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l'imagination au pouvoir. qu'en pensez-vous ?

Publié le 26/11/2005

Extrait du document

On s'aperçoit dès lors, que si elle peut tout à fait être « créatrice » et bénéfique par exemple dans le domaine esthétique, elle semble néanmoins être exclut du champ de la connaissance. ·                    En effet, on peut prendre l'exemple pascalien (fragment 82 des Pensées) du rêve : il peut nous arriver de rêver que l'on rêve de sorte qu'il n'y ait plus de marque de distinction du vrai et du faux. Elle supprime la distinction entre la veille et le sommeil puisqu'elle l'introduit dans le rêve. En ce sens, elle est la reine des puissances trompeuses. D'ailleurs, elle est d'autant plus fausse qu'elle peut tout à fait ne pas l'être toujours : c'est donc ici son manque de fiabilité qui lui est reproché. ·                    . L'imagination semble être totalement exclue du domaine, et donc s'y oppose en ce sens qu'elle est puissance par laquelle les illusions peuvent advenir. On peut prendre l'exemple d'un personnage de Corneille s'exclamant « Imaginons ! » ; et son interlocuteur croyant réplique : « Célestes vérités ! » (Pauline dans Polyeucte, acte IV, scène 5). Le poète moderne reprend, sur un autre ton, « imaginer » en un sens très voisin : « si tu t'imagines fillette, ­[...] ce que tu te goures ! » (Queneau, L'Instant fatal). L'imagination en vient à s'identifier à l'opinion, explicitement chez Pascal, opinion qui véhicule indifféremment le vrai et le faux, et par là dénature le vrai et laisse régner le faux.

Est-il cohérent de penser donner les pleins pouvoirs à l’imagination ? Y aurait-il encore quelque vérité  et connaissance possible ? Serait-elle légitime en tant qu’on la pense comme souveraine ? Peut-elle être au pouvoir dans tous les domaines ?

Il s’agit donc d’examiner les conséquences qu’un tel pouvoir absolu aurait sur notre réel et notre vie. Il faudra donc effectuer un travail de définition conceptuel rigoureux de l’imagination pour en préciser les droits légitimes.

« · En effet, on peut prendre l'exemple pascalien (fragment 82 des Pensées ) du rêve : il peut nous arriver de rêver que l'on rêve de sorte qu'il n'y ait plus de marque de distinction du vrai et du faux.Elle supprime la distinction entre la veille et le sommeil puisqu'elle l'introduit dans le rêve.

En ce sens, elleest la reine des puissances trompeuses.

D'ailleurs, elle est d'autant plus fausse qu'elle peut tout à fait nepas l'être toujours : c'est donc ici son manque de fiabilité qui lui est reproché. · .

L'imagination semble être totalement exclue du domaine, et donc s'y oppose en ce sens qu'elle est puissance par laquelle les illusions peuvent advenir.

On peut prendre l'exemple d'un personnagede Corneille s'exclamant « Imaginons ! » ; et son interlocuteur croyant réplique : « Célestes vérités ! »(Pauline dans Polyeucte , acte IV, scène 5).

Le poète moderne reprend, sur un autre ton, « imaginer » en un sens très voisin : « si tu t'imagines fillette, […] ce que tu te goures ! » (Queneau, L'Instant fatal ). L'imagination en vient à s'identifier à l'opinion, explicitement chez Pascal, opinion qui véhiculeindifféremment le vrai et le faux, et par là dénature le vrai et laisse régner le faux. * « C'est cette partie dominante dans l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté, et d'autant plusfourbe qu'elle ne l'est pas toujours » (fragment 82 des Pensées de Pascal). · On comprend alors qu'il serait d'un grand préjudice pour la connaissance et la vérité si l'imagination était au pouvoir et était souveraine en tout domaine.

Son intronisation au sein de facultémaîtresse de l'esprit aurait pour conséquence l'abolition de toute référence possible, et de toutereconnaissance possible à une quelconque vérité, qui ne serait dès lors plus distinctes de la fausseté. II- L'imagination : la reine des facultés · Pourtant, l'imagination est aussi invention, dynamisme de la pensée qui puise en elle la force d'aller toujours plus loin.

Si pascal a résumé en elle la misère de l'homme, Baudelaire a vu sagrandeur.

Le poète a deviné ce que répétera l'épistémologie moderne : même pour connaître le réel, ilfaut d'abord inventer. · Opinion qui fausse le réel, invention qui va au-delà du donné, ce sont deux aspects bien distincts de « cette fonction de l'irréel qui est psychiquement aussi utile que la fonction du réel »(Bachelard , La Terre et les Rêveries de la volonté , Introduction).

Ce que dénonce Pascal, c'est une imagination qui se laisse aller aux impulsions de la peur ou de la vanité selon une interprétation trop faciledes émotions corporelles.

Il n'empêche que l'imagination par elle-même est une puissance positive del'esprit.

« Si l'esprit imaginant présentes des choses qui n'existent pas, savait en même temps que ceschoses n'existent pas réellement, il regarderait cette puissance d'imaginer comme une vertu de sa natureet non comme un vice » ( Spinoza , Ethique , II, scholie de la proposition 17).

C'est que l'imagination qui dépasse la perception n'en est pas la simple reproduction.

C'est cela même qui fait sa force.

En tant doncque force et vertu, non seulement elle peut mais doit être au pouvoir puisqu'elle améliore le rapport del'homme quant au réel. · De la même manière, l'imagination construit toujours, mais tantôt elle se donne pour but et pour règle la fidélité au réel, tantôt elle se permet d'être explicitement irréaliste.

Le choix n'estd'ailleurs pas seulement entre refléter le réel ou le fuir.

L'imagination permet aussi de maîtriser le réel.Mais cela peut s'entendre en deux sens.

Affronter et supposer, ou bien modifier.

Et c'est cette puissancedouble qui fait, qu'au pouvoir, l'imagination ne peut être que bénéfique pour l'homme. · Un modèle de la maîtrise qui accepte nous est donné par un enfant, longuement observé par Freud qui était son grand-père ( Essai de Psychanalyse , « au-delà du principe de plaisir »).

Cet enfant supportait l'absence de sa mère en mimant avec ses jouets disparition et retour ; il remplaçaitainsi la passivité par une domination symbolique.

Il y a une autre domination, non exclusive de celle-là,qui revient à changer le réel, non certes totalement, ce qui serait un rêve fantastique, mais parl'utilisation même de ce réel.

C'est l'imagination technique qui passe d'un problème à sa solution, d'unprojet de machine par exemple, au dispositif qui la réalisera.

Elle semble donc être à l'origine de tout acteet invention, et en cela elle mérite que le pouvoir sur les autres facultés de l'esprit lui soit légitimementconfié.

( Bergson , L'énergie spirituelle ) III- L'imagination au pouvoir : la condition de la liberté · C'est encore en quoi d'ailleurs l'imagination de l'artiste diffère du rêve ou du délire auxquels elle ressemble par certains côtés.

Evasion hors du réel ? Sans doute, mais non seulementl'artiste connaît le chemin du retour, mais encore sa fiction prend place dans le réel en devenant uneœuvre.

Cette œuvre peut s'insérer dans le monde des objets à la façon de l'architecture et des artsplastiques.

Elle peut aussi vivre dans des paroles, plus malléables, dont on oublie plus facilement la réalitéphysique, et qui permettent de rêver avec les mots.

L'imagination, dans le domaine esthétique, est donc. »

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