L'inconscient détermine-t-il tous nos actes ?
Publié le 07/03/2004
Extrait du document
Le hasard, d'un point de vue psychanalytique, n'existe pas pour Freud. Nos actes sont soumis à un véritable déterminisme psychique. Qu'ils dépendent ou non de notre volonté, ils ont une origine inconsciente. Mais, si l'inconscient déterminait l'ensemble de nos actes, cela voudrait dire qu'au fond nous en sérions guère différents des animaux. Tel n'est évidemment pas le cas. L'homme est, malgré tout, libre de choix.
«
Pour Freud , o a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens :
¨ De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ;
¨ De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite le patient.
Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c'est un gain de sens et de pouvoir.Le but de la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore et necontrôle pas , puisse recouvrer sa liberté.
En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud .
Il y a en moi un autre , un ensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.
Je subis un conflit dont je n'ai pasconscience, qui est souvent la trace d'un choc vécu durant l'enfance.
En ce sens je suis un être passif et agi,qui n'a ni le contrôle de lui-même, ni de son passé, un être scindé.
Le but de la cure est de faire en sorte queje prenne conscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire.
Au lieu de subir ce que je neconnais pas, je choisirai en toute conscience.
Au lieu de la « politique de l'autruche » de l'inconscient, il y aura le choix d'un sujet maître de lui-même.
Enfin, notre passage est important en ce que Freud y explique les résistances à la psychanalyse.
« Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis ».
Avec Copernic , elle a montré à l'homme qu'in n'était pas au centre de l'univers.
Avec Darwin , elle est en train de montrer que l'homme est un animal comme les autres, qu'il y a en lui une origine animale.
Ces deux sciences ont blessé l'orgueil humain, ont montré à l'homme que son sentiment de supériorité étaitnaïf et erroné.
C'est pourquoi les thèses de Copernic valut un procès à Galilée , devant l'Inquisition en 1633. C'est pourquoi les thèses de Darwin sont jugées à l'époque scandaleuse.
Les hommes refusent ce qui les blesse et y opposent une farouche résistance.
Or, continue Freud : « Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'estseulement pas maître dans sa propre maison. »
L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle-même ; il subit un inconscient quile pousse à agir malgré lui.
Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rendpassif, ce déchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse.
Tous nos actes ont une signification inconscienteL'Inconscient tente d'imposer à la conscience ses désirs.La conscience ne sait pas toujours les reconnaître et les assumer.
C'est pourquoi elle les ignore, ou bien lesrefoule.
Mais l'inconscient jamais ne renonce à obtenir satisfaction.
De cette lutte découlent maladiespsychiques, mais aussi nombre d'actions commises malgré nous.
L'analyse permet de découvrir la signification inconsciente de nos actesS'appuyant sur de nombreux exemples tirés de la vie quotidienne, Freud dévoile les mécanismes inconscientsqui déterminent nos erreurs de lecture, d'écriture, l'oubli de choses qui nous sont pourtant familières, le faitque nous commettions certaines maladresses ou certains rêves.
A cet égard, Freud dira que: «L'interprétationdes rêves est la voie royale de la connaissance de l'inconscient dans la vie psychique.»
• L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est la région du psychisme humain,chargée de notre libido, c'est-à-dire de l'ensemble de nos désirs sexuels, qui agit sur nos actes et sur nospensées.
Ainsi, pour Freud, rien de ce que nous disons, faisons ou ressentons n'est jamais dû au hasard, maisest le signe d'un désir inconscient.
D'où les lapsus ou les actes manqués.• Les rêves sont la «voie royale» de la connaissance de l'inconscient.
Partant du principe, établi à traversl'étude de nombreux cas, que «le rêve est l'expression de désirs refoulés», la psychanalyse permet deretrouver quels sont les désirs inconscients à l'ouvre chez les individus.
En les identifiant, elle permet parfoisde lever leurs angoisses et de les faire sortir de leurs névroses.« Le rêve suivant qui a d'ailleurs, parmi ses antécédents, un état névrotique, vous intéressera sous plusieursrapports.Il voyage en chemin de fer.
Le train s ‘arrête en pleine campagne.
Il pense qu'il s'agit d'un accident, qu'il fautsonger à se sauver, traverse tous les compartiments du train et tue tous ceux qu'il rencontre : conducteur,mécanicien, etc.A cela se rattache le souvenir d'un récit fait par un ami.
Sur un chemin de fer italien on transportait un foudans un compartiment réservé, mais par mégarde on avait laissé entrer un voyageur dans le mêmecompartiment.
Le fou tua le voyageur.
Le rêveur s'identifie donc avec le fou et justifie son acte par lareprésentation obsédante, qui le tourmente de temps à autre, qu'il doit « supprimer tous les témoins ».
mais iltrouve ensuite une meilleure motivation qui forme le point de départ du rêve.
Il a revu la veille au théâtre lajeune fille qu'il devait épouser, mais dont il s'était détaché parce qu'elle le rendait jaloux.
Vu l'intensité quepeut atteindre chez lui la jalousie, il serait réellement devenu fou s'il avait épousé cette jeune fille.
Celasignifie : il la considère comme si peu sûre qu'il aurait été obligé de tuer tous ceux qu'il aurait trouvés sur sonchemin, car il eût été jaloux de tout le monde.
Nous savons déjà que le fait de traverser une série de pièces.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'HYPOTHESE DE L'INCONSCIENT REND-IL L'HOMME IRREPSONSABLE DE SES ACTES ?
- L'inconscient détermine-t-il l'existence ?
- En plus des actes manqués et des névroses, de quoi se sert la psychanalyse pour accéder à l'inconscient ?
- Doit-on excuser les actes dont-on pense qu'ils émanent de l'inconscient ?
- Sans la mise en forme rationnelle de l'expérience que détermine la position d'un problème, sans ce recours constant à une construction rationnelle bien explicite, on laissera se constituer une sorte d'inconscient de l'esprit scientifique qui demandera ensuite une lente et pénible psychanalyse pour être exorcisée. Bachelard, La formation de l'esprit scientifique, Vrin page 40. Commentez cette citation.