L'île aux esclaves, étude de la scène VI, Marivaux.
Publié le 28/10/2009
Extrait du document
Introduction :
La scène de six est au centre de la pièce, c'est l'apogée de l'acte, quatre personnages sont en scène, le gouverneur de l'île est parti.
Que va t-il se passer ?
Sur 48 répliques, 23 sont attribués à Cléanthis, 24 à Arlequin, et aucune à Euphrosine. Domination des valets, les valets ont le droit à la parole, ils ont donc le pouvoir sur leur maître. Les femmes parlent moins que les hommes.
Il y a une différence d'une réplique entre Arlequin et Cléanthis est entre Iphicrate et Euphrosine. Marivaux fait paraître son caractère misogyne (contre les femmes).
Au milieu de la scène, Arlequin et Cléanthis parodient une conversation amoureuse. Cette parodie montre que Marivaux met en scène une réflexion sur le théâtre par la mise en abîme.
I. Etude des didascalies
Les didascalies donnent des indications sur la mise en scène. Elles montrent l'importance accordée à cette scène et la situation de communication.
Les valets ont la parole, donc le pouvoir. Les maîtres sont réduits à des gestes et des expressions du visage (ligne 46,47,48)
La parole s'exprime aussi par des ordres donnés par Arlequin et Iphicrate (ligne 29).
Les didascalies insistent aussi sur les regards ( chassé-croisé des regards l. 48, 49, 50 : il exprime plus le désir de pouvoir qu'un désir sexuel ). Elles informent aussi sur la mise en scène et les jeux d'actions.
«
Le vocabulaire de la préciosité : « un jour tendre, la clarté du jour, grâces, flammes, feux » (Les PrécieusesRidicules).
Au XVIIe siècle, existence d'un mur appelé la préciosité (chercher la préciosité)
Marivaux reprend ce langage précieux utilisé par les aristocrates au XVIIe et XVIIIe siècle pour le ridicule.
Il cache laréalité de l'amour par des métaphores.
À ce champ lexical de la préciosité (amour), s'ajoute le champ lexical de la parole (synonyme de pouvoir) : « belleconversation, nous traitons, discours galant, conversant, conversation, ...
».
Dans cette scène en le parle que de la parole est de son usage.
Pour les vallées, être le maître c'est avoir le droitde parler de la même manière que celui-ci.
Cléanthis utilisé la même manière de parler qu'Euphrosine en employant le pronom indéfini « on » (qui remplaçait le «je » : euphémisme) comme le ferait une aristocrate.
Bilan
Cette parodie de conversation amoureuse dénonce la société aristocratique où dominent les privilèges mais aussil'hypocrisie sociale montrée par langage.
III.
Mise en abîme ou théâtre dans le théâtre Cette scène comme toute la pièce de Marivaux met en valeur le théâtre.
a) Comme au théâtre, sur la scène même, on a les aristocrates qui sont comme les spectateurs (« qu'on se retiradix pas » ordre dArlequin) qui regardent les acteurs Cléanthis et Arlequin qui jouent leur parodie amoureuse.
(Commecela se faisait au siècle précédent, le public d'aristocrate est debout sur scène).
Deux destinataires (double public) * les spectateurs : Euphrosine et Iphicrate.
* les autres
aristocrates qui regardent la scène.
b) Cléanthis joue ici un autre rôle : celui du metteur en scène (pas de didascalièse dans le dialogue)
ligne 19 : « Mais traitons l'amour de la grande manière » ; Ligne 23 : « je suis d'avis d'une chose ...
assis » ; Ligne35 : « promenons-nous plutôt de cette manière là » ; Ligne 62 : « Qu'avez vous donc, vous défigurez notreconversation.
»
Bilan : C'est la maîtrise de langage, la connaissance du code linguistique qui permet de dominer dans une société oùtriomphe l'hypocrisie.
Prise de pouvoir = prise de parole.
Résumé de la scène VII
La scène VII ne présente que 8 répliques : quatre pour Cléanthis et quatre pour Euphrosine.
Cléanthis cependant adroit à une grande tirade.
Elle a donc plus de pouvoir.
Elles informent Euphrosine qu'Arlequin est amoureux d'elle.
Ellelui ordonne d'aimer Arlequin en abusant ainsi de son nouveau pouvoir de maîtresse.
Marivaux dans cette longuetirade de Cléanthis dénonce une société artificielle.
Cléanthis est porteuse de la satire sociale.
Mais à la fin de lascène, elle a tellement pris son rôle à cœur qu'elle est devenue comme sa maîtresse (« dure, implacable, autoritaire») cf.
: injonctif au futur : fin de la tirade.
Cléanthis avertit son ancienne maîtresse de projets d'Arlequin.
Les réticences d'Euphrosine entraînent une critiquede l'amour galant indice séducteur mondain.
Elle fait ensuite l'éloge de la franchise et du langage direct d'Arlequin.Elle devient ensuite autoritaire et exiger l'obéissance de son ancienne maîtresse.
Résumé de la scène VIII : échec de l'initiative amoureuse
2 personnages en scène..
»
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