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L'inconscient contredit-il la liberté ?

Publié le 01/02/2004

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  2 - L'autonomie de la conscience a) L'indépendance du moi La conception psychanalytique, dans le schématisme précédent, transforme l'inconscient en une véritable fatalité qui pèserait sur les hommes. Or, Freud lui-même montre que nous pouvons avoir prise sur l'inconscient : le traitement des névroses par la cure permet de faire disparaître, au moins partiellement les troubles pathologiques. Comment l'activité consciente peut-elle obtenir ce résultat si elle ne dispose d'une certaine autonomie ? Il faudrait alors en conclure que la conscience n'est pas entièrement dominée par les pulsions ou les instincts, et qu'elle garde une certaine autonomie. L'hésitation des psychanalystes, voire les contradictions que l'on peut relever dans leurs différentes conceptions, ne font que souligner l'importance de l'enjeu. Quel est en effet le but de la cure psychanalytique ? Comment peut-on apprécier la guérison d'un patient ? Et plus profondément, quelle est la fonction de la psychanalyse ? La réponse à ces questions est du plus grand intérêt pour le problème qui nous occupe, car elle conditionne l'idée que l'on se fait de la place du moi dans l'appareil psychique. Si l'on admet que le moi conscient garde une autonomie par rapport à l'inconscient, ce dernier n'apparaît plus comme une fatalité, mais comme un obstacle à la libre expression du moi.

« s'étendre à tous les individus qui, en réalité, agissent en ignorant les causes profondes qui les incitent à le faire.

Eneffet, le moi est fondamentalement dans un rapport de méconnaissance avec tout ce qui l'entoure comme ce «clown de cirque qui, par ses gestes, cherche à persuader l'assistance que tous les changements qui se produisentdans le manège sont des effets de sa volonté ».Une telle définition, poussée à l'extrême, ne peut avoir pour conséquence que la remise en cause du libre-arbitre, etplus généralement de l'idée de liberté de l'individuelle.

La mise en question de la responsabilitéSi l'inconscient nous manipule sans cesse à notre insu, nous ne sommes jamais sûrs de choisir nos actes en fonctionde mobiles librement délibérés.

Dès lors, quel sens peut-on donner à la notion de responsabilité ? Comment peut-onnous imputer des actes que nous n'avons pas vraiment voulus, au sens le plus fort de ce terme ? Il faudrait dansces conditions renoncer à l'idée même de responsabilité, puisque l'auteur d'un acte ne peut jamais l'assumertotalement, qu'il soit jugé positif ou négatif.

Il faudrait rappeler ici que la justice, aujourd'hui, tient compte decertains aspects psychologiques des accusés, avant de les condamner : justice et psychiatrie entretiennent desrelations de plus en plus étroites.

2 - L'autonomie de la conscience a) L'indépendance du moiLa conception psychanalytique, dans le schématisme précédent, transforme l'inconscient en une véritable fatalitéqui pèserait sur les hommes.

Or, Freud lui-même montre que nous pouvons avoir prise sur l'inconscient : letraitement des névroses par la cure permet de faire disparaître, au moinspartiellement les troubles pathologiques.

Comment l'activité consciente peut-elle obtenir ce résultat si elle ne dispose d'une certaine autonomie ? Il faudraitalors en conclure que la conscience n'est pas entièrement dominée par lespulsions ou les instincts, et qu'elle garde une certaine autonomie.

L'hésitationdes psychanalystes, voire les contradictions que l'on peut relever dans leursdifférentes conceptions, ne font que souligner l'importance de l'enjeu.

Quelest en effet le but de la cure psychanalytique ? Comment peut-on apprécierla guérison d'un patient ? Et plus profondément, quelle est la fonction de lapsychanalyse ? La réponse à ces questions est du plus grand intérêt pour leproblème qui nous occupe, car elle conditionne l'idée que l'on se fait de laplace du moi dans l'appareil psychique.Si l'on admet que le moi conscient garde une autonomie par rapport àl'inconscient, ce dernier n'apparaît plus comme une fatalité, mais comme unobstacle à la libre expression du moi. b) L'inconscient comme déterminismeDans ce cas, la liberté n'est plus niée par l'existence de l'inconscient.

Celle-cidevient un obstacle à franchir, un déterminisme supplémentaire qui limitel'autonomie de l'individu, mais ne la supprime pas.

Or, l'existence dedéterminismes ne fait pas disparaître la liberté, elle l'oblige seulement à seredéfinir.

Bien mieux, la connaissance des déterminismes accroît la capacité d'action des individus, en permettant la maîtrise de l'obstacle.

Savoir est toujours un auxiliaire de pouvoir.

Ladécouverte de l'inconscient peut, en ce sens, être un facteur de libération.

En prenant conscience des origines deson trouble, le patient retrouve son équilibre et se libère d'un fardeau.

Dans cette perspective, l'inconscient n'exclutpas l'idée de liberté, il contribue au contraire à étendre, et préciser son domaine.Mais on voit bien que le mot liberté n'est plus porteur de la même signification.

Dans le premier cas, il renvoyait àune essence de l'homme ; ici, il réfère seulement à son pouvoir d'agir. 3 - L'enjeu philosophique. »

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