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L'imagination est-elle une mémoire sans contrôle ?

Publié le 21/02/2011

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Méditer ce texte de Bergson extrait d'une conférence sur le rêve (Édition du Centenaire, P.U.F., p. 887) :  « Oui, je crois que notre vie passée est là, conservée jusque dans ses moindres détails, et que nous n'oublions rien, et que tout ce que nous avons perçu, pensé, voulu depuis le premier éveil de notre conscience, persiste indéfiniment. Mais les souvenirs que ma mémoire conserve ainsi dans ses plus obscures profondeurs y sont à l'état de fantômes invisibles. Ils aspirent peut-être à la lumière; ils n'essaient pourtant pas d'y remonter; ils savent que c'est impossible, et que moi, être vivant et agissant, j'ai autre chose à faire que de m'occuper d'eux. Mais supposez qu'à un moment donné je me désintéresse de la situation présente, de l'action pressante, enfin de ce qui concentrait sur un seul point toutes les activités de la mémoire. Supposez, en d'autres termes, que je m'endorme. Alors ces souvenirs immobiles, sentant que je viens d'écarter l'obstacle, de soulever la trappe qui les maintenait dans le sous-sol de la conscience, se mettent en mouvement. Ils se lèvent, ils s'agitent, ils exécutent, dans la nuit de l'inconscient, une immense danse macabre. «

« l'apparence (pas de problématisation des données empiriques).

La connaissance objective, elle, exige une rupture.L'imaginaire — et la formation qui lui correspond — ne se réduit donc pas à la perception ; il est faux de dire qu'il enpart. • Bachelard a souligné très fortement cette différence, en montrant que l'imagination est créatrice et non passeulement « reproductrice » : elle déforme les images, en invente d'autres, et prolifère sans cesse au gré d'uneaffectivité qui s'investit constamment dans les choses (imagination matérielle), se cristallise autour d'élémentsreprésentatifs (cf.

la symbolique des éléments matériels: l'air, l'eau, le feu).

Cf.

pour ces analyses: La poétique de larêverie, Introduction (Presses Universitaires de France). • Le cadre dans lequel on cherchera à définir l'imagination ne peut être conçu sans une réflexion sur la biographie dechaque personnalité.

On entendra par biographie non seulement l'ensemble des événements vécus et fixés dans lamémoire, mais aussi l'ensemble des fantasmes, c'est-à-dire des événements désirés à ce point que le sujet s'yréfère comme à des événements réellement vécus.

Cette biographie — où les désirs ont un statut de réalités, est, àproprement parler, la biographie imaginaire qui, à l'instar de la mémoire, façonne le rapport au présent. APPROCHES DU SUJET. Analyse succincte de la question — Mémoire et imagination semblent placées sur le même plan.

Désignent-elles cependant deux fonctionspsychologiques du même type? Nécessité de définir le problème en partant d'éléments de réflexion qui mettent enjeu les deux fonctions (par exemple le fantasme défini plus haut, dans la mesure où il met en jeu une sorte demémoire imaginaire). — Le sujet propose, sous forme problématique, une définition différentielle.

Mais celle-ci n'opère-t-elle pas uneréduction? a) peut-on réduire l'imagination à une mémoire? b) la distinction implicite entre une mémoire qui se contrôle et une mémoire incontrôlée se justifie-t-elle ? A quoipeut-elle correspondre ? — Conception de la démarche à entreprendre à partir des implications et présupposés du sujet: a) la mémoire se contrôle-t-elle ? Que signifie cette idée de contrôle ? Quelle instance du psychisme effectuerait cecontrôle, et selon quelles normes? (cf.

par exemple le caractère sélectif 6e toute mémoire soit au niveau de larétention soit au niveau de la remémoration). b) Est-il possible d'assimiler l'imagination à un certain type de mémoire? En quoi les productions de l'imaginairerelèvent-elles de la mémoire ? (Cf.

fantasmes, idées fixes, rêve, obsession, etc.) Éléments de réflexion (corrélations: mémoire — perception — inconscient) — Le fantasme: objet de réflexion privilégié pour la question proposée.

Surgissement non contrôlé d'une scèneimaginaire appartenant à la biographie du sujet, et ressaisie comme une scène authentiquement vécue, le fantasmeimplique tout aussi bien la mémoire que l'imagination (mise en scène d'un désir intégrée au stock personnel desouvenirs ou de traces mnésiques) — cf.

aussi la mémoire autistique (autisme: repli sur soi, introversion, avecdéconnexion par rapport au monde extérieur) et l'analyse freudienne concernant le retour du refoulé (cf.Métapsychologie, article Refoulement, Éditions Idées, Gallimard). — Le statut de l'imagination chez Spinoza.

L'imagination doit être pensée en étroite relation avec une mémoirefinaliste et anthropocentriste.

L'homme ne retient que ce qui est conforme à son activité (cf.

Éthique, Livre I,appendice); il produit ainsi des notions imaginaires par lesquelles il prétend expliquer la nature des choses, et il fait«délirer» la nature avec lui (cf.

Éthique, I, appendice, et IV, préface). — Le statut de l'imagination chez Bachelard.

L'imagination prend sa source dans la cristallisation de souvenirs autourd'un élément, d'un mot.

Elle peut de ce fait « réveiller des échos », en provoquer, comme c'est le cas de l'imagepoétique.

Cf.

Poétique de la rêverie (Presses Universitaires de France, texte déjà cité) et Psychanalyse du feu(Éditions Idées, Gallimard). Suggestion de plan. — Introduction. Objet de l'imagination : l'imaginaire, et non pas l'image (cf.

Bachelard, L'air et les songes, pages 7-8, Éditions Corti).Mais l'imaginaire ne met-il pas en jeu une mémoire, une biographie affective ? * — Première partie.

Analyse du sujet. »

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