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L'imaginaire et le réel se contredisent-ils ?

Publié le 17/01/2022

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Dans ces conditions, le divorce ontologique entre réel et imaginaire semble consommé : l'imaginaire nous détourne de l'"Un" et de la vérité.

B - En fait, l'analyse de PLATON repose sur une certaine conception de l'imitation (mimesis). Il voit dans cette dernière un reflet, une copie. Les productions de l'imaginaire sont donc des copies de copies puisqu'elles imitent les choses sensibles qui reproduisent elles-mêmes un modèle éternel, l'Idée. Elles sont donc enfermées dans les plus bas degrés de l'être. La contradiction est donc ici à son maximum. Il faut alors repenser l'imitation en développant l'idée qu'elle n'est pas un simple reflet mais qu'elle FAIT VOIR le réel.C'est ce que fera ARISTOTE lorsqu'il appréhendera dans la narration comme une imitation des actions. Ainsi considère-t-il la tragédie comme une représentation essentielle des actions humaines, représentation dont les accidents sont éliminés. ARISTOTE a bien vu que sur scène et dans la vie le même événement produisait des sentiments contradictoires.

Il convient de distinguer l'imagination reproductrice qui est la faculté de se représenter des objets en leur absence de l'imagination créatrice ou fantaisie qui est l'aptitude à l'invention mentale, c'est-à-dire à la création de nouvelles combinaisons d'images et d'idées.
Imaginer est un moyen de se libérer des contraintes du réel et du présent. L'homme seul a ce pouvoir de s'éloigner du réel en le pensant autre qu'il n'est. C'est en niant le réel que la conscience prend conscience d'elle-même. Or cette négation est déjà à l'oeuvre dans l'imagination. Pourtant tout un courant de la pensée occidentale, héritier de Socrate, tend à dévaloriser l'image comme copie par rapport à l'original et comme chimère par rapport au réel.

« Dans ces conditions, le divorce ontologique entre réel et imaginaire semble consommé : l'imaginaire nous détournede l'"Un" et de la vérité. B - En fait, l'analyse de PLATON repose sur une certaine conception de l'imitation (mimesis).

Il voit dans cettedernière un reflet, une copie.

Les productions de l'imaginaire sont donc des copies de copies puisqu'elles imitent leschoses sensibles qui reproduisent elles-mêmes un modèle éternel, l'Idée.

Elles sont donc enfermées dans les plus basdegrés de l'être. La contradiction est donc ici à son maximum.

Il faut alors repenser l'imitation en développant l'idée qu'elle n'est pasun simple reflet mais qu'elle FAIT VOIR le réel. C'est ce que fera ARISTOTE lorsqu'il appréhendera dans la narration comme une imitation des actions. Ainsi considère-t-il la tragédie comme une représentation essentielle des actions humaines, représentation dont lesaccidents sont éliminés. ARISTOTE a bien vu que sur scène et dans la vie le même événementproduisait des sentiments contradictoires.

Un meurtre me fait fuir d'horreurdans la rue, mais suscite mon plaisir sur scène. Cela n'empêche pas que le récit qui est un produit de l'imaginaire permette defigurer la réalité.

D'où la formule d'ARISTOTE qui dit que la poésie est plusphilosophique que l'histoire car elle s'élève à la généralité. C - On peut avec Paul RICOEUR développer davantage cette idée.

L'imaginairen'est pas contradictoire avec le réel.

Il existe bien une tension entre les deuxcar l'un sert à préfigurer l'autre.

L'imaginaire est un "laboratoire de formesd'actions possibles". Il a donc une vertu exploratoire.

La métaphore, l'intrigue servent à porter aujour des aspects inédits du réel. D'autre part, lorsque la tension devient contradiction, cela ne rend pasforcément l'imaginaire vain.

Ainsi l'utopie contredit-elle de façon flagrante leréel, mais c'est précisément ce qui lui donne un pouvoir critique dedénonciation et de mise à distance. D - Enfin, l'imaginaire n'a pas seulement un pouvoir de détection afférent aux faits humains : il permet aussi desrapprochements utiles dans la connaissance de la nature. Le "courant" électrique fut d'abord une métaphore hydraulique.

La cellule biologique fut inspirée par celle du moine. Il y a donc là aussi un pouvoir de détection et de révélation qui s'exprime à l'intérieur même du champ del'imaginaire. V - QUELQUES RÉFÉRENCES POSSIBLES - PLATON, La République, Livres VII et X - ARISTOTE, La Poétique - RICOEUR, La Métaphore vive et Du texte à l'action - MORE, L'Utopie - HOLTON, L'Imagination scientifique VI - FAUSSES PISTES - Éviter de décliner la contradiction sans chercher à la dépasser. - Éviter de se centrer uniquement sur les aspects "littéraires" du sujet. VII - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR. »

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