L'imagination, qui semble défier la raison par sa puissance, peut-elle être absolue, c'est-à-dire se libérer des obstacles qu'elle peut rencontrer, et se déployer indéfiniment en toute liberté ?
Publié le 11/09/2014
Extrait du document
Puisqu'elle domine la raison, de quoi l'imagination pourrait-elle vouloir s'affranchir ? Aurait-elle des contraintes qui limiteraient son pouvoir ? L'une de ces contraintes est-elle la réalité ? La nature de la réalité échappe à l'imagination qui ne peut changer que la représentation que nous en avons.
On ramène souvent l'opposition entre l'imagination et la réalité à l'opposition entre le sensible et l'intelligible. C'est le cas de Platon : le monde sensible est une pâle imitation du monde intelligible, véritable réalité. D'ailleurs, le terme imitation vient du latin imitatio, dérivé d'imago, «image «. Il existe donc un lien sémantique entre l'imagination et l'imitation. L'imitation est par nature incapable de cerner la réalité sensible puisque celle-ci est une copie. La réalité semble à la fois échapper à l'imagination et en être la source. Les limites que la réalité impose à l'imagination sont d'abord celles de la représentation. L'imagination peut-elle s'en affranchir ?
«
• Organisation du plan
Un plan en deux parties est tout à fait adéquat ici :
•La puissance débridée de l'imagination n'épargne personne.
•Cependant, l'imagination n'est pas forcément une puissance stérile:
elle est à l'origine de nouvelles conceptions
du monde, de nouvelles
visions artistiques.
CORRIGÉ
[Dissertation rédigée]
[Introduction]
L'imagination est souvent présentée comme « la folle du logis »,
selon l'expression de Malebranche.
Cette puissance débridée de l'es
prit
perturbe la raison, et l'on a souvent vu en elle une « maîtresse
d'erreur et de fausseté», comme le dit Pascal.
Du malade imaginaire
aux victimes de leur imagination, la liste est longue qui définit l'ima
gination de manière péjorative, comme la faculté de représenter ce qui
n'est pas.
Cette faculté a une puissance indéniable.
Il faudrait donc
s'en méfier.
Mais n'y a-t-il pas, à côté de l'imagination trompeuse, déce
vante, une autre forme d'imagination, l'imagination créatrice de l'ar
tiste
et du savant? Cependant, qu'elle soit fausse ou créatrice, l'ima
gination peut-elle échapper aux contraintes? Ces contraintes
elles-mêmes sont-elles en opposition avec l'imagination?
(1.
L'imagination débridée]
Tout homme est soumis au règne de l'imagination.
La raison est
vaincue
par cette puissance trompeuse, d'autant plus attirante qu'elle
est parfois vraie.
L'imagination est
« cette puissance ennemie de la
raison, qui se plaît à la contrôler et à la dominer »,écrit Pascal.
L'imagination est dangereuse, elle nous détourne de la vérité en défor
mant la réalité.
Puisqu'elle domine la raison, de quoi l'imagination pourrait-elle
vouloir
s'affran~hir? Aurait-elle des contraintes qui limiteraient son
pouvoir? L'une de ces contraintes est-elle la réalité? La nature de la
réalité échappe
à l'imagination qui ne peut changer que la représen
tation que nous
en avons.
On ramène souvent l'opposition entre l'imagination et la réalité à
l'opposition
entre le sensible et l'intelligible.
C'est le cas de Platon: le.
»
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