pas l’origine de cette pulsion.

Cette envie vient donc de l’inconscient et a réussi à pénétrer dans notre conscience, l’Homme va donc satisfaire cette fameuse pulsion car aucune contrainte n’a réussi à agir dessus. On pourrait prendre l’exemple d’une femme qui, soudainement à l’envie de changer totalement de coupe de cheveux : elle va se rendre chez le coiffeur et satisfaire son envie, sans vraiment y réfléchir.

Elle ne souciera pas de l’avis extérieur, du jugement possible.

Ainsi aucun obstacle ne va l‘empêcher de combler son désir.

L’inconscient peut donc, dans certains cas, rendre libre. A travers cette première partie, on pourrait penser que l’inconscient permet une certaine liberté.

Mais ce même inconscient semble la dominer et donc effacer tout pouvoir sur la prise de décision de l’Homme. Ensuite, l’inconscient parait dominer la liberté humaine, parait ne pas lui laisser de place. Tout d’abord, inconscient rime avec manque de savoir, ignorance de l’existence.

Ainsi, quand on ne se rend pas compte de ce qui nous détermine, on fait certaines choses sans vraiment en connaitre la raison : on ne peut donc en aucun cas parler de liberté.

Pour Spinoza, la liberté passe par le savoir.

Les enfants sont dans ce cas le meilleur exemple pour illustrer notre idée. L’âge d’un enfant pendant lequel il n’a pas une bonne perception du risque, pendant lequel il n’a pas conscience du danger se situe de ses premiers pas jusqu’à ses 9-10 ans, période pendant laquelle il devient autonome.

Pendant cette période, les parents vont sécuriser l’environnement de l’enfant, mettre des barrières pour éviter qu’il monte les escaliers, l’attacher sur son siège à table pour éviter qu’il ne tombe, ce qui limite sa liberté mais qui le protège.

Mais n’estil pas nécessaire de limiter l’inconscient dans un but de protection ? Pour nous protéger de nos phobies, par exemple, qui sont des peurs dont les raisons nous échappent totalement, qui, selon Freud, proviennent de la partie inconsciente de notre psychisme.

Ainsi, la liberté parait limitée lorsqu’elle rencontre certains obstacles.

On peut donc en déduire que c’est à cause du côté inconscient de l’enfant que l’accès à la liberté est restreint.

Si l’inconscient existe, alors la liberté n’a que partiellement sa place. Ensuite, l’inconscient est une partie de l’être humain qu’il ne semble pas contrôler.

En effet, ses pensées, ses actions, ses réactions arrivent seules, de façon presque automatique, sans qu’il n’y ait aucune possibilité de les choisir. Ainsi l’inconscient s’oppose au libre arbitre, faculté d’autodétermination qui permet à un individu de faire ses propres choix, de dire oui ou non.

Cette idée rejoint ainsi la pensée de Bergson, qui estime que l’inconscient est synonyme d’impuissance chez un individu.

On pourrait prendre l’exemple du lapsus révélateur : c’est une erreur commise à l’oral ou à l’écrit.

Elle se caractérise par le fait de dire ou d’écrire autre chose que ce qu’on avait l’intention d’exprimer. On remplace un mot par un autre, et ce, de façon incontrôlée.

Freud, philosophe autrichien rejoint également cette idée en montrant.... »

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